-Je dois me préparer pour sortir avec Antonio Matti, il m’a invité à dîner ce soir.

La jeune fille s’étant  retirée, Madelina fit :

-Veux-tu prendre un café au lait Paolo ?

Il répondit par une question :

- Qui est Antonio Matti ?

-Un jeune homme d’affaires de Rome, Eleonora a fait sa connaissance à la réception du maire, lui répondit Madelina.

-Eleonora et sa sœur sont sous ma responsabilité, sortir avec un inconnu ne me plaît guère ma chère tante. Déclara Paolo Di Balme le ton grave.

La vieille dame eut un sourire affectueux pour son neveu :

-Rassure toi, je me suis informé sur lui et ses origines, c’est un ingénieur informaticien et il a fait fortune en inventant une application dont on fait usage dans les puces de communication et puis il est le fils d’une bonne famille de Toscane, les Matti.

Un silence s’ensuivit puis, à nouveau Paolo demanda :

- Où est Angelina ?

-A la soirée  au Palais des Doges, elle a promis au pr Travieti qui l’avait invité à venir le voir et sa femme, de lui rendre visite, elle doit être chez lui maintenant. Dit sa tante.

Paolo masquant du mieux qu’il pouvait sa contrariété, fit :

-Je dois aller la chercher.

-Mais pourquoi ? Elle sait retrouver le chemin du palais toute seule ? Fit remarquer madame Acciouto.

-Je le sais, Fit le jeune homme sans donner plus d’explication. Et il ajouta :

-Je ne tarderai pas chère Tia.

Il partit laissant sa tante perplexe.

Angelina Acciouto descendait un quart d’heure plus tard les marches en pierre conduisant à un pontile pour héler une vaporetto, ébahie, elle découvrit Paolo Di Balme en train de l’attendre dans sa vedette.

-Paolo que se passe t-il ?Fit-elle.

Il l’aida à monter à bord, démarrant en douceur il manoeuvra habilement :

-Paolo j’attends une réponse ?

-Que faisais-tu chez le pr Travieti ?

Un silence se fit, puis la voix lente Angelina dit :

- Pour nous tous tu es un ange Paolo, pourtant j’ai le sentiment que tu dissimules quelque chose .

-S'il te plaît réponds à ma question  ? Fit le jeune homme.

-Je suis en fin d’études secondaires et je dois penser à la spécialité que je ferais à l’université, je suis intéressée par l’Histoire.

Le visage immuable, il naviguait. Elle comprit qu’il n’avait aucunement l’intention de parler :

-Je suis curieuse  de nature, vois-tu, c’est un de mes défauts. Fit-elle.

-Heureusement que tu le reconnais.

- Paolo quelque chose te fait souffrir horriblement, on dirait que la chose que tu as mis si longtemps à chercher, tu l’as enfin trouvée et de l’avoir trouvée te met au supplice.