1. D’abord, nous vous remercions de l'honneur que vous nous faites d'accepter de répondre à nos questions préoccupations, d'après vous Madame Nawel Guellal, comment peut-ton positiver l’action de la femme dans le mouvement civique ?

La contribution de la femme dans la révolution algérienne contre le colonialisme est un fait certain. Son rôle par la suite dans le maintien et l’absorption de l’hémorragie sociale pendant la décennie noire qu’a vécue l’Algérie était, de même, d’une importance cruciale.

Aujourd’hui, la société algérienne a toujours besoins de « ses » femmes. Il subsiste des combats que seul cet être fragile peut porter. Pour la simple raison que ces luttes ne concernent pas, ou peu, les hommes.

Les femmes de nos jours, travaillent, conduisent, cuisinent, élèvent des enfants, font de la recherche et peuvent très bien assumer toutes ces tâches en même temps. De ce temps dans lequel nous vivons, toute une génération a muté ; nous sommes passés d’une société traditionnaliste, culturellement répulsive envers la femme, à une société qui se veut moderniste et ouverte aux perspectives d’évolution de son statut.

L’Algérienne s’étant élevée à ce niveau de liberté, ayant pu accéder à une nouvelle étape qui allait lui permettre de solutionner ses différents problèmes : économiques, culturels, statutaires… ; elle a, finalement ressentie ce besoin de contribuer à la résolution des problèmes sociaux, économiques et environnementaux du pays. Cette femme voudra désormais penser aux défis nationaux, elle voudra militer, plaider, réaliser, protéger, défendre... S’engager, au final.

Riche de multiples expériences, de compétences ; renforcée d’une sensibilité exceptionnelle, la femme algérienne activent, aujourd’hui, dans le monde associatif en tant que leader dans plusieurs domaines. Elle est positionnée sur des sujets, sur lesquels il est difficile pour l’homme, de même, s’y identifié, d’une part et d’une autre part, elle est capable de plus et mieux mobiliser car encore une fois, portant en elle une plus grande sensibilité.

Cette force de mobilisation chez les femmes, peut être un indicateur de maturité de la société civile algérienne. Une société civile qui applique bien les principes de la parité. Il reste que l’enjeu est de ne pas aller vers l’instrumentalisation de cette élite civique féminine afin de lui sauvegarder cette crédibilité qui lui permettra d’avancer encore plus et de s’enrôler dans des actions de plus grande dimension.

2. Le phénomène de la violence physique morale et psychologique contre la femme est ancré dans notre paysage social, comment peut-on y remédier dans les faits et d'une manière efficace tout en respectant l'esprit des lois en vigueur et qui assure à la femme une intégrité morale et physique ?

Effectivement, il existe entre la loi qui incrimine la violence envers les femmes et l’acceptation de l’idée qu’il n’est, désormais, plus possible, ni permit de les violenter, tout un monde !

Les formes de violence envers les femmes, ont un ancrage idéologique et culturel, voir même, historique ou plutôt originelle. L’homme est de nature à vouloir affirmer sa force dans les divers domaines dans lesquels il est présent. Lourd de ce poids de responsabilité familiale, il cherche des moyens pour se défouler, en quelque sorte, sur l’espèce faible : la femme. Sa violence envers elle est souvent aussi, une réponse à un échec  non surmonté, à une peur cachée ou à des croyances viscéralement avérées chez lui.

L’usage à l’agressivité morale et physique peut même être systématique dans notre société, car efficacement transmis d’une génération à une autre et c’est là où le rôle de la femme est prégnant ! Celle qui est réputée pour être « la première école de l’enfant » se doit de briser cette chaine comportementale en inculquant d’autres repères à ses enfants, que celles transmises depuis le temps et qui tendent à attester qu’une femme doit être battue et violentée si elle est d’une opinion opposée ou cherche à s’affirmer.

En deuxième lieu, bien sûr, il faut mettre en avant les méfaits de tels comportements, non seulement sur la femme, mais aussi sur les enfants, sur la cellule familiale et sur la société entière. Continuer à sensibiliser, éduquer aussi à instaurer la confiance et le dialogue dans notre société tout en assurant l’exercice des libertés publiques et individuels aux citoyens et tout en assurant le respect des idéologies et des esprits traditionnalistes.

La violence envers les femmes est une tare internationale, il ne s’agit donc pas, à mon sens, de lui donner un arrière-plan entièrement religieux ou coutumier. Au contraire, il faut le prendre comme un phénomène comportementale répondu grâce/à cause du prisme qui refléte des tendances erronées sur la femme en générale ainsi que sur son véritable rôle et de son importance dans la constitution d’une société saine et épanouie.

3. Au regard des mutations que connaît la société Algérienne et l’accès de la femme à tous les domaines d’activité, l’état Algérien a su faire face aux harcèlements sexuels dont  a été victime la femme en la protégeant juridiquement mais peut-on parler aussi du harcèlement sexuel qu’exerce la femme Algérienne vis-à-vis de l’homme et quels recours a l'homme Algérien pour y faire face ?

A chaque ère ses maux. Bien entendu, qu’il existe une certaine catégorie de femmes, qui libérées de toute attache, veulent maintenant s’essayer à tout ! C’est dans la nature humaine de vouloir toujours plus de liberté, le tout est de savoir freiner lorsque les acquis essentiels sont obtenus, à savoir : le droit à l’éducation, le droit au travail, le droit de ne pas être abusée…

Si la femme continue à chercher à égaler ou à dépasser l’homme sur tous les niveaux, en usant de la cause de la parité, cela va sûrement la dénoué de sa féminité et va au contraire, accablé son parcours en tant que femme moderne et active et effectivement l’abus de pouvoir est recensé dans ce parcours en question.

Encore une fois, l’éducation et de même le rôle de la mère sont essentiels pour l’évitement de ces « dérapages ». Surtout, qu’un homme harcelé est un homme qui aura peut être honte de reporter cela et qu’il sera difficile pour les acteurs concernés de lutter contre cette forme de violence envers les hommes car quasiment invisible et même occultée ou non reconnue dans notre société, ni même dans d’autres…

Je crois qu’arriver à un équilibre sociétal parfait implique beaucoup de sacrifices et des mesures répressives. Nous devons mener chaque combat à part pour que ni l’homme, ni la femme ne subissent les revers du comportement primaire humain. Il faut dénoncer, sensibiliser et éduquer à ce que chaque être ait le droit d’être respecté et le devoir de respecter autrui.