قال الله تعالى

 {  إِنَّ اللَّــهَ لا يُغَيِّــرُ مَـا بِقَــوْمٍ حَتَّــى يُـغَيِّـــرُوا مَــا بِــأَنْــفُسِــــهِـمْ  }

سورة  الرعد  .  الآيـة   :   11

ahlaa

" ليست المشكلة أن نعلم المسلم عقيدة هو يملكها، و إنما المهم أن نرد إلي هذه العقيدة فاعليتها و قوتها الإيجابية و تأثيرها الإجتماعي و في كلمة واحدة : إن مشكلتنا ليست في أن نبرهن للمسلم علي وجود الله بقدر ما هي في أن نشعره بوجوده و نملأ به نفسه، بإعتباره مصدرا للطاقة. "
-  المفكر الجزائري المسلم الراحل الأستاذ مالك بن نبي رحمه الله  -

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الثلاثاء, 31 أيار 2016 14:40

Gustave Le Bon

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Gustave Le Bon, né le  à Nogent-le-Rotrou et mort le  à Marnes-la-Coquette, est un médecin, anthropologuepsychologue social et sociologue français. Esprit universel, polygraphe, d'écrit sur des domaines variés, il est l'auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il aborde le désordre comportemental et lapsychologie des foules. Le Bon reste une personnalité controversée. D’une part, à une époque où la méthode devient importante, son « amateurisme » gêne ses contemporains tels Durkheim1, sans que cela ait vraiment d’influence sur son début de carrière. D’autre part, Le Bon dégage une image pseudo-raciste, qui renvoie à « l’idéologie coloniale de son époque1 ». Il avait des tendances anticléricales et compte au nombre des anti-colonisateurs.

Le Bon ne soutient pas la théorie d’une hiérarchisation des civilisations, mais admet des différences au niveau des stades de développement, et soutient la théorie du biologiste darwinien allemand Ernst Haeckel (1834-1919)1. Il consacre un gros volume illustré à la Civilisation des Arabesn 1, et il envisageait l’éveil à venir d'une Afrique encore sous-développée au début du xxe siècle. Après une mission aux Indes, il publie, en 1887, un autre ouvrage majeur,Les Civilisations de l’Inde1. Il se différencie en cela fortement d'Arthur de Gobineau et dénonce à plusieurs reprises dans ses œuvres le « mythe de la race aryenne », mettant en garde contre les visées suprémacistes du national-socialisme dès 1924. Psychologie des foules marqua un tournant dans la carrière du « célèbre docteur2 ». Cette œuvre, parue en 1895, reste la plus célèbre aujourd’hui.

« L’âge où nous entrons sera véritablement l’ère des foules. […] Aujourd'hui ce sont les traditions politiques, les tendances individuelles des souverains, leurs rivalités qui ne comptent plus, et, au contraire, la voix des foules qui est devenue prépondérante. »

— Gustave Le Bon, Psychologie des foules, 18953

Biographie[modifier | modifier le code]

Gustave Le Bon en 1929

Né en 1841 à Nogent-le-Rotrou, où son père était conservateur des hypothèques, il fit ses études au lycée de Tours, puis à la faculté de médecine de Paris, où il obtient le titre de docteur en médecine4 en 1866.

Il parcourut l’Europe, l'Asie et l'Afrique du Nord entre les années 1860 et 18804. Il écrivit des récits de voyage, des ouvrages d’archéologie et d’anthropologie sur les civilisations de l’Orient4 et participa au comité d'organisation des expositions universelles.

En 1879, il fit une entrée remarquée au sein de la Société d'anthropologie de Paris qui lui décerna l’année suivante le prix Godard pour son mémoire Recherches anatomiques et mathématiques sur les lois de variation du volume du cerveau et sur leur relation avec l’intelligence5. En 1888, il démissionne et rompt tout contact avec cette société peu ouverte aux approches psycho-sociologiques novatrices de Le Bon pour lequel « il n'y a pas de races pures dans les pays civilisés » (L'homme et les sociétés, 1881) et qui entend le terme de « race », à l'instar de Taine ou Renan, comme un synonyme de « peuple », c'est-à-dire « un agrégat d'hommes appartenant au même milieu et partageant la même culture (langue, tradition, religion, histoire, coutumes vestimentaires, alimentaires, etc.) ». « Les classifications uniquement fondées sur la couleur de la peau ou sur la couleur des cheveux n'ont guère plus de valeur que celles qui consisteraient à classer les chiens d'après la couleur ou la forme des poils, divisant, par exemple, ces derniers en chiens noirs, chiens blancs, chiens rouges, chiens frisés, etc. » (L'homme et les sociétés).

Au chapitre de la colonisation, Le Bon partage avec l’anthropologue Louis Armand de Quatrefages de Bréau une position hétérodoxe : le rôle de la puissance colonisatrice devait se borner à maintenir la paix et la stabilité, à prélever un tribut, à nouer ou à développer des relations commerciales, mais en aucun cas ne doit s’arroger le droit d’imposer sa civilisation à des populations réticentes6.

Son premier grand succès de librairie en sciences sociales est la publication en 1894 des Lois psychologiques de l'évolution des peuples, ouvrage qui se réfère aux lois de l'évolution darwinienne en les étendant de la physiologie à la psycho-sociologie. L'année suivante, il écrit Psychologie des Foules7, pour lequel il fut félicité par Mussolini (lettres conservées par l’Association des Amis de Gustave le Bon).

Le Bon participe par la suite activement à la vie intellectuelle française. En 1902, il crée la Bibliothèque de philosophie scientifique chez Flammarion, qui est un vrai succès d'édition, avec plus de 220 titres publiés et plus de deux millions de livres vendus1 à la mort de Le Bon en 1931. À partir de 1902 il organise une série de « déjeuners du mercredin 2 » auxquels sont conviées des personnalités telles que Henri8 et Raymond Poincaré8Paul ValéryÉmile PicardCamille Saint-Saëns,Marie BonaparteAristide BriandHenri Bergson, etc. Il convie également à ces déjeuners la comtesse Greffulhe, icône de la Belle-Époque et inspiratrice de Proustpour À la recherche du temps perdu, avec qui il entretient une correspondance aussi abondante que familière9.

Psychologie sociale[modifier | modifier le code]

Dès ses premiers ouvrages, notamment La vie, physiologie humaine et L'Homme et les sociétés, Gustave le Bon recherche les causes des actions des hommes. Il détermine plusieurs causes: les causes biologiques, les causes émotionnelles, les causes rationnelles, les causes collectives et les causes mystiques. Cette analyse de la psychologie humaine va lui permettre d’interpréter des événements historiques et des faits divers restés jusque là irrationnels et incompréhensibles.

Dans un de ses ouvrages qui marquera son temps et les temps à venir : Psychologie des foules, Gustave le bon met l'accent sur les causes collectives. Il décrit, grands événements historiques à l'appui, l'action des hommes par le seul fait qu'ils sont en groupe. Les principes qu'il expose dans cet ouvrage formeront les bases d'une nouvelle discipline scientifique : la psychologie sociale.

Influence[modifier | modifier le code]

En 2010, Psychologie des foules fera partie de la série Les 20 livres qui ont changé le monde publiée conjointement par les Éditions Flammarion et le journal Le Monde10.

Les idées contenues dans Psychologie des Foules jouèrent un rôle important au début du xxe siècle. Si les praticiens du totalitarismeMussoliniHitlerStaline etMao passent pour s'être inspirés (ou plus exactement, avoir détourné les principes) de Gustave Le Bon11, beaucoup de républicains - RooseveltClemenceau,PoincaréChurchillde Gaulle, etc, s'en sont également inspirés.

Le visage de Theodore Roosevelt, vingt-sixième président des États-Unisde 1901 à 1909, a été sculpté au Mount Rushmore: deuxième visage en partant de la droite, entre Thomas Jefferson etAbraham Lincoln

«  Je n'eus occasion de le rencontrer que deux mois avant la guerre, à un déjeuner qui lui était offert par mon éminent ami, Hanotaux, ancien ministre des Affaires étrangères. M. Roosevelt avait désigné lui-même les convives qu'il désirait voir à ses côtés.[...]. Après avoir parlé du rôle des idées dans l'orientation des grands conducteurs de peuples, Roosevelt, fixant sur moi son pénétrant regard, me dit d'une voix grave: - Il est un petit livre qui ne m'a jamais quitté dans tous mes voyages et qui resta toujours sur ma table pendant ma présidence. Ce livre est votre volume: Lois Psychologiques de l'Évolution des Peuples. »

— Gustave Le Bon, Le déséquilibre du Monde, page 226, Flammarion

Charles de Gaulle emprunte dans son livre à la gloire de « l'homme de caractère » (Le Fil de l'épée) l'essentiel des thèses de Le Bon, tendant notamment à considérer la suggestion comme le fait élémentaire et irréductible expliquant tous les mystères de la domination. Comme le père de la psychologie des foules, il entend profiter de la crise que l'autorité est réputée traverser pour en saisir l'essence. Cette crise correspond à une évolution par laquelle le principe d'autorité s'adapte à la modernité. Le diagnostic des deux auteurs est le même : l'autorité traditionnelle, attachée à la fonction, est en passe d'être remplacée par la suggestion pure, qui permettra aux chefs de se faire obéir des masses par la seule force de leur personnalité, de plus en plus indépendamment des cadres établis. Pour de Gaulle comme pour Le Bon, la magie du social tient en un mot : le prestige. » Jean-Baptiste Decherf, De Gaulle et le jeu divin du héros. Une théorie de l'action12.

Dans sa préface, Mathieu Kojascha écarte l’idée que l’ouvrage ait pu faire le lit du fascisme et conclut : « Contribution définitive à la psychologie collective, à la compréhension du phénomène mystérieux qu’est la foule, Psychologie des foules de Gustave Le Bon doit aussi son immense succès au fait que ce personnage étonnant, intrigant, a su exprimer l’inquiétude de ses contemporains, leur perplexité devant certains aspects de la modernité. Perçu comme un texte fondateur de la psychologie sociale, ce livre est donc un formidable document d’histoire. » Ses découvertes lui permirent par ailleurs d'avertir dans un article intitulé De l'évolution de l'Europe vers diverses formes de dictature dès 1924 du fait que la montée du fascisme en Italie n'était pas un phénomène isolé mais risquait au contraire de s'étendre, par le même mécanisme d'un meneur de foules prenant, à la faveur d'événements violents, les rênes du pouvoir et les confisquant ensuite à son seul profit. Sur ce sujet, on se reportera aux ouvrages de Moscovici, Rouvier, Decherf et Korpa.

De fait, Le Bon n'a fait qu'analyser des phénomènes de croyances et de mobilisation collective qui peuvent servir à une rhétorique de conviction démocratique comme à une propagande totalitaire, mettant particulièrement en garde contre les risques de manipulation de l'opinion. Il est connu pour avoir été le premier penseur à avoir pointé du doigt le danger de la mystique de la supériorité de la race aryenne et condamné par avance la montée du nazisme : « L’Allemand moderne est plus dangereux encore par ses idées que par ses canons« », écrit-il en 1918 dans Hier et demain. « Le dernier des Teutons reste convaincu de la supériorité de sa race et du devoir, qu’en raison de cette supériorité, il a d’imposer sa domination au monde. Cette conception donne évidemment à un peuple une grande force. Il faudra peut-être une nouvelle série de croisades pour la détruire. »

Ses travaux sur la psychologie des foules furent utilisés dans la première moitié du xxe siècle par des chercheurs en sociologie des médias tels que Hadly Cantril ouHerbert Blumer pour décrire les réactions des groupes face aux médias.

Sigmund Freud, malgré quelques réserves13, indiqua que « par l’accent qu’elle met sur le rôle inconscient de la vie psychique, la psychologie de M. Le Bon se rapproche considérablement de la nôtre14. » Dans son ouvrage Psychologie collective et analyse du moi, paru en 1921, Freud s’appuie sur une lecture critique dePsychologie des foules, il y mentionne les travaux de Le Bon notamment sur « les modifications du Moi lorsqu’il est au sein d’un groupe agissant », et écrit « je laisse donc la parole à M. Le Bon15. »

Dans une étude publiée par le journal anglais The Naval and military Gazette le 8 mai 1909, l'auteur s'exprime ainsi :

« On n'a jamais donné une meilleure définition de l'éducation que celle due à Gustave Le Bon : l'éducation est l'art de faire passer le conscient dans l'inconscient. Les chefs de l'état-major général anglais ont accepté ce principe comme la base fondamentale de l'établissement d'une unité de doctrine et d'action dans l'éducation militaire, dont nous avions si besoin. »

L'auteur de cette étude montre l'application des principes de Gustave le Bon dans les nouvelles instructions de l'état-major anglais : l'instinct et non la raison fait agir sur le champ de bataille, d'où la nécessité de transformer le rationnel en instinctif par une éducation spéciale. De l'inconscient surgissent les décisions rapides. « L'habileté et l'unité de doctrine doivent, par une éducation appropriée, être rendues instinctives ».

Les révolutions[modifier | modifier le code]

Gustave Le Bon fournit les analyses psychologique suivantes :

«  - La première phase d'une révolution est consacrée à combattre les nécessités économiques et sociales qui régissent la vie des peuples. L'expérience prouvant bientôt que ces nécessités dominent les volontés, l'ancienne organisation reparaît sous des noms nouveaux. Ainsi se terminera nécessairement la révolution russe.

- Les révolution ne durent jamais longtemps parce qu'elles se heurtent bientôt au mur des nécessités économiques et sociales qui dominent le monde. Percevant alors l'impuissance des théoriciens, la foule se détourne d'eux. Avant d'arriver à cette dernière phase, bien des ruines sont accumulées. La Russie en fait aujourd'hui l'expérience.

- D'après tous les enseignements de l'histoire des révolutions, l’extrémisme en politique a comme terminaison nécessaire soit la destruction de la civilisation, soit l'anarchie et la dictature.

- Ce n'est pas d'une révolution, mais d'une transformation profonde des idées que résultent les réformes durables.  »

— Les Incertitudes de l'heure présente, 1923

Concernant la Révolution française :

« …Les blessures d’amour-propre sont celles dont le souvenir s’efface le moins. Le Tiers-État en avait supporté beaucoup. À une réunion des États Généraux de 1614 où ses représentants s’étaient vus obligés de rester à genoux tête nue, un membre du Tiers ayant osé dire que les ordres étaient comme trois frères, l’orateur de la noblesse répondit : « qu’il n’y avait aucune fraternité entre elle et le Tiers, que les nobles ne voulaient pas que les enfants de cordonniers et de savetiers les appelassent leurs frères ». »

— Révolution Française et la Psychologie des Révolution

«  La soif d'inégalité semble un besoin irréductible de la nature humaine. On sait avec quelle ardeur les Conventionnels échappés à la guillotine sollicitaient de Napoléon des titres nobiliaires. Le rêve égalitaire qui les avaient conduits à tant de massacres n'était donc en réalité qu'un violent désir d'inégalité à leur profit. L'histoire n'a pas encore cité, d'ailleurs, de pays où régnât l'égalité.  »

— Les Incertitudes de l'heure présente

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Gustave Le Bon a prédit que la Première Guerre mondiale serait meurtrière car il s’agirait de guerre de conscrits et non plus de professionnels. Ainsi dansPsychologie du socialisme (1898), il écrivait que « les prochaines luttes entre nations seront de véritables luttes pour l'existence ne pouvant se terminer que par l'écrasement complet de l'un des combattants. » Ses idées sur la psychologie ont influencé l'École de guerre, chargée de préparer les officiers. Le Bon a aussi analysé le conflit dans des livres comme Premières conséquences de la guerre (1917).

Voici ce qu'écrit Gustave Le Bon au lendemain de Première guerre mondiale:

« Les peuples ne se résignent pas à la défaite quand ils se croient supérieurs à leurs vainqueurs. Une tentative de revanche germanique peut donc être considérée comme un des plus sûr événements de la future Histoire. »

— Les Incertitudes de l'heure présente, 1923

Redécouverte à l'époque moderne[modifier | modifier le code]

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Il a été redécouvert en France grâce à Serge Moscovici lors du cinquantenaire de la mort du sociologue en 1981 avec L'Âge des foules qui traite des précurseurs de la psychologie sociale, à savoir Gustave Le Bon, Gabriel Tarde et Sigmund Freud. Pour Moscovici, Le Bon (en qui il voit le « Machiavel des sociétés de masse ») est celui qui, le premier, a saisi l'importance du rôle (potentiellement destructeur) des masses dans le processus historique et en a esquissé la typologie.

En 1977, Catherine Rouvier, après son mémoire soutenu en 1976 avec Roger-Gérard Schwartzenberg à l'université de Paris 2 Panthéon Assas sur « la personnalisation du pouvoir en France de 1875 à 1958 » faisait porter ses recherches en histoire sur la psychologie politique sur Le Bon et montrait que ce dernier était en réalité mal compris car victime d'une confusion courante entre masses et foules.

En effet, l'apport de Le Bon à la psychologie sociale ne concerne nullement les masses — concept très général peu susceptible d'une approche expérimentale. Son véritable sujet d'étude est la foule, définie comme une réunion momentanée d'individus soumis à une émotion forte à la suite d'un événement et/ou d'un discours ou d'une image provoquant la peur, la haine, ou, au contraire, l'enthousiasme et l'amour. Ces découvertes de le Bon s'inscrivent en effet clairement dans le débat qui agite les historiens du xixe siècle sur les causes de la violence et du caractère subit des révolutions, celle de 1789, bien sûr, mais aussi celles de 1830, 1848 et 1870. Cela est donc bien distinct de ce qui sera développé plus tard par Wilhelm Reich, par exemple sur « la psychologie de masses du fascisme ».

Gustave Le Bon par Jean Geiservers 1880 à Alger

L'état de suggestibilité de la foule est très précisément décrit par ce médecin passionné par les expériences en tout genre, de Charcot sur la guérison de l'hystérie par l'hypnose à la Salpetrière ainsi que par la technique (au départ fondée sur l'hypnose) de la guérison des névroses par Sigmund Freud, avec lequel il correspondit grâce à leur amie commune Marie Bonaparte.

Le concept de horde chez Freud est, du reste, à rapprocher — mais non à confondre — avec celui de foule chez Le Bon. Dans les deux cas, est décrit le phénomène du meneur, qui est celui qui va répondre à l'expectative du groupe, foule ou horde. Mais tandis que la horde est un groupe soumis en permanence aux directives de son chef, la foule n'est éminemment suggestible et donc vulnérable à tout mot d'ordre exprimé avec force que pendant le temps que dure l'excitation due à l'évènement — ou à la mise en scène fictive d'un évènement.

L'intérêt majeur de cette théorie, dite de la « psychologie des foules », est précisément d'introduire, dès la fin du xixe siècle, dans la réflexion politique le concept de plus en plus utilisé en ce début de xxie siècle de quotient émotionnel.

Comme beaucoup de savants provenant des sciences de la nature, il a émis sans précautions oratoires des idées sur la psychologie collective qui parurent choquantes: 1. la tendance des groupes à la soumission à l'autorité se trouve démultipliée dès lors que des événements sont théâtralisés, orchestrés et utilisés par des leaders pour pousser à l'action un groupe, qui, alors, devient « foule ». 2. Ce groupe peut être les participants à une assemblée générale, à une manifestation, mais aussi à un jury d'Assises ou à toute autre forme institutionnelle de réunion. Voilà qui ne pouvait que déplaire à des sociologues qui, comme le notera plus tard Pierre Bourdieu, ont tendance à légitimer parfois au-delà du raisonnable leur objet d'études : la classe politique — qui, pourtant, était confrontée à cette époque au spectacle délétère de débats à l'Assemblée nationale, où, parfois, on criait « À mort ! » (contre Ferry dans l'affaire du Tonkin, par exemple).

Les idées de Le Bon se sont trouvées largement vérifiées, ainsi la tendance des masses à se plier à la servitude volontaire. « Le fait que le régime totalitaire, écrit Hannah Arendt à ce sujet, malgré l’évidence de ses crimes, s’est appuyé sur les masses, est profondément troublant. » (Les origines du totalitarisme, Éditions du Seuil, 1950).

Le Bon peut aussi être considéré comme le précurseur de la notion de « public », aujourd'hui utilisée en sociologie des médias. En effet, une « foule », au sens psycho-sociologique du terme, peut ne pas être réunie physiquement (ainsi les téléspectateurs ou les internautes) ; ses membres forment, à un moment donné, une communauté qui participe à une même activité et partage les mêmes émotions. Mort en 1931, il a pourtant pu mesurer l'impact futur que seraient appelés à avoir les mass-media : « Avec les moyens actuels de publicité, consignait-il en 1924, une opinion ou une doctrine peut être lancée comme un produit pharmaceutique quelconque. »

Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Le_Bon

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