-A quel titre les a t-on accueillit alors maman ?

- En faite Salma, ce Juifs persécutés et d'autres sont venus en immigrants, et ont intégrés la communauté Juive qui vivait ici par la force d'une immigration intense. Tandis que nous les Palestiniens, nous étions soumis au mandat Britannique. Aucun d'eux ne nous a consultés pour venir sur notre terre et y vivre d'une manière définitive.

─ Voyons, je ne comprends pas ! Même si nous étions occupés par les Anglais, n'avions-nous pas notre mot à dire sur cette immigration ?

─ Si, mais ma chère enfant, il est difficile pour toi de comprendre l'ampleur du défi. Nous autres Palestiniens nous étions l'objet du mépris des forces Anglaises comme celle des immigrants Juifs. Pour eux nous n'existions pas, sous-développés subissant l'occupation du protectorat Anglais. Qui d'entre eux auraient pris la peine de nous consulter ? Ai-je répondue à la question de ma fille en étant très embarrassée.

  Salma m'avait alors regardée et d'une voix peinée m'avait fait observer :
 ─ Si je comprends bien maman, je sais maintenant que nous n'étions pas à la hauteur de nos responsabilités. Nous avions une terre à protéger, résultat nous avons failli.


Et maintenant, je devrais dire à mes enfants des vérités pénibles, je ne sais que penser. Pourquoi parfois, nous autres Palestiniens, sommes confrontés à ce terrible dilemne : affronter les difficiles questions de nos enfants. Que vais-je leur dire quand ils vont me demander pourquoi le monde nous boycotte à cause du Hamas ?

 Comment vont-ils comprendre ceci : pour moi, le gouvernement Hamas que nous avons élu librement est notre représentant légitime. Nous devons pouvoir résister à toutes les tentatives de le renverser ou de dissoudre le parti Hamas par l'autorité Palestinienne de RamAllah qui est illégitime et pour cause elle négocie avec l'ennemi depuis 1993 sans avoir obtenue de lui la moindre parcelle de notre terre et aucun état Palestinien n'a vu  le jour.  Et le fait d'avoir subi le blocus et de vivre sans les moindres éléments les plus élémentaires de la vie décente, ne nous effraie pas. Le plus vital pour nous, est de ne pas céder à la logique criminelle et colonisatrice des sionistes, le peuple Vietnamien a résisté à la colonisation Française et Américaine et a eu gain de cause à la fin : il a eu son indépendance, nous aussi nous nous ne laisserons pas faire. Mes enfants ne vont pas peut-être comprendre mon raisonnement mais je n'ai pas le choix, je n'ai pas d'autres vérités à leur servir sauf ce que je crois juste.

En revenant à notre taudis qui nous servait de maison, je fus accueilli par mon tout dernier enfant, Radhi âgé de sept ans, jouant avec un ballon constitué de papier ramassé en boule. Je le regardai un instant. Comme j’enviais ce petit garçon, il ne portait pas mon fardeau qui pesait lourdement sur mes épaules fatiguées. Mon ainée vint au devant de moi souriante, j’appréciais énormément son humeur gaie et optimiste. À chaque fois, je m’inspirai de sa bonne humeur et pour l’encourager, je le lui disais. Alors, elle me répondait vaillamment :

─ Maman la vie est un grand bienfait de Dieu et tu nous as appris très tôt avec papa la patience. Allah nous éprouve pour connaître la force de notre foi.

À ce moment-là, je la prenais et je la serrai dans mes bras en tentant de ne pas pleurer. Je devrais être forte et ainsi continuer à vivre en les protégeant.

─ Maman, notre oncle paternel est venu en ton absence, il nous a apporté un sac de cinq kilos de semoule ! M’annonça-t-elle l’air réjouie.

   D’un geste spontané, je m'écartais d'elle et pris le plat qu'elle cachait derrière son dos, et criais de mes mains tendues vers le ciel «Oh Ya Allah que ton Nom soit loué. Tu ne nous abandonnes jamais ! » ai-je psalmodiée le cœur plein de gratitude envers le Créateur.

   En entrant dans le petit espace qui nous servait de cuisine, je découvris que Salma avait fait appel à milles astuces pour nous préparer quelque chose qui nous remplirait le ventre durant une journée et  elle en était fière.

─ Pour la semoule, nous devons pétrir le pain chaque trois jours et faire en sorte que les six galettes tiennent soixante douze heures, fit Salma.

  Je hochais la tête, tout à fait d’accords avec elle. Ce qui me préoccupait le plus c’était de trouver assez d’eau pour nous permettre de nous laver le corps. C’était un supplice que de passer quinze à vingt  jours sans être propre !!

Ce n’est que vers trois heures que nous primes notre unique repas de la journée. Salma rangea la seule assiette et levant les yeux sur moi, déclara :

─ Crois-tu qu'Okba a trouvé un travail ?

─ Certainement, avec l'aide de Dieu. Ecoute, nous devons trouver un moyen pour prendre un bain, ai-je répondue.

─ Comment ? J’ai eu beau me creuser la tête, je ne trouve rien pour le faire, m’avoua t-elle.

─ L’autre jour nous avons été secouru par la pluie, aujourd’hui nous devons compter sur autre chose, ai-je dit l’air songeur. Le bain maure est mal vu par notre foi et puis vue la réalité actuelle ses eaux sont douteuses. De nos jours, avec la situation qui prévaut, que faire ?

Je tournais et retournais la question dans ma tête puis soudain je levais les yeux sur mon aînée :

─ Eh ! Jusqu’ici nous n’avons pas pensé à la mer.

─ La mer !!!