Il fallut deux heures à Habibi pour être fixé, on l'avait rencontré chez lui, dans la soirée :

-La fausse irrégularité est en faite l’absence d’une personne en l’occurrence le commissaire-priseur qui devait présenter votre terre en dernier et fixer un prix plafond très élevé pour votre bourse, Adi Namr a dû se désister à la dernière minute son fils cadet avait été hospitalisé suite à un accident grave. Celui qui devait le relever est arrivé dix minutes avant la vente, par conséquent l’autre n’a pu lui transmettre les instructions .

-Même s’il avait été prévenu, aurait-il marché dans leur combine ? !      

Nous fournissant d’autres détails le juge ajouta :

-Les 2/4 de la somme faramineuse devait être versé, c’est une méthode classique.

-Cette magouille n’a pas eu lieu, que dois-je faire à présent ?

-Portez l’affaire en justice, je soutiendrai pleinement votre action. Je ne raterai pas l’aubaine de mettre hors d’état de nuire les coupables. L’avait encouragé Habibi.

Nous étions ravis, nous n’allions pas rester bras croisé devant leur basse manœuvre :

-Je soupçonne une collusion entre la police et le clan du maire. Avait dit mon mari.

-Je ne serais pas étonné outre-mesure. Répliqua notre hôte. Si la mairie s’obstine à vous chercher noise, ils doivent enregistrer votre plainte et lui donner une suite, dans le cas où ils refusent de le faire, avisez-moi.

La semaine ne s’acheva pas sans une nouvelle menace du bureau de Michel Safouri, mon mari en revint déterminé à en découdre avec eux. Au commissariat principal, la plainte fut enregistrée bon gré mal gré. Le jour suivant, il partit camper sur notre lopin de terre, mon beau-père l’avertit :

-Seul là-bas, ils peuvent commanditer quelqu’un pour t’éliminer .

-Mes deux cousins Zaki et Mazen seront de la partie. Lui assura son fils. Cette nuit là, ils dormirent à tour de rôle, au milieu de la nuit, une pluie de pierre s’abattit sur leurs tentes. A l’aube, Issam fit une ronde de surveillance, il trouva placardé sur un poteau électrique à proximité du lot cet avertissement « Partez sinon ce sera le bulldozer qui vous délogera .»

Achetant un berger allemand à la fin de la matinée, il passa me raconter les faits. Adel Neferti reparut à ce moment, mis au courant, il décida de passer voir Issam à son étude l’après-midi. Pendant ce temps là, il ne chôma pas :

-J’ai parlé à un proche du maire Adham Adheb, un compromis est possible.

-Sur quelle base? Avait demandé Issam.

-Rencontrez-vous ensuite vous verrez. Lui conseilla Neferti.

-Je suis prêt à tout règlement sauf à leur restituer la terre.

-Que direz-vous de vous rendre au domicile de Michel Safouri demain ?

-Le plus tôt sera le mieux.

-C‘est lui qui vous indiquera l’heure. Acquiesça Neferti.

Le lendemain à sept heures du soir, ton ami est allé toqué à la porte de Safouri non loin de la place de la Nativité. Il fut convenablement reçu, deux personnes étaient déjà là le conseiller juridique de la mairie et un inconnu présenté vaguement comme un ami à l’adjoint du maire. Safouri n’alla pas par quatre chemin :

-Nous sommes prêts à substituer à ce lot de terre, un autre de proportion moindre arrimée aux nouveaux quartiers israéliens .

-Ce n’est plus un défaut de procédure mais vous voulez satisfaire coûte que coûte une personne tierce n’est ce pas ? Lança mon époux.

-Nous sommes à côté de la question monsieur Naïli. Rappela le juriste Akri.

-Pas du tout. Protesta énergiquement l’interpellé, je n’ai plus à m’inquiéter, la vente était réglo .

-Dans tous les cas, la mairie doit récupérer son bien et en disposer comme bon lui semble. Fit le ton ferme Safouri. .

Sidéré, Issam avait examiné ses interlocuteurs l’un après l’autre :

-Je ne me défais pas de ce que j’ai acquis légalement, et puis je voudrais être confronté au véritable commanditaire de cette grotesque parodie. Laissa-t-il tomber enfin, d’un ton sans appel l’ami de Safouri énonça en se levant :

-Vous avez quarante-huit heures pour nous rendre notre dû, au revoir monsieur Naïli .