Dés le premier jour où j'ai foulée la terre des îles d'Indonésie, Jawa en l'occurence, j'ai été impressionnée par cette empathie qui lie les citoyens Indonésiens les uns  aux autres. Durant trois longues années, j'ai appris à aller vers l'autre quel que soit sa foi ou sa couleur, ce qui me reliait à eux c'était l'humanisme et notre appartenance à un seul devenir à un monde riche de couleur, de forme, de sentiment et de réalisations.

Noyée dans l'extraordianire verdure des îles, du bambou au bananier aux cocotiers, échanger avec l'autre grand et petit m'a pourvu d'un sens inné de la communication et du dialogue. Je suis une invétérée du dialogue, grâce à une atmosphère de fraternité innocente, j'ai pu développer ce don d'accepter l'autre tel qu'il est et de dépasser  préjugés et malentendus, mésententes, et suspicion pour pouvoir le comprendre.

L'enchevêtrement des motifs du Batik m'ont fascinés si longtemps qu'à l'image de l'âme si complexe, j'ai pu vivre, traverser des ponts et monter des montagnes sans jamais reculer.

L'Indonésien avec le peu de moyen vous charme avec son sourire et son sens de l'aide, simple et travailleur acharné, à ses côtés, j'ai eu la meilleure école qu'il soit pour mon début d'apprendtissage.

C'est en Indonésie, que j'ai appris à respecter faune et flore, ciel et terre, humains et croyances, des matins je m'éveillais avec pour musique de fond la mousson, d'autres jours, c'est le bavardage de nos perruches qui me réveiller de bonne humeur.

Je passais mes matinées à lire, à apprendre, à converser en indonésien, à apporter ma part de l'aide et à faire mon heure de sport en nageant ou en roulant sur mon vélo.

Découvrir chaque jour que Allah fait, un nouveau spécimen de papillon, entouré matin et soir de libellule, de poisson et de chat, c'était une joie immaculée que de vivre pleinement ces heures lumineuses.

Il y a une grande part de l'Indonésie en moi, qui s'est incrusté au jour le jour, au fil du bonheur, je ne peux oublier ce passage de la fin de l'enfance au début de l'adolescence, ni je ne peux  fermer les yeux sans revoir tous les visages que j'ai quitté un jour lointain, tous ceux qui m'ont accueillis et m'ont aimés pour ce que j'étais.

J'ai emporté avec moi jusque au parfum de ces matins luisants de pluie, à tout jamais à moi...