Etalant la carte sur la table de la cuisine, elle se pencha sur le territoire désigné par son ancêtre, celui-ci s’étendait au sud-ouest des Blue Mountain, à trois cent km du lac Burragorang au sud. Elle lut la correspondance de son ancêtre, un long paragraphe attira son attention « Chaque jour, je brûle de m’embarquer pour une destination que j’ignore et encore il faut savoir confier sa vie et sa fortune à un bon capitaine et à des marins de longs cours. Je dois patienter, mon homme de confiance Mohamed Toumart devrait me rejoindre dans deux jours, ici. Toute l’Europe Chrétienne est à l’heure des explorations par mer et nous autres de la Porte Sublime nous nous évertuons à garder notre souveraineté sur nos frontières, ne voyons-nous pas que ces limites diminuent chaque jour avec les incessantes révoltes et guerres de peuples instables ? Pourquoi ne pas leur rendre leur liberté et ne garder en notre sein que les sujets les plus loyaux ? Grâce à leur dévouement nous pouvons étendre nos frontières et aller par delà terre et mer, je crains que Padishah  soit entouré de gens rapaces, égoïstes. La gloire de l’empire est bien leur dernier souci, nous avons une masse humaine capable de reprendre le contrôle, de repartir à nouveau, ils n’attendent qu’un signal de départ … »

-Qu’est ce que tu lis ? Fit la voix de Murad.

-Selim Pasha était un visionnaire d’après les lignes de son courrier. Fit la jeune Omarti.

-L’aspect qui retient mon attention actuellement, est comment les autorités Australiennes vont accueillir l’acte de propriété de notre arrière grand-père ? Riposta le jeune avocat.

- Nous devrions pouvoir avoir gain de cause Murad, ceci est un témoignage vrai et historique. Fit-elle en brandissant la pochette de velours.

-Ecoute-moi cet acte n’est pas à l’épreuve du temps, supposons que quelqu’un a acquis entre temps notre portion de terre, nous ne pouvons rien contre lui. 

Elle sentit la terre se dérober sous ses pieds.

-Allons Selma courage, j’ai un peu anticipé. Rien n’est encore décidé. Fit le ton sympathique son frère. Aujourd’hui tu n’auras pas à faire grand-chose, c’est moi plutôt qui n’aurait pas le temps de souffler.

-Tu oublies que j’aurais à convaincre le maire Solli d’exercer une censure sur la diffusion de la découverte et puis détrompe-toi ta sœur en aucune circonstance n’a jamais été oisive et surtout pas en ces circonstances. Fit-elle remarquer.

Murad fit :

-Eh bien ! Tu me fais penser que je dois appeler Eduardo Abrini mon ami avocat .