-Vous aurez fait votre devoir, Monsieur.

- Il y a aussi un aspect auquel tu as accordé que peu d’intérêt.

- Lequel ? Demanda t-elle.

-Tu as  peu insisté sur l’essor que connurent les relations commerciales entre l’empire et la république de Venise ? Observa Othman.

-En effet, bien que j’ai pensé à la chose mais  j’ai voulu la laisser pour la fin puisque je suis en train d’amasser une somme d’information sur la nature du dernier voyage qu’entreprit mon ancêtre Selim Pasha. Dit Selma.

-Bien, nous sommes arrivés au dernier  point que je voulais soulever.

- Je vous écoute ?

-Ton mémoire Selma est un document historique et un travail intellectuel de haute qualité. Et j’ai comme un pressentiment très fort que ton mémoire cache sciemment un iceberg.

Selma sursauta, elle n’avait jamais auparavant fait allusion devant Kemal Othman du but réel qui l’avait motivé dans le choix du thème de son doctorat le Fondaco Dei Turchi. Le secret de Selim Pasha était un secret exclusif de sa famille et il n’était pas question pour elle de le divulguer ou de le rendre public jusqu'à ce qu’elle puisse le concrétiser dans les faits.

-Il me semble que j’ai vu juste, tu n’es pas disposée à en révéler la nature n’est-ce pas Selma ?

-Oui. Fit-elle le ton franc.

-Bien, disons que je ne t’ai rien dit, sommes-nous d’accords ?

-Tout à fait. Fit-elle.

-Au revoir et bon courage Selma.

-Merci infiniment pour votre compréhension professeur.

Elle se déconnecta. A Istanbul, Kemal Othman se redressa dans son siège. De sa fenêtre, il avait une vue imprenable sur la corne d’Or et le Bosphore, d’une voix indistincte, il fit avec tristesse :

-De conserver ton secret Selma n’a qu’une seule signification pour moi, tu n’as pas assez de confiance en moi et de savoir cela me fait mal, très mal !

Selma Omarti avant d’ouvrir à son frère qui venait prendre avec elle leur premier repas de la journée, nota qu’elle n’avait pas encore eut le temps de lire le CD de Selim Pasha. Elle décida de ne plus différer sa lecture « Ce sera avec l’aide de Dieu pour ce soir. » Se dit-elle.

En s’asseyant devant des bols fumants, Selma entendit son frère lui dire :

-Nous devons quitter l’hôtel au plus tard ce soir. A midi, nous avons à visiter un appartement, à deux rio du Fondaco. D’après Marco Ravini, l’agent immobilier, il nous plaira. Donc à quoi bon remettre à demain ce que nous pourrons faire aujourd’hui ?