Elle eut le souffle coupée à cette réponse :

-Selma tu es toujours en ligne ?

Il répéta son appel, elle finit par reprendre ses esprits :

-Je suis là, Kamel je dois être franche avec toi. Ce que tu viens de me dire à l’instant renonces y illico, tu es mon cousin mon compagnon de jeux, c’est à dire un frère ,je ne t’ai jamais vu ou considérés autrement. Fit-elle le ton définitif.

Un silence de mort régna de l’autre côté sur les rives du Bosphore, enfin Kamel Omarti dit :

-Que Dieu te garde, Selma, on se reverra bientôt, bonne nuit.

Elle lui souhaita de même et raccrocha. S’écroulant dans un fauteuil tiré près du téléphone, elle était au bord des larmes « Oh Mon Dieu comment étais-je si aveugle avec Kamel ? Pourquoi j’agis avec lui avec cette insouciance inacceptable surtout que nous sommes devenus homme et femme et pourquoi un homme quel qu’il soit réussit toujours à me désarçonner, à me rappeler sans cesse que je suis une femme et non pas simplement un être humain ? »

Elle était inconsolable, elle s’arracha à ses pensées sombres  et alla faire ses ablutions. Elle  fit une prière où elle demanda le secours de Dieu le Tout Puissant. Quelque peu soulagée,  elle monta à sa chambre. Déballa sa valise, procéda à sa toilette et en s’apprêtant à glisser dans le lit, elle entendit le téléphone sonner à nouveau :

-Ca y’est je veux dormir, assez d’appel pour ce soir.  

Chose dite, chose faite.

Le lendemain matin, elle se réveilla à l’aube. Elle avait dormi d’une traite, ayant fait la prière du matin. Elle se prépara son petit déjeuner, s’habilla et d’une fenêtre du premier étage, elle inspecta le parc et les alentours du château. Elle constata que l’équipe des policiers de nuit avait été remplacé par celle du jour. En buvant son lait, elle ouvrit son laptop et consulta sa boîte électronique. Othman lui avait envoyé comme prévu les coordonnées du professeur Raafat Gozsnej. Elle décida de l’appeler dans une heure, allongeant la main vers la cafetière. Elle eut soudain la voix de Paolo Di Balme à l’oreille « Dans toute cette agitation, je n’ai pas eu le temps d’y penser. Une invitation à dîner c’est bien la chose que je redoute le plus. Désormais il n’y a plus entre nous Angelina, que faire ? Je ne sais comment vont évoluer les évènements, ni j’ai une idée de ce que devrait être la marche à suivre. Avant tout procéder par ordre, authentifier  le sceau du doge. Le reste viendra après. »

Le son de la cloche en bronze retentit, elle sauta sur ses pieds et s’empressa vers la porte d’entré ouvrant un judas, elle vit dans le pâle matin la silhouette de son frère. Elle lui ouvrit :

-Oh Murad je suis si contente de te voir ! Lui dit-elle. Il lui sourit tendrement :

-Allons petite sœur tu es bien gardé dans ton château, pourquoi es-tu si émue de me voir ? Tu savais que j’allais rentrer vers cette heure ?

-Oui, avant tout dis-moi est-ce que le trésor est à l’abri ?

-Oui, pardonne moi je vais me changer et faire une courte toilette et je viendrais prendre le café avec toi. S’excusa-t-il.

Un quart d’heure plus tard, il s’attablait avec sa sœur et prenait de ses mains le bol de lait et des tartines à la confiture :

-Alors parle qu’est-ce qu’il y’a ? Lui demanda-t-il.

Elle lui fit un résumé concis de la nuit passée et insista sur le coup de téléphone de Kamel Omarti, Murad l’écoutait attentivement.  

-Je me reproche amèrement le faite est que je n’ai pas été assez avisée pour deviner les sentiments de Kamel. Conclut sa sœur