Seule avec le jeune homme, Madelina s’attaqua au vif du sujet :
-Que se passet-il réellement entre toi et ma nièce Angelina, Paolo ?
Ahuri, il fit :
- Mais que devrait-il se passer chère Tia ?
-Je vous en prie mon fils, j’ai la tête qui me tourne, je ne sais pourquoi vous avez pris en grippe Ange ? Depuis la soirée au palais des Doges, vous êtes comme chat et souris, si vous daignez m’éclairer sur les raisons de votre inimitié. Ne dois-je pas m’attendre de vous à un peu de confidence ?
Paolo se levant, alla vers sa tante sur la banquette du grand sofa, demeurant debout, il déclara le ton solennel :
-Je n’éprouve aucune hostilité envers Angelina, tout ce qu’il y a est qu’elle est très perspicace pour son jeune âge, à plusieurs reprise elle me l’a démontré.
-Est-ce tout Paolo ?
En rencontrant le regard de sa tante, il recueillit son expression anxieuse :
-En ce qui concerne Angelina, c’est vraiment tout ma tante.
Après une courte pause, Madelina dit :
-Tu n’as rien à me rapporter d’autre ?
Sincère, il dit :
-Le prince Koutouzov* a dit chaque chose en son temps.
Baissant les yeux sur ses mains ridés, elle fit :
-En effet.
Le lendemain Angelina était attablé avec sa sœur à un café sur le pont Rialto, elles venaient d’achever leurs achats :
- Paolo me préoccupe. Fit Eleonora après avoir commander le menu.
-Ah ! Pourquoi donc ?
-Est-ce que tu le trouves normal ?
-Qu’entends-tu par normal ? Car Paolo a un caractère très particulier. Fit Angelina.
-Oh ! Je sais qu’il a un caractère sauvage, s’empressa de dire l’aînée mais ce n’est pas à cela que je faisais allusion.
-Veux-tu être plus explicite Eleonora ?
* Tiré de "Guerre et Paix" de Léon Tolstoï.