Il saisit soudain ce à quoi elle tendait, l’air surexcité, il fit :

-Tu veux dire que Selim Pasha a pensé confier son secret au Hammam, est-ce cela ?

-Eh bien ! Enfin, tu fais travailler tes cellules grises !

Eclatant de rire, il donna une bourrade à la jeune femme, celle-ci reprenant son sérieux :

-Ne proclamant pas encore victoire, nous n’avons pas toujours l’autorisation pour pouvoir agir .

-Nous pouvons tout au moins partir de ce pas découvrir le Hammam. Fit le ton volontaire Murad Omarti.

-Le temps que je m’habille. Fit-elle prestement, une fois prête elle fit un pas vers Murad puis s’immobilisa net :

-J’ai complètement oubliée que je dois lire la compilation des mémoires de Selim Pasha.

-Parons au plus pressé. Fit-il impératif. Elle le convint :

-Rappelle-moi de le lire ce soir, s’il te plaît.

Murad  amusé, fit :

-A condition que je ne l’oublies pas à mon tour, viens maintenant.                                            

4

En mettant le pied une demi-heure plus tard sur le ponton du Fondaco, Selma avait du mal à respirer tant elle se sentait si prêt du but. Elle venait d’élaborer l’hypothèse la plus vraisemblable depuis qu’elle avait commencée sa thèse deux ans et demi auparavant. 

Murad sur ses pas, elle pénétra à l’intérieur, ils cherchèrent une issue qui pouvait les mener aux caves, l’obscurité opaque rendait malaisé leur tâche :

-Et si on délivrait les ouvertures de leurs tuiles on verra un peu plus claire. Proposa Selma.

-Bien, as-tu emporté avec toi le second plan d’architecture ?

-Oui, le voici.

Tous deux  unirent leur effort pour débarrasser les fenêtres du rez-de-chaussée de ces plaques de terre cuite, bientôt la clarté naturelle du jour s’ajouta à la forte lumière de la torche, regardant autour d’elle tout en tenant la carte près d’une des fenêtres, Selma fit :

-A droite de la porte d’entrée il y a un couloir étroit, le vois-tu Murad ?

-Oui.

-Nous devons aller tout au bout de ce passage, là, il y a sûrement une porte .Dit la jeune femme. Ils marchèrent une dizaine de mètre puis s’immobilisèrent devant une petite ouverture d’un mètre et demi de hauteur et de 70 cm de largeur. Sans poignet, Selma mit le plat de sa main sur le panneau et le poussa, il ne bougea pas. Elle exerça alors une grande pression sur lui, sous l’impulsion de la forte poussée le vantail s’ouvrit dans un grincement caractéristique. Murad précéda Selma, sur le seuil empoussiéré, il dirigea le flot de lumière électrique sur le plafond bas, les marches d’un escalier en colimaçon apparurent :

-Cet escalier devrait aboutir à un autre passage, du côté droit toujours la première porte est celle du Hammam. Précisa Selma.

-Allons-y et que Dieu soit avec nous. Décida Omarti, l’humidité avait rendu les marches  glissante,  Selma venait derrière Murad.