Elle coupa la communication et remonta au premier étage, Giovanni Travieti posa un regard perspicace sur la jeune femme :

-Vous êtes tendue  mademoiselle Selma, ne devez-vous pas être contente ? Fit-il.

-Je le suis, toutefois je ne suis pas de tempérament extraverti. Fit la jeune Turque.

-Ah avant que je ne l’oublie ! Ma femme vous invite à dîner ce soir avec nous, elle veut fêter votre exploit. Déclara le vieil historien.

-Exploit ? Répéta Selma l’air dubitatif.

-Mais oui ! Ce que vous venez de réaliser est un exploit au vrai sens du terme, alors nous vous attendrons ce soir ?

Elle regarda le sympathique professeur d’histoire et d’une voix désolée, elle fit :

-Pardonnez-moi monsieur, je ne peux vous donner une réponse affirmative. Je ne peux rien programmer tant que nous n’aurons pas une confirmation de l’enregistrement foncier de la terre de Selim Pasha sur les registres de l’administration de l’époque.

-A votre aise, sachez que nous serons heureux de vous accueillir au moment où vous voulez.

Elle lui sourit chaleureusement :

-Vous êtes si compréhensif pr ! Que Dieu vous bénisse.

-Allons je vous en prie, je dois vous signaler que Venise était incluse au royaume d’Italie sous domination Française car elle a été auparavant une possession Autrichienne et l’Autriche l’a restitué au royaume d’Italie en 1805 et l’a reprise en 1814. Fit Travieti.

Selma le savait, néanmoins elle s’aperçut d’un fait  :

-Est-ce à dire qu’avec le retrait des Français de l’Italie, l’administration occupante ait pu vider tous les bâtiments administratifs et qu’elle ait pu emporter ainsi avec elle les archives de la Vénétie et par conséquent de Venise pr ? Demanda-t-elle.

Il ne répondit pas tout de suite ; enfin il fit le ton prudent :

-A vrai dire je ne le sais pas, il ne m’est pas parvenu jusqu’ici que les Français ont recourus à cette démarche, c’est tout ce que je peux vous dire.

Elle acquiesça en silence, cinq minutes plus tard Murad Omarti arriva accompagné du maire de son adjoint Tavernardi, du pr Octé, du conseiller juridique Damiano, de l’attaché de presse de la mairie et de l’assistante du maire Isabella Otomino. Le groupe créa la surprise parmi les journalistes massés sur le parvis du Fondaco. Un brouhaha s’éleva, la voix élevée à dessein du maire se fit entendre jusqu'à l’intérieur du vieux bâtiment :

-Messieurs, je vous en prie, un peu d’ordre. Dans un quart d’heure au plus on vous permettra d’entrer, de visiter le Fondaco et de retransmettre une conférence de presse que devrait donner Selma Omarti l’auteur de cette formidable découverte. Veuillez maintenant s’il vous plait nous laisser passer.

Selma, Travieti, Pezart accueillirent les nouveaux venus au rez-de-chaussée, la jeune femme avait écarté le lourd battant d’entrée. Le groupe pénétra à l’intérieur après les présentations et l’échange de salutation, Isabella Otomino prit à part Selma :

-Mademoiselle Omarti, est-ce que le trésor est ici où devrait-on aller le chercher, il doit figurer dans le coffre pour les prises de vue ? Demandat-elle d’abord.

-Il est dans notre appartement, mon frère peut aller le chercher, toutefois il doit être escorté de policiers si possible, avec toute cette foule de paperazzi et de curieux dehors j’aimerais qu’on assure la sécurité du trésor. Répondit Selma.

-Bien, je vais donner des ordres. Fit l’assistante du maire qui fit appel à la police de Venise, on lui répondit que dans moins de dix minutes des policiers vont arriver. Selma prévint son frère :

-Et maintenant mademoiselle, vous avez du entendre tout à l’heure monsieur le maire, vous devriez donner une conférence de presse tantôt, est-ce que vous êtes prête ? Reprit Otomino.

-Non. Avoua Selma j’aurais voulu être averti à l’avance que je devais en donner une incessamment. Mais je vais pouvoir rédiger les grandes lignes en quelques minutes.

-Bien, vous devez aussi après la conférence répondre aux questions de la presse ? Fit encore Isabella.

-Pas question. Refusa net Selma Omarti. Je sais que si je vais leur offrir l’opportunité,  je n’en finirais pas avec eux, me comprenez-vous signorina Otomino ?

En la regardant de face, celle-ci secoua la tête :

-Non je ne comprends pas, voyez-vous j’ai longtemps occupé ce poste et l’expérience m’a apprit ceci : Nous aurons beau déployé des trésors d’imagination pour dissimuler quelque chose à la presse, on désenchante très vite. Tout finit par se savoir mais libre à vous de vous abstenir de répondre aux questions seulement vous devez vous préparer à être la cible des reporters et des journalistes enragés de vous faire parler ou de vous arracher la moindre petite information et un conseil en rentrant chez vous sachez que vous allez être pisté. Déclara le ton franc l’assistante de Solli.