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الجمعة, 10 كانون2/يناير 2020 07:28

Vers Bethléem Episode 6

كتبه  Afaf Aniba
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Brusquement un spasme de douleur crispa le visage de la jeune femme, assis prés d’elle, O’Neil comprit que sa souffrance atteignait un seuil insoutenable, lentement d’une voix respectueuse, il dit :

-J’étais l’ami de Issam, je le connaissais avant toi et le jour où il a fait ta connaissance je ne puis oublier l’expression de son visage, il était transfiguré par le bonheur, c’était un homme heureux « Avec Dhoha je sais que nous pourrons aller jusqu’au bout de notre idéal, c’est -à- dire de retourner sur notre terre usurpée et de bâtir notre avenir et l’avenir de nos enfants.» C’est ce qu’il m’avait confié la veille de votre mariage.

Le cœur serré, la jeune femme baissa la tête, elle sursauta quand Peter reprit :

-Raconte moi ce qui s’est passé, pourquoi Issam s’est fait assassiner ? Eclaire-moi je n’ai jamais compris pourquoi il a coupé les ponts avec moi.

C’était remuer le couteau dans la plaie que de revenir en arrière, de revivre le film de sa vie avec Issam étape par étape, heure par heure. Jusque là, elle savait qu’elle n’avait pas la force d’évoquer le passé, du jour tragique de la disparition de son mari et de la découverte de son cadavre dans une carrière de Beitlehm ; aujourd’hui elle allait rentrer chez elle avec une promesse d’action d’un député indépendant qui malgré tout son courage  et son sens de la vérité était aussi isolé qu’elle. Peter O’Neil était peut-être l’unique personne qui pouvait écouté son témoignage sans parti pris, c’était un étranger du dehors, il était aussi un reporter, le genre de reporter capable de traquer la vérité même dans l’antre du monstre .

 

 

Dhoha devait parler, raconter le récit de sa vie commune avec Issam Naïli. Faire toute la clarté sur un drame qui avait anéantit sa foi dans un plausible triomphe de la justice sur une terre deux fois martyres, la première fois martyrisé par l’occupant juif sioniste, la deuxième fois martyrisé par ses propres fils qui ayant vendu la plus grande partie d’elle à l’occupant s’était empressé de s’ériger en oppresseur sur ce qui subsistait d’elle et sur ses autres fils démunis et désarmés.

 

 

Etouffant un sanglot, Dhoha commença le ton horriblement lucide :

-Issam n’a pas coupé les ponts volontairement avec toi, en Autriche notre vision de la vie n’était pas celle que nous avons eu à connaître une fois de retour sur la terre de nos ancêtres, notre perception ne s’est pas modifié loin de là, nous avons gagnés en maturité et avec cela nous avons découvert tout à coup que les lois et les règles régnant ici ne sont pas du tout celles que nous avons laissés en Europe. Nous avons été désignés parmi le nombre de réfugiés Palestiniens autorisés à rentrer chez eux. Nous avons longuement réfléchis avant d’entreprendre le voyage du retour, nous n’avions pas les moyens de nous acquitter du loyer d’un habitat à Beitlehm et avec l’argent que nous avons économisé, nous voulions acquérir avec un morceau de terre pour y construire notre maison et avoir assez d’espace pour aménager un vaste jardin aux enfants et aux petits-enfants. C’est pourquoi nous avons accepter la proposition du père de Issam qui habitait seul un appartement de trois pièces, ses deux autres fils s’étant mariés l’avaient quittés l’un pour émigrer en Australie, l’autre pour se fixer à Khalil, je n’oublierai jamais le jour de notre arrivée. Nous avons été retardé d’une semaine par les israéliens qui estimaient nécessaire de vérifier la validité de notre droit de retour, nous dûmes attendre. Profitant de l'occasion pour connaître Gaza, enfin le feu vert nous parvint. Le bus que nous avons pris de Gaza fut arrêté plus d’une quinzaine de fois sur un parcours de deux cent cinquante km. C’était un avant-goût de notre nouveau statut, à chaque fois nous devions descendre, nous étions fouillés comme des criminels tout en étant houspillés par des soldats armés jusqu’au dents ; j’avais peine à croire que l’ autorité palestinienne n’ait pas exigés un traitement plus humain de ses citoyens de passage mais ces messieurs du gouvernement ont d’autres chats à fouetter. Par un après-midi pluvieux nous parvînmes enfin aux abords de Beitlehm, tous deux nous étions émus aux larmes.

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