Etrangement devant cette détermination du couple Juif Sioniste à assumer leur devoir d’hospitalité jusqu’au bout en dépit du faite du grave différent qui les opposaient à moi le délégué de l’Algérie, et au délégué Libyen -deux pays qui se refusaient à reconnaître le droit à l’existence du prétendu état « d’Israël »- j’avais décidée de les observer avec une grande attention.

Comment expliquer aux honorables lecteurs, que durant cette visite ,ceux qui devaient se croire forts de leurs droits en Palestine occupée, m’ont parus comme en état de faiblesse flagrante et les usurpateurs représentés par Ken et Sheila Sonnenschein nous traitaient avec une assurance triomphante ?

N’est-ce pas là une anomalie qui m’avait sauté aux yeux et dont mes collègues n’en n’avaient cure ? Comment affronter de front un ennemi dont la victime Palestinienne lui reconnaît le droit d’usurper  ses droits sur la Palestine 48 et 67 ?

J’ai senti confusément durant le dîner et le thé qui avait suivi que quelque part il y avait une sorte de fausse note.

Qu’est-ce que c’était ? Je me creusais la tête, la gravité de mes traits contrastait avec l’humeur détendue de mes collègues de la délégation Arabe et de nos hôtes.

Sara pour un temps avait relâché sa vigilance vis-à vis de moi (dame catastrophe) que je suis. Je ressentais un supplice indescriptible à réfléchir intensément : « Ya Allah nous sommes dans notre droit, pourquoi j’ai l’impression maintenant au contact de cette famille Américaine sioniste que notre droit est amoindri ? Je t’en prie inspire moi la réponse. »

Devant les réticences du délégué Libyen à prendre une photo de groupe avec nos hôtes, je comprenais ses raisons. Cette photo commune allait être utilisé à des fins publicitaires, faisant ressortir la tolérance de la famille Américaine Juive sioniste vis-à-vis de quelques uns de ses invités Arabes hostiles à son prétendu état (illégitime et terroriste en terre de Palestine occupé).

L’esprit concentré sur cet aspect que j’ai développé plus haut, je n’ai guère accordé de l’intérêt à la suite des évènements sauf au moment des échanges des cadeaux en fin de visite, Madame Sheila nous offrit entre autres des livres et l’un d’eux attira mon attention et elle tint de son côté à nous expliquer complaisamment le contenu.

Ce livre échut à moi et il parlait de l’histoire de deux familles l’une Palestinienne, l’autre Sioniste en terre de Palestine, comment d’une relation d’inimitié et d’hostilité, l’école réunit les enfants des deux familles et de là se nouèrent les liens forts d’une amitié mensongère à mes yeux et comment finalement deux familles que tout séparait, vivaient côte à côte dans la fraternité et le respect mutuel!!!!!!!!!!!!

J’écoutais Madame Sheila faire l’éloge de la coexistence entre la victime et son bourreau d’un air tout à fait sérieux, si elle m’avait bien regardé, elle aurait compris que je ne croyais pas un mot de ce qu’elle disait !

Cette famille Palestinienne acculé à soi disant fraterniser avec la famille Juive sioniste Israélienne n’avait aucunement le choix et son attitude se justifiait pour la simple raison est qu’elle  était en faible position devant les représentants d’une force occupante terrible.

Dés que je mis les pieds dehors sur le pas de la porte d’entré des Sonnenschein, un vent glacial me gifla avec une telle force, que je vacillais sur mes jambes.

Tout de suite après dans le 4/4, je ressentis une douleur aigue à la gorge, un début de pharingite, c’était mon diagnostic, autour de moi les commentaires sur notre dîner du Sabbat allaient bon train. Sara remarquant enfin mon silence, s’était penchée vers moi et m’avait lancé :

-Tu ne dis rien Afaf ?

-Que veux-tu que je dise Sara ? Je ne suis pas une de celles dont les avis tournent comme une girouette dans tous les sens.

-Qu’est ce que cela signifie ? Avait demandé ma collègue Jordanienne, moi je trouve que c’est une famille gentille et qu’ils sont sincères.

Je regardais alors d’un drôle de regard ma collègue, devinant immédiatement mon état d’esprit Sara était intervenue rapidement :

-Bien, l’heure est tardive et je dois vous avertir que nous aurons demain pendant la matinée, une période de temps libre.