La réponse leur parvint  vingt-quatre heures plus tard :

-Seigneur ! S’écria l’Américain, près de lui Mourah, hébété, fit:

-Comment cela a-t-il pu se produire? Ce sang appartient à un juif ou à un arabe, la race sémitique, qu’est-ce que cela peut signifier ?

Le regard qu’il leva sur Soquello fit dire à celui-ci :

-C’est Patricia qui est censée nous répondre, se peut-il que son ancêtre ait utilisé son propre sang pour parapher cet acte de propriété ? C’est insensé, cette façon de s’y prendre ôte toute crédibilité à ce document.

Lui mettant dans les mains, le récepteur du téléphone mural du laboratoire Haim lui conseilla :

-Vas-y, appelle-la.

Mario obéit. En reconnaissant la voix de l’archéologue, Patricia s’exclama ravie :

-Es-tu déjà de retour ?

-Non, mais voilà, Haim et moi avons pu identifier la substance avec laquelle a été rédigé ton acte de propriété, commença-il.

-Et alors ?

-C’est du sang humain, nous avons pu déterminer le fait que ce sang a dû appartenir à un juif ou à un arabe, car le CH Y est plus grand chez les peuples d’origine sémites, qu’as-tu à dire à cela ?

-Mais rien, s’exclama Patricia effrayée. Pourquoi et dans quelles circonstances mon ancêtre a utilisé ce sang, je n’en n’ai bien entendu aucune idée à ce sujet.

-Et pourtant, j’ai une hypothèse farfelue et fort désobligeante à l’encontre de ton grand-père Ernesto De Gobe, hasarda lentement Soquello.

-Qu’est ce que c’est ? Fit sur la défensive son interlocutrice.  

-Je ne puis rien avancer de définitif Patricia, seulement je pense qu’il nous est nécessaire d’analyser l’ADN du défunt De Gobe.

- Quoi ? Se récria scandalisée l’argentine. Grand-père ne se serait jamais rendu coupable d’une telle mystification, je suis hors de moi …

Il l’interrompit, le ton apaisant :

- Ce ne sont que des supputations, puisque nous évoluons dans le domaine de la théorie …

Lui coupant net la parole Quimbo, fit :

-Il n’est pas question que je vous permette de prélever quoi que ce soit sur le cadavre de grand-père Ernesto, et, réflexion faite, je ne veux plus de cette authentification. Que ta macabre hypothèse se confirme ou non, la présence de ce sang annule toute validité à cet acte.

-Alors tu as changé d’avis, fit-il soulagé.

-Je ne puis rien te dire pour le moment, quand tu rentres, viens me voir, cette abominable nouvelle m’a bouleversé, au revoir.

Un déclic se fit de l’autre côté du fil. L’air sceptique, Soquello mis au courant son hôte de la soudaine décision de son amie.

-Ainsi, elle a refusé d’aller jusqu’au bout, fit, songeur Mourah. Tout à coup, il se frappa le front :

- Il y a néanmoins un moyen de connaître la vérité.

-Comment ? Fit incrédule Mario.

-Je connais une Israélienne d’origine Palestinienne, Salma Hakani. Elle habite la ville Arabe à Haifa. C’est à une demi-heure d’ici. Elle est une autorité en Histoire. Elle possède la quasi-totalité des sceaux Ottomans et Anglais. Quelques uns ont été délivrés aux habitants Arabes enfuis le jour de la proclamation de l’état d’Israël, le 14 mai 1948. Elle a su les préserver et les conserver dans le cas peu probable ou leurs véritables propriétaires obtiendront gain de cause auprès des autorités Israéliennes. Elle a aussi des spécimens authentiques d’étoffes et d’objets propres aux Arabes qui se sont succéder sur cette terre depuis Jésus-Christ. Ce tissu de soie peut nous apporter des indications précieuses, va la consulter ; tu n’auras vraiment rien à perdre en faisant sa connaissance. Elle s’avèrera d’un précieux conseil ; voici son adresse. Je vais du reste lui annoncer ta visite.

Au bout de cinq minutes Mourah reparut , il lui tendit un feuillet :

- Vas-y , elle t’attend .