L’année dernière, j’ai eu un engagement professionnel qui m’a mit en contact avec une activiste féministe Algérienne. Tout de suite, j’ai décelée de sa part, une attitude méfiante, distante, froide, presque hostile. Je n’ai accordée aucune attention à cela et j’ai travaillée normalement avec elle.

A la fin de cet engagement professionnel, cette activiste féministe m’a présentée ses excuses pour son comportement, en me disant ceci :

-Vous êtes différente des sœurs musulmanes.

-Comment cela ? Lui ai-je demandée.

-En leur présence, je n’ai aucunement le droit d’exprimer mon opinion, envers la religion. Elles m’accusent de proférer des blasphèmes inacceptables.

Souriante, j’avais répondue à mon interlocutrice :

-Mademoiselle, de par les textes de la constitution Algérienne, vous êtes libre de vous exprimer librement, personne n’a le droit de vous censurer. Seulement, exprimez vous sans heurter ni offenser personne.

Personnellement, j’ai été élevée dans cet esprit, mon père Mokhtar Aniba a toujours respecté mon droit de m’exprimer et d’avoir une opinion divergente de la sienne. Nous ne pouvons nous respecter, ni coexister si nous interdisons aux uns et aux autres le droit à la parole et nous devons mettre en exergue cette vérité Ô combien occultée dans nos sociétés : « Nous ne sortons pas tous du même moule. »

La liberté de conscience est une des conditions majeures d’une vie saine. J’ai appris durant mon parcours professionnel à écouter l’autre, à essayer de le comprendre et à l’accepter tel qu’il est. Nous ne pouvons en aucune manière exercer un autoritarisme à une ère où la parole a la vitesse du son, espace sensoriel et acoustique ouvert à tous, nous devrions agir sagement, faire en sorte que les différents idéologiques ne soient pas des mines prêtes à exploser.

Ce n’est qu’avec le dialogue que nous pouvons nous enrichir et échanger, expérience, connaissance et savoir. La société musulmane à travers l’histoire n’a jamais été uniforme, bien entendu une seule voie mais avec des approches différentes, et cette mosaïque de peuple, de tribus, de madrassas, ont fait la richesse culturelle et civilisationnelle de la Oumma.

Nous ne pouvons nous permettre en période de décadence, au moment même où nous voulons quitter les méandres du labyrinthe où nous a précipités notre sous-développement et les multiples maux sociaux économico-politique d’ériger des murailles autour de nous, interdisant à quiconque le droit de se poser des questions, de remettre en question ses convictions ou la pesanteur sociale.

Etant un acquis, nous devons avant tout écouter, dialoguer, trouver un terrain d’entente et travailler ensemble. L’Islam est une si belle religion, pourquoi le ternir avec des agissements étroits et intolérants ?

Nous avons besoin autant de sagesse à une ère où on s’entretue pour un oui ou pour un non. Allah est amour, miséricorde et mansuétude et nous avons besoin de répandre son message en usant de patience, de compréhension, de tolérance et de respect.