Wael sourit, rassuré. Il dit en la devançant :

- C’est tout réfléchi, tu seras ma femme demain matin avec la bénédiction de Dieu .

Ils firent ensemble la découverte de la caverne souterraine. Emerveillés par la beauté du lieu :

-C’est admirable, cette eau est franchement divine, commenta le jeune homme. Silencieuse et impressionnée par les splendeurs de l’endroit, Ayam se sentait dans les tréfonds de son âme dépassée, “ Si seulement nous avons été vigilants avant 1919 *” une de ses phrases souvent employée avec ses étudiants des classes de licence Histoire. Au souvenir de ses étudiants qu’elle avait délaissés au lendemain de la mort de Zakariya El Aed, elle eut conscience du réconfort que lui procurait ses cours particuliers qu’elle délivraient à domicile à des jeunes Arabes Chrétiens et Musulmans avides de connaître une autre version que celle des programmes d’études supérieurs israéliens sur l’histoire de leur terre .

-Ayam je t’en prie répond, fit la voix de son fiancé. Sursautant, elle leva la tête vers son fiancé :

-Oui ?

-Il est temps, nous devrions rentrer.

Elle fit machinalement oui et avançant derrière Samed, elle remonta à la surface du puits.

Washington 

Pedro De Chavez vit son collègue John Bark s’avancer vers lui à travers les travées composant l’immense salle où siégeaient les sénateurs de la première puissance mondiale. Après un échange de propos courtois, le sénateur de l’Indiana, baissant la voix, glissa à l’oreille du chef de la

*1919 :Rencontre Emir Fayçal ibn Hussein Del Hidjaz et le Dr Weizman chef du mouvement sioniste à Paris ,reconnaissance de l’émir Fayçal de la déclaration Balfour ,accordant par là le droit aux Juifs Sionistes de créer en Palestine un foyer Juif national.

commission sénatoriale des affaires étrangères :

-Je dois te parler en privé.

-Viens dîner chez moi ce soir, je t’attendrai à huit heures. Est-ce que cela te va ? Répliqua le sénateur du Nouveau-Mexique .

-Tout à fait.

Se présentant à la résidence De Chavez à l’heure convenue, John Bark, d’origine palestinienne fut instantanément entouré des enfants de Pedro. Agés de neuf à seize ans, gaies et chaleureux, ils l’accueillirent par des formules de bienvenue en espagnol et le dirigèrent vers le bureau de leur père. Celui-ci le reçut avec affabilité :

-On dînera dans un quart d’heure, veux-tu qu’on parle tout de suite ?

-Oui. Fit John Bark.

-De quoi s’agit-il ? Fit aussitôt son hôte.

-Dans quelques jours tu vas entamer un séjour de trois semaines en Israël à l’invitation de ton homologue israélien au Knesset. Quatre jours sont programmés à Nassérah, est-ce exact ?

-Oui et j’ai l’intention de pousser jusqu’au villes limitrophes de la frontière Libanaise, histoire de savoir comment les choses évoluent de ce côté-là, lui répondit De Chavez.

-Eh bien ! J’ai une faveur à te demander .Le substitut du procureur de Seattle Jobran Afiya te prie par mon biais, de choisir la ferme de El Aed hôte Arabe de ton séjour à Nassérah, la ferme de sa cousine Ayam El Aed Samed est en but à une injuste expropriation et ceci parce que les Israéliens veulent s’approprier le puits de Zakariya El Aed, un énorme réservoir d’eau souterraine.

-Les ennuis des autochtones ne me regardent pas, si je viens à séjourner chez cette famille je n’ai nullement le droit de me mêler de leur problème.

-Assurément, approuva John Bark. Ce sera plutôt une rare occasion de vérifier par soi-même les efforts d’intégration consentis par la population Arabe.

De Chavez rétorqua :

-Ne viens-tu pas de me dire que les El Aed sont en conflit ouvert avec la municipalité de Nassérah ?