Ô Mon Dieu que ce passé est lointain! Se murmurat-elle douloureusement. Soudain une ombre haute se dressa devant elle, reculant, elle ralentit le pas. Un dernier rayon de soleil vint éclairer le visage de l'inconnu. Surprise, elle reconnut le prince Carl, baissant la tête respectueusement elle poursuivit son chemin.

-Enessa où allez-vous comme cela ? S'enquit le prince.

-Je vais chercher Ebel, fit-elle

-Je vais le ramener, fit le ton autoritaire le jeune homme.

Rebroussant chemin, elle dit :

Bien Altesse.

La voix séche du prince reprit :

Vous m'accompagnez.

Sans dire un mot, elle obeit. Il se remit à marcher, elle resta trois pas derrière lui.

-Que faites-vous là ? Marchez à mes côtés.

Elle hésita, ce qu'il demandait était une marque d'égalité et elle hésitait :

Enessa pour l'amour de Dieu, j'ai en horreur la servilité, gronda le prince ombrageux.

Piquée dans son amour-propre, elle le dépassa et le pas rapide et léger, elle le distanca d'une bonne dizine de pas.

Parvenant à la clairère, elle vit Ebel venir vers elle. Elle lui tapota le dos, un langage que l'étalon comprenait. Depuis plus de deux ans, date de son arrivée à l'écurie Windsor elle seule avait réussi à établir de solides liens d'affection entre le fougueux cheval et elle. Claquant de la langue deux fois, Ebel comprit que sa promenade était terminée pour cette journée, il devait regagner son box, docil il la suivit. A la vue du prince Carl, il hennit de plaisir, caressant la crinière de Ebel, le prince fit la voix sourde :

-Je suis désolée pour la mort de Andy.

La jeune femme se raidit et sentit déferler sur elle la douleur d'une mére éplorée, elle se fit violence pour ne rien faire paraitre et s'avancant sur le chemin de retour, elle baissa la tête.