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Wednesday, 14 September 2016 10:17

Fondaco dei Turchi 4

Written by  Afaf Aniba
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Au très fond  de son âme il se savait rebelle, rebelle à l’ordre établi. Le matin au petit déjeuner, il avait reçu une longue communication de l’avocat de la famille Di Balme, Giuseppe Concerto à la tête de l’un des plus anciens et des plus prestigieux bureaux d’étude du nord d’Italie lui avait appris qu’il avait été choisi par un grand nombre de personnalité de Vénétie et des habitants de sa ville pour être candidat aux élections législatives qui devait se déroulait dans moins d’une année, il avait refusé net l’offre.

-Non maître, pas de politique. Avait-il dit fermement. Après un long silence Concerto avait déclaré :

-En ces temps inhumains, nous avons besoin de votre mysticisme.

Paolo s’était abstenu de tout commentaire. Le sujet était clos pour lui. A cet instant, il repensa au mot sibyllin qu’avait prononcé le vieil avocat « Mysticisme. » Se répéta t-il songeur, reposant sa tête contre le dossier, il ferma les yeux. Instantanément, l’inconnue en bleu réapparut, il se sentit envahit par un sentiment de joie profonde, une joie qui lui était totalement inconnue par le passé. « Est-ce possible ? » Se murmura t-il.

Quelques jours plus tard Alessandro Fabrecce vint au Palazzo Del Mare, Tia Madelina le reçut avec affabilité, il aimait la discrète compréhension de cette dame distinguée :

- Où est Paolo ? S’enquit-il d’entrée.

- Vous venez de le manquer de peu. Lui répondit-elle en sonnant le maître d’hôtel, faisant un mouvement pour se retirer Alessandro fut arrêté par Madelina :

-Ne courez pas le rejoindre. Lui dit-elle.

Se ravisant, il prit place dans une bergère. Aldo entra dans le grand salon tendu de velours bleu nuit :

-Je vous prie de nous servir le café. Fit la vieille dame.

Aldo partit, Alessandro fit l’air interrogateur :

-De quoi vouliez-vous me parler Tia ?

Les mains croisés sur une jupe de flanelle noire, la tante paternelle paraissait hésitante, perspicace, le jeune homme dit :

-Paolo est comme un frère pour moi, vous le savez très bien.

Le visage de Madelina Acciouto se crispa :

-J’aurais tant voulu qu’il vous ressemble Sandro.

Un air de gravité se peignit sur les traits de Fabrecce, il attendit qu’elle reprenne la parole :

-Ces derniers temps l’air solitaire, triste de Paolo a laissé place à une attitude inexplicable. Il quitte le palais à l’aube et ne rentre qu’a la tombée de la nuit, il parle peu ou pas du tout, ce qui m’inquiète est que  son maigre appétit s’est effiloché, quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

-Il y a une semaine. Répondit Alessandro se souvenant de son désistement du rendez-vous au cercle des poètes de San Marco :

-Mais que voulez-vous dire madame  ?

Quelque peu confuse, elle fit :

-Je considère et traite Paolo comme le fils que j’aurais tant voulu avoir …

S’interrompant pendant une longue minute, elle reprit devant un Sandro tout oreille :

-Paolo est un jeune homme à part, à son âge je me rappelle son père,  Dieu ait son âme il était tout sauf le sage et raisonnable garçon que son fils l’est.

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