Arabe ?

L’intéressé répondit avec un sourire poli :

-Mon père est Iranien naturalisé Américain !

 Je prenais note de l’introduction faite par Mr Dwight Bashir, qui avait récapituler le rôle de la commission et avait donné un exemple concret, le travail fait en Irak quant à la rédaction de la constitution Irakienne.

Nous interrogeons sur les libertés religieuses et les libertés en général observés dans chacun de nos pays, chaque délégué eut son mot à dire. Arrivé à moi, je m’étais excusé auprès de mes collègues :

-Au department of state vous avez eu largement le temps de parler, cette fois je vais prendre la liberté de discuter sérieusement d’un sujet qui me tient à cœur et qui a trait à la loi du 20 mars 2006 voté par le parlement Algérien interdisant toute activité dans le sens de christianiser les Algériens.

Puis me tournant vers Mr Dwight Bashir, j’attaquai de front :

-En quoi cela vous regarde le décret présidentiel promulgué dernièrement en ce qui concerne l’interdiction formelle du prosélytisme mené par certaines églises évangélistes  dans mon pays ?

 Ma question traduite, le responsable Américain m’avait répondu :

-L’état Algérien est tenu de respecter les clauses de la déclaration universelle des droits de l’homme, en l’occurrence cette loi menace de prison le clergé Chrétien, surtout dans le cas de christianisation d’autochtones.

-A ma connaissance aucun père d’église à ce jour n’a été mis en prison et puis la loi est particulièrement sévère à l’encontre d’Algériens récemment christianisés qui pratiquent le prosélytisme et pour être franc monsieur nous sommes maîtres sur notre terre. Ai-je répliquée.

-Madame je dois souligner un point important, quand l’état Algérien signe des conventions internationales, il s’engage à les respecter et pour votre information, nous agissons à notre niveau suite à des plaintes déposés par des églises auprès de sénateurs au Congrès, et dans ce cas les sénateurs nous font parvenir des recommandations pour défendre leurs causes auprès des autorités  Algériennes.

-Le gouvernement Algérien doit également défendre la religion de l’état, les minorités religieuses dans notre pays doivent respecter la religion de la majorité des Algériens ce qui engagent les différentes églises à s’occuper de leurs ouailles d’origine et cesser toute activité dans le but de gagner de nouveaux adeptes.

J’avais conscience d’un fait que l’article 18 de la déclaration  universelle des droits de l’homme était en opposition direct avec l’article de loi du 20 mars 2006, l’état Algérien ayant ratifié la charte des droits de l’homme Onusienne. Mais en prenant la défense de cette dernière loi, je n’étais pas responsable de la politique du paradoxe. Souvent, la souveraineté du peuple est prise à contre-pied par un engagement politique de l’état vis-à-vis de conventions internationales.

Je ressortais de cette rencontre avec l’amer constat que la souveraineté des peuples est sapée par l’argent que versent les lobbys au congrès Américain.

Et les standards internationaux des libertés occultent la volonté des peuples à définir leurs propres standards.

Notre dernière entrevue eut lieu le lendemain matin au Interfaith Conference of Metropolitan Washington, Mr Mike Goggin directeur du programme de l’association, nous reçut cordialement et ce qui nous avait toucher particulièrement, était son attitude honnête. Il avait tenu à nous présenter ses plus vifs et sincères regrets pour la banderole « We Support Israël » planté au devant du Washington Hebrew Congregation.

Puis il s’était étendu sur les activités de l’association Interfaith Conférence, dont les membres fondateurs étaient des Musulmans, des Juifs, des Protestants et des Catholiques et qui ont été rejoint plus tard par les Baha’I, les Hindu- Jain, Latter-Day Saints, Sikh et les Zoroastriens. Enumérant les objectifs de cette association, Mr Goggin avait tenu à nous expliquer son rôle : «  Le IFC » a pour but principal d’être le point de ralliement  des différentes communautés religieuses pour une meilleure compréhension des multiples croyances, imposant le respect mutuel et une entre-aide efficace pour résoudre les problèmes de l’heure..

A notre retour à l’hôtel Beacon, nous avons eu largement le temps, de préparer nos bagages. Notre avion décollait pour la prochaine étape Kansas City Missouri à 3 heures dix minutes de l’après-midi.

Ensemble nous avons décidés de quitter l’hôtel et de nous rendre directement à l’aéroport Allan Dulles. Nous avions prévus de déjeuner sur place après avoir donnés nos valises.

Ainsi prenait fin notre première étape dans notre périple Américain.