-          - Les hommes au pouvoir ici comme partout dans le monde arabe ne veulent ni de justice ni d’une puissance économique qui garantirait à leur citoyen le bien-être et la sécurité morale et matérielle, c’est se montrer pessimiste que vous dire que c’est une guerre perdue d’avance.

--Des hommes dans votre position n’ont pas droit au désespoir, une guerre commence par une bataille et si nous nous mettons d’accord, je suis sûre que de part et d’autre il y a une volonté certaine d’agir, du côté américain il y a une prise de conscience réelle. Le peuple Palestinien ne s’en sortira qu’a condition d’avoir une démocratie saine au service de ses intérêts et pardonnez mon franc parler, vous devriez prouver que vous méritez d’avoir un état, c’est votre exercice du pouvoir ici qui déterminera votre position dans les négociations actuelles avec les Israéliens. Pour en revenir au chèque, monsieur Saïdi a dû puiser dans son compte personnel l’argent que  j’ai récupérée, je l’ai remis de suite à Ind du ministère de l’habitat mais vous messieurs  vous avez la possibilité d’enquêter, pourquoi Saïdi a du rembourser de sa poche cette somme et où est passé le chèque original ? Commencez par là, pour les gros dossiers de détournements il y en a un qui mériterait d’être mis à jour parce qu’il constitue à long terme une menace directe pouvant mettre en cause la crédibilité de cet état.

-          Immédiatement, elle décela dans l’attitude du député de l’Olp, président de la commission des finances un mouvement de mécontentement :

-          - Lequel ? Fit-il le ton glacial.

-- City Bank a prêtée au gouvernement Palestinien le 10-10-2042, 22 millions de dollars avec pour garant l’administration Américaine, argent qui aurait dû financer  un projet d’épuration de l’eau pour alimenter en eau l’est de Gaza City et l’automatisation de l’enseignement dans tout l’état Palestinien. Chose bizarre, cette somme n’est jamais arrivée à ses destinataires, le ministère des travaux publics, plus exactement à la direction de l’hydraulique quant au ministère de l’enseignement,  se sont contentés de nous dire que aucune suite n’a été donné au projet et le directeur de la présidence Mr Baie que j'ai vu au ministère du trésor prétend que la somme a été versée à la banque de développement pour colmater des pertes en bourse qu'a enregistré cette banque. Demain après-midi, je repasserai et je vous donnerai inshâallah des détails plus exhaustifs, puis-je avoir un droit de regard sur les dossiers que votre commission a examiné pendant le cours de cette année ?

-- Il y a en l’occurrence une procédure administrative à suivre, faite une demande par écrit, je puis vous promettre que d’ici la fin de la journée vous aurez une réponse. Fit  Asr en devançant Khalid Alkai le chef de la commission, celui-ci objecta en fusillant du regard le député del Asr :

-          -Désolée, nous sommes un pays souverain et nous ne pouvons laisser un représentant d’un pays étranger en l’occurrence les Usa, avoir accès à des documents qui relèvent de notre seule compétence.

-          -Je prends note de votre refus Monsieur.

 Quelques minutes plus tard, elle ressortait. Dans le 4X4, la jeune femme ordonna à Gray :

-          - Et maintenant tout droit à la représentation.

-En débarquant dans l’enceinte américaine, Kemby de retour s’entretint avec elle une dizaine de minute.

-          -Kemby, le président de la commission des finances Khaled Alkhai est un député de l’Olp, est-ce que c’est une personne clean ?

-          Le diplomate Américain répondit le ton net avec un léger sourire :

-          - C’est un monsieur qui a été nommé chef de la commission des finances grâce à un pot de vin. Il y avait d’autres députés de l’opposition et même dans l’Olp qui méritait ce poste, hélas aucun d’eux n’a pensé à graisser le responsable qui devait les nommer !

-          La jeune femme hocha la tête gravement :

-          -Bien, je sais quoi faire maintenant.

-           La laissant, il s’en fut. Pendant deux heures, Amal procéda à une recherche sur des données qu’elle avait obtenu en faisant recours à une opération de traque électronique. A un moment, elle buta contre une grande difficulté technique, par mail, elle consulta un expert informaticien du NSA, John Crown. Le problème résolu, elle se remit à son travail. Arrivé à un stade, elle se félicita d'avoir eu une formation de hacker hors pair, mais avant d'aller plus loin, elle appela par message codé l'adjoint du chef du Cia:

"Celui-ci tombant des nues en apprenant ce qu'elle venait de lui confier, fit :

-Qu'attendez-vous de moi Khorfaï ?

-Votre feu vert pour que je continue mon travail en hacker.

-Je devrais consulter le chef, envoie moi tout de suite la somme des découvertes que tu as faites avec toutes les données, dans une demi-heure, tu auras la réponse.

-Bien.

Une demi heure plus tard, Colin Crawford l'appela :

-C'est ok, mais cette autorisation que je vais t'envoyer est limité pour une durée d'une demi heure.

-Merci.

Se remettant à son travail, elle  réussi enfin à pénétrer l'archive mémorisé du BOS.  Puis appelant Reyvins, elle discuta avec lui en langage codé, celui-ci se maîtrisa remarquablement en prenant connaissance de la surprenante nouvelle qu’elle venait de lui apprendre et dut l’autoriser à prendre les mesures qui s’imposaient.

-           Peu de temps après, elle était en communication par satellite avec Warren Cold le conseiller au C.N.S

-          l’écoutant attentivement. Il demeura silencieux. A la fin de son exposé, il s’exprima enfin :

- Là Khorfaï, tu me vois complètement dépassé !

- Quant à moi je ne suis pas seulement effarée, je suis littéralement révoltée.

-- Soit. Reconnut Cold, ce plan a été mis en place depuis assez longtemps, c’est ce que je soupçonne et pour n’avoir pas été avisé de son existence cela ne peut-être interpréter que dans un seul sens, nos alliés étaient sûrs de n’avoir pas notre approbation. Ils ont préférés s’en passer tout simplement, le feu existait bel et bien, et nous, nous n’avons rien vu venir.

-De l’autre côté, un silence était tombé :

-          - Avertissez-moi de ce que vous entreprendrez, vous avez 24H, demain matin je verrai le président Palestinien, je devrais manœuvrer en terrain connu. Rétorqua enfin Amal.

-Elle raccrocha mécontente, pendant un instant il lui fut impossible de se concentrer sur son objectif. Les mains croisées sous le menton, elle tenta de réfléchir calmement. A force d’être constamment au milieu, elle voyait chaque protagoniste dans sa totalité tout en percevant ses faiblesses : « Si je venais à comparer  les lacunes des israéliens à celle des palestiniens, il n y pas de commune mesure entre les deux. Les israéliens sont arrivés à créer un état du néant, en dépit de tout ce que nous pouvons penser, la volonté des juifs sionistes a été plus forte, plus percutante que la bonne foi des Arabes et des Palestiniens.» L’évocation d’une phrase de son maître de pensée Joseph Strassk « Avoir raison ne suffit pas, la réalité appartient à celui qui la marque de son empreinte quoique son auteur ait tort. » L’affermit dans ses convictions, reposant les yeux sur le moniteur de son laptop, elle dut se remettre au travail, un repas lui fut servi vers midi trente. A une heure et demie, elle quittait la représentation diplomatique :

-          - Direction la mosquée la plus proche Gray.

-- Ok.

-          Accomplissant la prière d’El Thôor, elle reparut sereine. Réintégrant sa place au côté de son garde du corps, Amal dit :

-          - Conduis-moi à la banque de développement.  

Elle fut reçut par le directeur de la banque Qossay Al Iraki, un homme d'une cinquantaine d'année, l'air stricte il l'invita à s'asseoir après lui avoir servie un jus d'orange made in Palestine comme il tint à le dire.

Elle sourit :

La meilleure orange du monde puisque c'est le fruit de la terre sainte.

Le visage sérieux du banquier se dérida:

En effet mademoiselle.

-Bien, Monsieur je m'attends à ce que vous me confirmez ceci, la réception de votre banque de ce prêt à cette date et de m'expliquer l'usage dont vous avez fait ? Lui dit la jeune femme. Elle lui présenta la copie du document que lui avait remis le directeur de la présidence Palestinienne la veille au ministère du trèsor.

L'homme tint le document, mettant ses lunettes de vue, il le lut en entier, un silence se fit. A cet instant, le télephone résonna, décrochant, le banquier ne dit rien et se contenta d'écouter son interlocuteur de l'autre côté.

Reposant le récepteur lentement après, il leva la tête, sans regarder la jeune femme, il dit :

Ce document est un faux, la banque n'a jamais reçu ce prêt et le coup de téléphone de tout à l'heure est un appel qui m'a intimé l'ordre de mentir, je suis musulman et ma conscience d'homme refuse de cautionner de tel agissement abject.

Se levant, la jeune femme fit :

- Pensez à votre sécurité Monsieur Al Iraki, je vous remercie infiniment pour votre courage, qu'allez vous faire maintenant ?

- S'ils vont me laisser vivant, je présenterai ma démission et j'irais de l'autre côté de la frontière en Palestine 48,  et fonder un cabinet d'expertise financier. 

-          -

-Gray vit la jeune femme s’asseoir près de lui l’air assommée :

-          - Qu’avez-vous ?

-- Rien. Fit-elle machinalement, il y a un air d’absurdité qui flotte sur cette terre.

-- C’est maintenant que vous vous en apercevez. Repartit son garde du corps, en rencontrant le soir Al Kemby, elle le mit au courant du contenu de son entrevue avec le directeur de la banque de développement Qossay Al-Iraki :

-Sa vie est désormais en danger.Lui dit-elle l'air préoccuppée

-N'ayez crainte, je vais le mettre sous notre protection sans qu'il le sache en attendant qu'on arrache aux corrompus du gouvernement palestinien un accord pour l'épargner, joignant le geste à la parole Kemby sortit, en revenant dans la pièce, il trouva Amal Khorfaï assise l'air absent. .

-          - Qu’y t-il Khorfaï ?

-D’un geste désabusé de la main, elle fit :

- A quoi bon en parler ? Quoi de neuf au sujet du président ?

- Il vous recevra demain matin à neuf heures, vous avez aussi une entrevue avec le coordinateur européen des prêts Ralph Berrin, contrairement à nous les européens veulent des conditions d’emprunts moins contraignants pour les Palestiniens, il y a des divergences de vues, je ne sais si vous pouvez les aplanir dans une seule entrevue. Dit Kemby.

- Ce ne sera pas nécessaire.