J’ai quitté la salle du Trône en sachant que de profonde divergence de vue entre moi et le Maître de l’empire ne pouvaient être aplanis en une seule entrevue, bien que chacun de nous entretient un même but, assurer la prospérité et la supériorité de l’empire. Je sais que bientôt des hommes comme moi vont être des lanternes en voie de disparition, je n’ai qu’a regarder de quoi est composé la cour du Sultan Gloire à Lui et je n’ai qu’a poser un regard lucide sur les citoyens Ottomans, peu disposés à assimiler le civisme sauvage de l’arrogante Europe.  Personne ne pourra prédire l’avenir, on doit cependant se préparer au futur inconnu. »

Relevant la tête Selma à petite voix, fit :

- Longtemps nous avons craint de perdre notre âme éternel en devenant partie intégrante de l’Europe, aujourd’hui nous sommes plus que jamais Turcs, les chevaliers des Steppes de l’Asie centrale. De se noyer dans la masse multiethnique de l’Europe n’est plus une crainte obsessionelle, nous avons eu des peurs bleus au lendemain de l’intégration. Sans la détermination et la foi d’homme et de femme pétri de loyauté indefectible envers notre identité Turque nous aurions été réellement perdus, aujourd’hui et après un siécle et plus de laïcisme à la Ataturk  il y a une sorte de conscience d’être Turc Musulmans d’une intensité sans pareille, nous sommes plus projeté sur le souci premier et dernier de Selim Pasha, notre part à nous, bien à nous nous devons la présenter, peu importe les sacrifices  nous avons notre propre contribution dans l’essor de cet univers que nous ne pouvons en aucun cas ignorer. »

Elle songea aux risques et aux dangers qu’avait affrontés son ancêtre pour pouvoir venir à bout de son rêve « Nous n’avons pas le droit de le décevoir, jamais Ô Allah ! »

Une horloge quatre fois centenaire émit un long tic tac, elle émergea soudain de son songe éveillé « Oh Mon Dieu ! Il est trois heures du matin ! »

 Selma  frottant ses yeux rougies, entama la fermeture du laptop. En quelque minutes, elle monta à l’étage, se changea et fit une courte toilette pour se glisser épuisée dans son vaste lit à baldaquin. En fermant les yeux, elle naviguait déjà vers le monde enchanteur des rêves.

Le lendemain, Eduardo Abrini fut reçut tôt par le juge Annorique :

-Dans deux heures, je dois statuer en plein tribunal sur cette affaire et j’aimerais au préalable en discuter avec vous et le représentant des plaignants. Commença t-il.

-Il y a un seul organisme qui a dépose une plainte votre honneur.

-L’organisme de monsieur Fauden englobe presque tous les comités de sauvegarde du patrimoine de Vénétie. Précisa Annorique.

-En effet.

A ce moment, maître Philippo Esconi arriva. Introduit, il salua le juge et son confrère.

-Messieurs, je ne vous cache pas que j’aurais aimé éviter de me prononcer sur l’affaire qui nous réunit ici aujourd’hui.

Un silence accueillit sa déclaration, il reprit :

-Enzo Solli a décidé en vertu des pouvoirs qu’ils lui sont conférés, j’ai revue ses références juridiques, je dois dire qu’il a respecté strictement la loi. Et avant de rendre public son jugement, il a consulté les juristes de la mairie de Venise.

Le juge Annorique s’interrompit en regardant l’un et l’autre de ses vis-à-vis :

-Il a commis un seul impair, poursuivit-il. Il n’a pas prévenu monsieur Fauden et ne l’a pas mis au fait de la découverte tout de suite, ses services ont simplement envoyés un courrier à son organisation 24 h plus tard.

Eduardo Abrini fit poliment :

-Puis-je  poser une question ?

-Allez-y.

-Est-ce que cet impair est grave jusqu’au point où mon collègue maître Esconi demande l’annulation de l’adjudication du coffre à ses propriètaires légitimes ?

Pietro Annorique fit :

-Non, le comité PPV devrait être consulter et n’a aucun pouvoir de décision.

- Votre honneur. Intervint Esconi , et pourtant ce comité au statut consultatif, n’a été ni prévenu ni consulté.

-Je dois vous rappeler un fait maître, le comité n’a pas été prévenu le jour même, c’est tout, mais le lendemain il recevait le courrier municipal le prévenant et demandant son avis.

-Cet avis est venu après que la décision du maire fut arrêté, est-ce normal ce genre de procédure ?

-Ceci n’est pas une procédure officielle maître. Dit le juge, c’est un geste de courtoisie que doit assumer le maire envers le comité, pas plus.

-Il reste que dans tous les cas, le maire n’a pas pris la peine d’entendre l’avis de monsieur Fauden.

-Quand bien même il l’aurait écouté, Monsieur Solli n’est pas tenu devant la loi de prendre en compte son avis. Dit Abrini.