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Il l'observait sans en avoir l'air, depuis une heure qu'il était debout immobile devant la devanture d'un fleuriste, cette charmante apparition sur le quai de la gare München Hauptbahnhof le fascinait.
Descendue du rapid de Rome, il y avait à peine un quart d'heure, ses bagages étaient réduits à une petite valise à roulette en tissu de velour d'un vert romantique.Il avait été aussitôt attiré par cette jeune femme et cela dés que son regard se posa sur elle. Portant une jupe longue et ample, une cape noire très sobre cachait ses épaules frêles, les cheveux et le cou enfouis sous une écharpe bordée de dentelle anglaise, les mains gantés avec un délicieux teint brun. Il ne pouvait s'arracher de sa contemplation.
Il ne savait pas lui-même pourquoi ce matin là, il n'était pas allé à son bureau de jeune cadre du parti allemand social national et avait fait ce détour à la gare centrale de sa ville
Munich pour s'arrêter devant le kiosque à fleur.
A la vue de cette voyageuse fraichement débarquée sur la terre Allemande, il s'était surpris à la suivre du regard. On aurait dit qu'il était venu là tout exprés pour elle. Il était hostile aux étrangers avec la présence massive d'Arabe Syrien et Irakien en Allemagne,et la présence de la gare centrale à proximité de chez lui lui était franchement désagréable.
Pourtant, il était là à suivre du regard cette jeune personne étrangère du regard d'un homme qui a l'illusion d'être mis en présence d'une fée.
L'inconnue, à cet instant là précis, remarquant le kiosque à fleur s'avança et fixa longuement les fleurs artistiquement exposés. Finalement, elle choisit un bouquet d'oeillet rose pâle, sortant de son sac à main un porte-monnaie en tissu de velours joliment brodé. Elle tira un billet de dix mark et le tendit au vendeur. Amusé, il lut l'anxiété dans ses yeux, il sut qu'elle ne parlait pas Allemand et qu'elle redoutait de voir son interlocuteur lui désignant un chiffre qu'elle était incapable de deviner. Mais celui-ci n'empocha pas seulement le billet, il tint à lui rendre 7 mark 400. Soulagée, elle remercia d'un sourire grave, prit de ses mains les fleurs enveloppés dans du beau cellophane aux reflets de l'arc-en ciel. Elle dépassa le jeune homme, il la vit consulter sa montre cernant un jolie poignet puis lever les yeux vers le tableau électronique indiquant entre autre l'heure de départ de l'Express de Vienne. Elle se dirigea vers le quai numéro 7, de là partait effectivement dans trois heures, le train en direction de la capitale Autrichienne. Il la vit prendre place sagement sur un banc, ainsi, elle n'est pas venu en Allemagne, Munich n'était qu'une sorte de zone de passage.
