L’homme, un journaliste visiblement, courut vers une moto calée non loin de là et partit à toute allure derrière la voiture de Ayam El Aed .        

“Qu’est ce que tout cela veut dire ?”Se dit Godom l’air mauvais. Sam Fedok entra :

-Alors mon colonel ?Fit-il .

-Cette fille était à deux doigts de me planter dans la poitrine ce coupe papier et personne ne l’aurait su ! Explosa le gouverneur encore mal remis de l’émotion que lui avait causé le geste inattendu de Ayam. Fedok eut un haut le corps à ses paroles :

-Je vous ai bien recommandé de placer une caméra de surveillance dans cette pièce. Vous avez refusé, une dépense inutile d’après vous. En tout cas, nous sommes en possession d’un chef d’accusation irréfutable contre Ayam El Aed, une tentative d’assassinat sur votre personne, voulez-vous que je rédige un ordre d’arrestation à son nom ?

-Non ! S’écria Godom. S’asseyant, il voulut maîtriser la rage qui menaçait de lui faire perdre le contrôle de lui-même. Fedok, en habitué de ses sautes d’humeur, s’installa en attente. S’étant ressaisi, Godom fit le récit de l’entrevue d’un ton rude. Il termina ce dont il avait été témoin par la porte-fenêtre. Son adjoint réagit tout de suite :

-Attendons nous à ce que cette affaire ait une couverture médiatique des plus tapageuses !

-Donne des instructions fermes, quiconque des médias viole le secret militaire sera sanctionné, l'affaire de la terre El Aed est classé secret d’Etat décréta Godom .

-Nous devrions consulter auparavant notre expert juridique Hibom, fit prudent Fedok .

Fais-le immédiatement ! Dit Godom, en lui tendant le récepteur. Fedok était en conversation avec Hibom quand Eri Mochd fut annoncé :

-Quoi de neuf dans le dossier El Aed ? Fit-il d’emblée. Exaspéré, Godom riposta :

-Veux-tu patienter un moment ?

Fedok, reposant le récepteur, déclara :

- Nous aurons une réponse définitive d’ici trois heures. Il doit en parler au maire puis au juge Hifak qui est à Jérusalem pour l’instant.

L’air sombre, Godom fit :

-Où est la difficulté ?

-L’exploitation du puits est à usage civil, la terre El Aed se trouve sur un terrain libre relevant de l’administration municipale et régionale de Nassérah-Jérusalem, l’affaire traitée médiatiquement analysera le sujet d’un point de vu purement professionnel, sous l’angle sacré du droit à l’information, s’expliqua Sam Fedok.

Mochd s’emporta :

-Pourquoi s’en soucier ? Les médias sont israéliens, El Aed est un nom Arabe et le traitement de faveur qu’elle recevra n’excédera pas l’intérêt suprême de l’état sioniste .

Les deux militaires posèrent un regard sincèrement étonné sur le représentant du Shin Bet :

-C’est vrai, admit Godom, à quoi bon se faire du mauvais sang ?

Le téléphone sonna. Décrochant, Godom écouta son interlocuteur invisible :

-Bien ! Fit-il sèchement, je vous rappelle incessamment .

Raccrochant, Godom eut un geste d’impatience :

- Que le diable emporte ce Nidock ! Lâcha-t-il hors de lui. " Monsieur Ephraïm Nidock a exprimé le souhait au chef de la police de voir s’ouvrir une enquête sur les circonstances de la mort de Zakariya El Aed !"

-Peace Now est une malédiction ! S’exclama Eri Mochd, j’ai plein pouvoirs pour étouffer cette affaire, en engageant Mirah d’obéir expressément à l’autorité militaire. Veux-tu me laisser faire ?

Godom approuva de la tête. Une fois la chose réglée, le chef du Shin Bet de la haute Galilée fit face à ses deux interlocuteurs :

-Quelle décision avez-vous arrêtée, est-ce que ce sera la manière forte ou le contraire ?

-Comme promis, dans un mois la terre El Aed sera nôtre ! Bien sûr, la décision du tribunal de Feborev influera sur le genre de méthode qu’on usera. Nous devrons prendre notre mal en patience, déclara Godom. Mochd eut une grimace de dégoût ; Fedok eut une expression de résignation .