En mettant pied à terre tout au long du grand trottoir de la gare centrale, Frank vit l'heure sur l'horloge de la façade en verre, il leur restait exactement quarante minutes. Payant le chauffeur de taxi. Il emmena la jeune femme récupérer son léger bagage.

-Il faut attendre dix minutes pour voir s'afficher l'heure du départ de votre train, fit le jeune homme.

Parcourant les halls, allant d'un quai à un autre, enfin le numéro de quai de départ apparut sur un tableau électronique. La jeune femme marchait tranquillement, bientôt elle serait loin, se dit Frank, soudain il s'enquit :

-Quel est votre pays d'origine ?

-La Palestine, fit la jeune femme.

-Eh bien ! Fit-il ébahi, il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle soit une réfugiée ou bien :

-Vivez-vous sur votre terre ou dans un pays d'asile ?

-En Jordanie, je porte d'ailleurs leur nationalité, répondit Kerman Arth.

Tant de chose se bousculait dans sa tête, et ce qui ajoutait à sa confusion, il ne savait pas comment trouver des mots pour lui exprimer sa sympathie.

Le train arrriva dans un vrombissement de tonnerre, prenant son bagage, il monta avant elle :

-Dans quel wagon ? Lui demanda t-il.

-A votre droite le C12, lui dit-elle.

Il s'effaça pour la laisser passer. Il avait en horreur les adieux et puis tout se passait comme s'il n'avait plus rien à dire.

-Monsieur Fedvon, je vous suis sincèrement grée de cette magnifique visite, fit la jeune femme.

-Oh ! Je vous en prie, ne dites rien, voici mon adresse, et mon mail, rassurez-moi que vous êtes arrivés à bon port, fit-il.

Elle hocha la tête en silence.

Une fois sur le quai, il vit la charmante inconnue se pencher à travers la vitre :

Il lut dans son sourire fin, la gratitude et aussi une part de sa conscience douloureuse de sa condition, d'appartenir à une terre qu'on a donné à d'autres, éternel exil de soi !