Mokhtar Aniba en tant que diplomate veillait à laisser de côtés ses convictions personnelles, son opinion politique valait pour lui-même seulement. Il tint durant sa carrière aux MAE à appliquer strictement la politique générale de l'Algérie en relation internationale.

J'ai appris de lui à observer une neutralité vis-à-vis de tous les évènements, il ne réagissait pas aux développements à chauds, il analysait et peser le pour et contre et écrivait ses rapports et le faire part et se référait aux ordres venus d'Alger.

En politique internationale, il faut garder la tête froide et ne pas trop se précipiter et surtout s'en tenir aux principes de respect de la souveraineté et le principe de non-ingérence avec recommandation d'activer le dialogue et la concertation.

Mokhtar Aniba Allah yrahmou, célébrait les fêtes nationales avec un patriotisme rare, on avait droit aux leçons sur l'Histoire, aux cadeaux et la délicieuse génoise avec le drapeau national.

Il aimait évoquer les années de lutte et comment les moudjahiddines ont donnés le meilleur d'eux-même pour nous faire cadeau de cet inestimable liberté dont nous jouissons.

Il avait pris l'habitude de se documenter et de dépenser des heures entières à lire et à prendre des notes. Dans la vie quotidienne, il agissait avec ce souci constant de représenter le mieux possible l'Algérie.

Il réussissait à se dévouer tout entier à sa mission diplomatique sans jamais nous négliger. Bien au contraire, c'est avec mon regretté père que j'ai appris à être une Algérienne modèle et une musulmane s'efforçant d'être une bonne croyante.

Sans l'exemple de Mokhtar Aniba vivant sous mes yeux, je ne sais ce qu'il en serait advenue de moi ?

Lillaah Alhamd, il a vécu modestement et a incarné un idéal de diplomate rare de nos jours,  et le jour vint en 1985 où il décida une retraite anticipée dont l'une de ses raisons "De transmettre le flambeau aux jeunes de l'ENA."