-Bien comme prévu à tout à l’heure au Fondaco. Fit Selma. Repassant la puce à son frère, elle le saisit par le bras et l’entraîna à sa suite :
-Viens, j’ai une faim de loup. Fit-elle. Docile, il la suivit. Sitôt attablé au repas de midi, il écouta ses explications. Murad s’enquit :
-Est-ce que tu es sûre de ton fait ?
-Murad, il est vital pour moi de réussir, c’est si important. Dit Selma la mine grave.
-Ce n’est que maintenant que je mesure le degré d’importance qu’a revêtu ce secret à tes yeux. Déclara Murad lentement. Un long moment s’écoula avant que la voix aérienne de la jeune femme ne s’éleva :
- Je suis d’ascendance Ottomane, cette identité est plus vaste, plus authentique, plus réelle que ma nationalité Turc, être Ottomane, c’est être une musulmane issue d’une civilisation millénaire. Goethe le Sage a dit il y a plus d’un siècle « Le Sultan Soleimane le Législateur a été le chef d’une nation novatrice, d’une nation qui a réussit l’impossible mythe de relier la terre au ciel avec une incroyable foi à jamais immortelle. » Murad ce que la terre du Fondaco recèle est une partie de cette foi immortelle et je veux restituer cette part à notre Histoire, ce serait honorer ainsi mon identité Ottomane.
Son frère acquiesça gravement.
Eleonore Acciouto rentrait accompagnée d’Antonio Gabriels. Celui-ci avant de repartir lui avait promis d’être à la gare le jour de son départ.
-Ainsi il va te faire ses adieux. Dit Angelina.
Son aînée fit :
-Il viendra me voir à Gênes la semaine prochaine, et s’il va être là demain c’est par courtoisie.
Sa cadette guetta la suite, Eleonore se contenta de sourire.
Se penchant par une porte-fenêtre Ange surveillait le rio au-dessous :
-Qu’attends-tu ?
-Paolo.
-Que vas-tu lui demander encore ?
-Il m’a promis de m’emmener à la Piazza San Marco.
-Tu ne désespère jamais. Commenta l’aînée.
-Que veux-tu dire ?
-Rien. Fit en soupirant sa sœur.
-Paolo arrive, à tantôt. Fit Angelina en s’esquivant prestement.