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Dick Eriksson le directeur de l'hôtel Mandarin à Washington entendit son adjoint dans sa puce de communication lui dire:
-Dick s'il te plaît descend tout de suite à la réception.
Sans plus d'explication, il obeit à son subalterne. Priant Dieu que rien de grave ne le guettait en bas.
APPARAISSANT DANS Le LUXUEUX HALL d'entrée de l'hôtel, il vit un homme gradé de l'armée Américaine debout près d'une silhouette drapée, il dut contourner la personne pour découvrir une jeune femme au rigoureux hidjab noir. Seul son visage apparut à moitié, un étrange appareil au reflet d'un miroir cachait les yeux le front et le haut du nez, tout ce qu'il put apercevoir c'était la bouche et le bas des joues roses lisses!
Assommé, il leva ses yeux sur le gradé militaire Américain qui se présenta immédiatement:
-Colonel Hartfield, j'accompagne madame Khilan invitée du gouvernement Américain pour les pourparlers Pakistano-Afghan-Américaine sur l'accord militaire de la surveillance des frontières avec la Russie.
Dick Eriksson hocha la tête et à l'encontre de la dame mystérieuse fit avec une légère hésitation:
-Soyez la bienvenue madame et excellent séjour chez nous, si vous avez besoin de quoi que ce soit nous sommes à votre service.
Il sursauta quand elle lui répondit d'une voix gracieuse dans un anglais parfait :
-Merci monsieur.
Eriksson vit son adjoint s'empresser de devancer la jeune femme, pour la conduire à la suite d'honneur.
Resté avec le colonel Hartfield, celui-ci demeura silencieux.
-Excusez-moi colonel mais quelle est la fonction de cette dame ?
-Coordinatrice de la sécurité commune de trois états Iran Pakistan Afghanistan, elle est iranienne.
Hartfield parti, Eriksson fut rejoint par son adjoint.
Eh bien Dick ! Fit ce dernier..
-Sincèrement, à ce poste, j'ai vu tant mais c'est bien la première fois de ma vie que je vois une femme musulmane comme celle qui vient d'arriver !
Hartfield en faisant le compte rendu à l'un des hauts dignitaires du Pentagone, fit une drôle d'observation:
"Elissa Khilan dés l'instant où elle a mis pied sur le territoire américain, a été très avare en parole."
Le général Korand garda le silence puis émit l'air pensif:
-C'est parce que justement, elle est Iranienne ! Nos confrères pakistanais et afghans nous ont déjà avertis, travailler avec elle c'est la perfection mais avec le moins possible de parole et cela arrange vraiment nos hommes.
Quand deux jours plus tard, la première réunion se tint entre les hommes du Pentagone et la jeune femme avec un haut responsable Pakistanais, tout le monde remarqua le silence de Elissa Khilan qui écoutait l'un après l'autre les hommes assis autour de la table.
Arif Khan prenant la parole, discuta de la situation qui prévalait aux frontières et comment les Russes infiltrait leurs agents à la recherche de la nébuleuse des extrémistes. Leur recherche provoquait dans la plupart des cas une recrudescence de la violence, le général Korand était tellement absorbé à suivre l'intervention de Aarif Khan, que l'un de ses assistants du attirer son attention :
-Général, le général Godberg s'adresse à vous.
Se tournant vers son confrère, ce dernier disait:
-Que dis-tu du plan de Madame Khilan du contre-terrorisme, il a été efficace depuis son entrée en vigueur depuis deux ans ?
JAMES KORAND SE RETINT à TEMPS EN PRENANT DES MAINS de son vis-à-vis le plan électronique.
A nouveau, il plongea dans les méandres des questions techniques et il dut reconnaître que le cerveau de la conceptrice dénotait du génie de la jeune femme. A un moment, il ne put s'empêcher de sourire, derrière lui quelques paroles de l'un des jeunes gradés lui parvinrent:
-Si seulement Elissa Khilan parle.
Stupéfait, juste à cet instant la voix de la jeune femme retentit extraordinairement nette:
-Que la paix de Dieu soit sur vous homme de guerre, commença t-elle.
Tous les militaires Américains présents sourirent!
-Permettez messieurs les généraux!
Ces messieurs lui accordèrent volontiers la parole :
-La première chose que nous devons définir, I refuse to name criminal actions as terrorism. Nous avons des criminels extrémistes qui ont une vision étroite de la vie sur la planète terre et le meilleur moyen de contrer leurs entreprises criminelles est d'assurer une gouvernance juste au niveau politique et économique des peuples de la région.
Interloqué James Korand vit ses hommes applaudire à tout rompre. Il échangea un regard de connivence avec le général Godberg "Voilà le résultat de mettre une femme à la tête d'un tel poste de responsabilité!!"
La jeune femme posa son regard invisible sur James Korand, interdit, il sentit qu'elle communiquait avec lui par pensée:
-Oui Madame Khilan ? S'enquit-il.
-Est-ce que j'ai eu tort en vous révélant mon analyse du phénomène que vous appelez terrorisme ?
Il sentit tous les regards dirigés vers lui, il avala sa salive:
-Non, fit-il bref.
Un air de détente courut dans les rangs !
Korand pensa en son for intérieur"Nous voilà piégés par une Iranienne ! J'imagine la tête du secrétaire d'état à la défense ce soir!"
Le chef d'état major de toutes les armées recevait le rapport du général Korand. Le lisant, il releva les yeux sur James Korand et fit d'une voix courte:
-Pour ne pas être obligé de remettre les pendules à l'heure américaine, je vais renvoyer ceci à notre secrétaire d'état à la défense.
Un silence se fit puis la voix franche de Korand s'éleva :
-Bien en attendant, Paul Kruger a l'intention d'organiser une réception en l'honneur de Madame Khilan et Mr Arif Khan restreinte aux différents chefs des armées.
-Et alors ? fit intrigué le général Dwightly.
-Madame Khilan nous a fait part de son refus de se rendre à cette réception puisque elle est mixte !
Les deux hauts militaires se regardèrent un instant, un sourire flotta sur leurs visages:
-C'est incroyable ! ce matin elle tenait suspendu à ses lèvres tous nos hommes et le soir elle refuse de voir nos hauts gradés, fit observer James Korand.
-Bien, elle nous fera gagner des dollars en annulant la réception et maintenant le mot de la fin revient à Paul Kruger notre secrétaire d'état à la défense. Repartit le chef d'état major de toutes les armées.
Le soir même, Paul Kruger s'attardant dans son bureau au Pentagone, prit connaissance du document paraphant l'accords qui devrait être signé le lendemain entre le Pakistan, l'Afghanistan et les Usa. Il fronça les sourcils sur plusieurs points, il alluma sa puce de communication:
-Bonsoir Général Korand, Madame Khilan est-elle disponible à cette heure pour que je puisse lui parler en direct ?
-Pardonnez-moi monsieur, mais c'est à vous de vérifier.
-Merci.
Eteignant puis rallumant, il appela directement la jeune femme, celle-ci répondit aussitôt :
-Bonsoir Madame, Paul Kruger avec vous, je suis en train d'examiner le document principal qui devrait parachever l'accords de demain.
-Oui ? Lui répondit-elle.
-Il y a plusieurs choses dont je dois en discuter avec vous d'abord, fit-il en préambule.
Aussitôt la belle voix de la jeune femme lui parvint :
-Désolée monsieur, pas par appel, on le fera demain à six heures trente du matin avant la cérémonie de la signature de huit heures.
Paul Kruger ne se reconnaissant pas, fit le ton conciliant:
-C'est bon, à demain dans mon bureau.
-Inshâallah.
La femme du secrétaire d'état à la défense en le voyant rentrer, lui demanda:
-Ton ministère a annulé la réception qu'on devait organiser en l'honneur de cette dame Musulmane venu de l'Iran sans me prévenir.
Paul Kruger eut un sourire inattendue :
-Désolé, cette dame est contre la mixité et notre protocole te présentera ses excuses demain quant à moi chérie je suis convoqué par cette même dame demain à six heures 30 du matin à mon bureau, bonsoir et bonne nuit.
Stupéfaite, madame Kruger vit son mari se retirer vers son aile.
Le lendemain matin, l'assistant directe de Kruger lui annonça le ton grave :
-Madame Khilan est là.
-Bien, je la reçois tout de suite.
Quand la jeune femme pénétra le vaste bureau du secrétaire d'état à la défense Américain, il comprit immédiatement le pouvoir qu'exerçait cette femme sur tout ceux qui l'approchait. Pourvue d'un magnétisme surprenant, elle se tint immobile devant lui, il ne put déchiffrer l'expression de son visage fin, dissimulé par cet inexplicable appareil miroir.
-Je vous écoute, monsieur.
Il entra dans le vif du sujet en développant les points de discorde. A la fin, il ajouta:
-A votre tour de parler, à moi de vous entendre madame.
Elle mit en pièce un à un tous les arguments qu'il avait brandis.
-Ce à quoi nous devrions parer du côté Russe monsieur ce ne sont pas les coups de leurs services du contre-espionnage car ils auront toujours matière à agir tant que les raisons de leurs actions se trouveront renforcés par le pâle exercice de la séparation des pouvoirs au Pakistan et en Afghanistan, il faut insister par-dessus tout sur un fait, nous ne pouvons avoir des frontières sûrs avec juste des mesures de sécurité.
-Ce qui sous-entend madame ?
-Que nous devons prendre en compte les priorités des sociétés civiles de ces deux pays.
Un silence se fit, puis Paul Kruger reprit:
-En refusant notre financement, les deux gouvernements que vous représentez avec votre gouvernement d'origine bien sûr ne se verront pas obligés d'échanger avec nous leurs informations sécuritaires et est-ce que se contenter seulement de notre logistique est suffisant ? Nous sommes vraiment décidés à vous aider mieux que le côté Russe votre principal partenaire dans le Brics madame ?
Un curieux silence lui répondit, il releva ses yeux sur son interlocutrice, il aperçut l'ébauche d'un sourire:
-Monsieur Kruger, nous nous sommes engager à coopérer avec le secrétariat d'état à la défense américaine, et notre engagement est notre parole d'honneur appuyé jusqu'ici par le travail commun consenti ?
-En effet, lui dit-il.
-Bien, le reste nous incombe à nous en premier, notre sécurité à l'intérieur de nos frontières est notre souci majeur à nous d'abord.
-Votre sécurité est la nôtre aussi, ne l'oubliez pas madame.
-Je ne l'oublie surtout pas mais notre indépendance vis-à-vis de Moscou et de Washington est le garant de la réussite de notre priorité nationale une gouvernance juste avec pour récompense une vraie sécurité au service de l'Asie et du monde entier.
Il dut concéder la justesse du raisonnement de la jeune femme, se levant le jeune femme fit quelques pas:
-Sommes-nous d'accords monsieur ?
-Oui madame, fit-il.
-Je repars à midi monsieur.
-Avez-vous une demande à nous faire avant votre départ madame ?
-Oui, je veux me rendre sur la tombe du président John Fitzgerald Kennedy.
Masquant du mieux qu'il pouvait son ébahissement, Paul Kruger lui assura que son voeu sera réalisé.
A neuf heures, l'accords signé entre les trois pays et les Usa, une voiture officielle mena la jeune femme à dix heures trente au cimetière d'Arlington, Elissa Khilan demanda à être seule, elle marcha vers la tombe, s'arrêta devant la flamme éternelle, regarda intensément la plaque fichée dans la terre, demeura debout figée trois longues minutes puis d'une voix inaudible, elle chuchota : "Mes respects, Monsieur le président!"
Et elle s'en alla.
Fin
