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الجمعة, 30 تشرين2/نوفمبر 2018 07:15

L'acte de velours 9

كتبه  Afaf Aniba
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Le chemin piqueté de fleurs d’azalée et de coquelicots que suivait l’archéologue Américain menait, une centaine de mètres plus bas, à un arrêt de taxi. Là, il en héla un et s’engouffra dans le véhicule en munissant dûment le chauffeur de l’adresse inscrite. Mario avait la désagréable impression d’être le jouet d’une mauvaise plaisanterie. Falsifier un acte de propriété signifiait, quoique qu’on dise, une falsification consciente de l’Histoire. La réalité sur cette terre est une alliée inconditionnelle du mensonge. Le taxi le déposa dans une ruelle étroite d’où partait une volée d’escalier en pierre. Le chauffeur complaisant lui indiqua avec force détail devant quelle porte il devait s’arrêter. Grimpant la première volée de marche, il s’immobilisa. Après une courte hésitation, il obliqua à droite. Passant devant une porte de bois sculpté, il fut interpellé par une dame d’un certain âge debout sur le pas d’une seconde porte non loin de là :

-Monsieur Soquello ? Lui dit-elle le ton interrogateur, rehaussé par un sourire aimable.

-En effet, ascquieça-t-il. Bonjour madame et milles fois merci pour la peine que vous avez prise de m’attendre à l’entrée de votre porte.

-Soyez le bienvenu, monsieur lui dit-elle le ton chaleureux.

Son accueil était un de ces accueils typiques aux Arabes, simple et touchant.

-Je suis en train de repeindre la maison avec mon petit-fils Abdel-Halim que voici, donc je vous prie d’accepter ce siège en guise de fauteuil, lui dit-elle après l’avoir guidé à travers un intérieur Arabe féerique. Le jardin orné d’une fontaine aux mosaïques aux motifs si délicats que Soquello éprouva de la peine à s’arracher à leur contemplation. Se contentant de jeter un coup d’œil émerveillé sur le décor de bois sculpté aux couleurs reposantes qui caractérisait chacune des pièces qu’il traversaient ; aux paroles de la dame Palestinienne et devant le salut courtois d’un jeune homme d’une vingtaine d’année, il fit confus :

-Je vous suis gré en dépit de tout de m’avoir reçu madame Hakani. Vous devez être tous deux artistes car les pièces que je viens de voir sont magnifiquement peintes.

Le jeune petit-fils de Hakani rougit sous le compliment et s’empressa de se retirer, tandis-que la grande-mère, le regard fier, déclara :

-Nous connaissons la valeur de ce que nous possédons monsieur. Cette maison est notre joyau et il est tout à fait normal que nous en prenons soin. Trêve de bavardage, vous vouliez me parler ? Je vous écoute.

Lui servant un verre de citronnade, elle l’écouta attentivement. Un quart d’heure plus tard, elle l’emmenait dans une grande pièce encombrée de coffres en bois, de malles, et d’une trentaine de caissons métalliques. Ce fut un long travail d’investigation qui dura tard dans la nuit. Heureusement, leurs recherches furent couronnées de succès. L’acte de velours de Patricia Quimbo fut comparé à une étoffe que Salma Hakani nomma à Soquello :

-C’est un velours satiné, un tissu qu’affectionnaient les riches Arabes vivant sous le règne Fatimide du calife Badr Al Jamâlî. Personnellement, je connais la partie où est situé le rez-de-chaussée que réclame votre amie.

S’interrompant, elle marqua une pause, puis reprit, le ton grave :

- Ce quartier a connu un essor particulier à une époque lointaine, précisément au temps ou le ministre du Khalife Fatimide El Afdal, fils de Badr soutenait le siège de Jérusalem aux mains des Seldjoukides*menacé par les croisés de Baudouin de Boulogne. Ce ministre échoua et Jérusalem en 1099 fut livré aux hordes des croisés qui menèrent la vie dure aux musulmans et aux juifs, allant jusqu’à les déporter, en les expulsant vers les territoires contrôlés par les Fatimides. Voyez-vous, l’histoire se répète 899 ans plus tard mais sous le couvert de la légalité internationale. Les juifs avaient pour quartier une zone à l’intérieur de la ville sainte qui ne se trouve pas du tout dans l’espace territorial occupé par l’actuel rue Zeyfoun. Donc je ne m’explique pas comment cet ancêtre juif de madame Quimbo ait pu se rendre propriétaire d’une habitation en plein milieu d’un quartier musulman ? !

-Moi aussi, vous me voyez pris de court, pourquoi ce tissu de velours ? Et que peuvent bien signifier ces lettres de sang ?

-D’abord qu’on se pose quelques questions concrètes, dit Hakani

-Par exemple ?Interrogea l’Américain.

-Regardez bien ce bout de velours, ses bords me donnent une idée.

-Laquelle ? Fit en se penchant Soquello sur le morceau de tissu.

-Quelque chose me dit que ceci a été découpé d’un ensemble beaucoup plus important.

Un silence très court se fit. Mario prit la parole, l’air absorbé :

-Vous devez avoir raison parce que je reconnais là les traces de déchirures. Les fils qui constituent la trame du tissu s’échappent sur les bords, est-ce à dire que cette partie du velours appartenaient à un habit ?

-C’est une hypothèse plausible, convint la dame.

-Cet habit devait être porté par un musulman riche. Que faisait un bout de ce vêtement dans les mains d’un juif ? 

-J'ai une hypothèse à formuler avec une grande réserve toutefois .Déclara Hakani , il se peut que l'ancêtre de madame Quimbo ait trouvé le cadavre d'un riche musulman de la ville sainte assassiné par des Croisés ou qu'il l'ait tué lui-même pour ensuite imbiber sa plume dans son sang et rédiger un acte de propriété dont je mets en doute l'authenticité du sceau officiel et cela afin de s'approprier la maison du riche musulman.

Horrifié Soquello s'exclama:

-Serais-ce possible ?

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