Celle-ci après s’être étendu sur les détails techniques de sa trouvaille dit :

- En venant à Venise je ne soupçonnais pas mais alors pas du tout que j’allais mettre à jour un pareil trésor, j’étais  préoccupée de retracer la présence Ottomane au Fondaco Dei Turchi à travers le dernier séjour qu’a effectué mon arrière grand-père au Fondaco et cela avant la fin de sa location de vingt ans c'est-à-dire en 1809, aujourd’hui et après 24 h de la découverte extraordinaire du coffre Ottoman dans le sol du Hammam du Fondaco Dei Turchi, je ne réalise toujours pas l’importance de la découverte. Cependant, je suis sûre d’un fait vital à mes yeux tout au moins, l’Histoire du bassin Méditerranéen nous prouve jour après jour que les liens noués entre tous les peuples et pays qui ont accès à cette mer ont et ne cesseront jamais de partager une Histoire commune de paix tantôt et de guerre tantôt. La république de Venise et malgré le fait qu’elle est entrée en guerre souvent contre l’empire Ottoman a néanmoins su entretenir des relations pacifiques à des intervalles plus ou moins long avec son voisin Musulman et ceci est une preuve éclatante de la volonté et de la capacité indéniable des hommes de religions et de civilisations différentes, parfois antagonistes de réfléchir aux causes et aux facteurs qui les unissent et de dépasser les rancoeurs en oeuvrant pour une existence et un avenir de paix et de coexistence pour eux  et leurs petits-enfants. En ouvrant hier le coffre à quatre heure quinze minute de l’après-midi, je crus percevoir un appel s’étant échappé de l’intérieur du coffre, un appel vieux de trois siècles venu d’un empire qui régna pendant plus de cinq siècle sur le monde ancien ; cet appel parvenu à l’empire du 21 siècle de l’ancien et nouveau monde disait, «  Nous sommes tous fils d’Adam et d’Eve, nous sommes tous fils de Noé et d Abraham. Dieu nous a crée pour nous connaître les uns les autres, le meilleur d’entre nous pour Dieu est celui qui agit par esprit de bien et d’adoration pour son Créateur. »         

En disant cela Selma inclina la tête puis se détourna et se faufila derrière les officiels pour rejoindre Murad qui avait entre temps récupéré le contenu du coffre et salué  le maire, le pr Travieti et Pezrat et s’était éclipsé dehors suivi de policiers en civil, elle laissa derrière elle, une assistance étrangement silencieuse.

Au Palazzo Del Mare, Aldo se présenta pour annoncer que madame et monsieur étaient servis :

-Oh Mon Dieu ! Fit alors Madelina.

Le maître d’hôtel s’était retiré, lentement, Paolo se tourna vers elle :

-Cette femme est admirable Paolo. Dit Madelina.

Il resta silencieux :

-M’écoutes-tu ?

Il du répondre :

-Oui Tia tu disais que la signorina Omarti est admirable.

-Oui, elle l’est. Affirma sa tante.

Elle reprit vivement :

-Eh bien ! déjeunons d'abord. Fit la vieille dame. Il obéit. Une vingtaine de minute plus tard, ils s’asseyaient dans une pièce qui servait à Tia de salon intime :

-Selma est musulmane. Commença Madelina.

Paolo muet l’écoutait :

-Mais elle n’est pas une de ces musulmanes qui paraissent superficielle ou cloîtrée dans sa condition étroite d’esclave que lui impose sa religion, elle m’a donné l’impression qu’au contraire elle était maîtresse d’elle-même et de son sort.

Etonnée, la tante du jeune homme escomptait une réaction de Paolo, celui-ci n’émit aucune remarque :

-A cela tu ne dis rien Paolo ?lui demandat-elle.

-Je n’ai à dire qu’une seule chose Tia.

-Laquelle mon fils ?

-Selma Omarti est irrésistible, elle me fascine .

En disant cela, le jeune homme se leva :

-Pardonne-moi Tia mais j’ai un déplacement d’affaire d’une semaine à Zurich et mon avion part tard ce soir, je dois me préparer pour le voyage et régler certaines choses.

 S’approchant, il l’embrassa sur le front et se retira. Madelina en écoutant la déclaration de son neveu faite sur un ton de passion sincère avait palit affreusement, elle demeura figée. Ce n’est qu’en voyant Paolo quitter la pièce qu’elle se ressaisit ; et ne sachant pourquoi elle se mit à pleurer, elle pleura longuement puis elle se sentit bien.