Ce soir là, seule dans sa chambre, Selma prolongea la prière del Ichâa en s’asseyant en tailleur sur le tapis de prière. Faisant le vide pendant une longue minute, elle se remplit de l’idée de la Majesté et de l’incommensurable puissance du Créateur, ainsi disposée, elle déroula le film de la journée sous ses paupières fermées. S’attardant sur chaque scène jusqu'à la rencontre inattendue de Paolo Di Balme. Une voix de nul part résonna à l’intérieur de son esprit : « N’arrête aucune décision et ne juge pas encore. Tu n’as ni le pouvoir de remonter le temps ni d’échapper à ton destin. Ai seulement le courage d’affronter au moment propice la grande question, tu es assez honnête pour ne pas faillir là ou il ne le faut pas, et que Dieu vienne à ton aide. »
Rouvrant les yeux, Selma sentit une paix indescriptible l’envahir. Se relevant, elle revêtit une longue robe en velours noir ornée aux poignets et au cou d’une délicate dentelle, Murad vint toquer à sa porte vers les coups de dix heures du soir :
-Il fait une nuit magnifique dehors, quelle a été ta moisson aujourd’hui ?
-J’aurais voulu que tu sois là, j’ai revue monsieur Paolo Di Balme, qui est un parent d'Angelina Acciouto. Dit-elle.
-Non ! Fit interdit le jeune homme.
-Si.
-Tu veux dire l’homme qui est venu à ton secours l’autre jour ?
-Exactement, il a amené sa parente et le pr Travieti au Fondaco Dei Turchi.
Scrutant des yeux sa sœur, Murad fit :
-Qu’as-tu Selma ?
-J’ai été prise de court par cet évènement, je ne m’imaginais pas que je reverrais cet homme.
Un silence se fit entre le frère et la sœur puis la jeune fille fit :
-Je veux me reposer maintenant, un travail énorme m’attend demain inshâallah. Désolée, Murad si tu veux faire une promenade nocturne ce soir, ce sera sans moi.
-Bien, bonne nuit et à demain inshâallah.
-Une minute ! Tu ne m’as rien dit quant à l’affaire qui te retient à Rome, y a-t-il du nouveau ?
-Oui mais ce sera long à expliquer, je le ferais demain. Fit son frère.
-Réveille-moi si tu es le premier levé, s’il te plaît.
-Entendu.