-Ecoute Sara, je n’entrerai dans ce fast-food que s’il est vide, pas de client. Ai-je répondue.

-Ok, mais remarque les serveurs sont des hommes, viens, on ne s’attardera pas longtemps, juste prendre un café pour se réchauffer.

A l’intérieur du lieu, les tables étaient rangées tout au long d’un mur et un serveur aussitôt vint au devant de nous. Choisissant un menu léger, quand vint mon tour de le faire je me contentai d’un café chaud sans plus :

-Tu ne prends pas de pâtisserie ?

-Non merci Sara.

-Et pourtant tu n’as guère manger à la table des Sonnenschein, la viande Kasher, tu l’as tout simplement dédaignée, m’avait fait remarquer mon amie et sœur Tunisienne.

-C’est normal, ce n’est pas une viande halal, quand il égorge leurs moutons, les Juifs ne prononcent pas la prière qui va avec et leur Dieu n’est pas du tout notre Allah, ai-je répliquée.

-Afaf, comme tu es prudente et si pointilleuse question religion, avait dit Sara.

Une fois servie, on avaient bu notre café en silence, et aussitôt après, je lui disais :

-Partons, sincèrement je suis mal à l’aise, de ma vie je ne suis entrée la nuit dans un fastfood comme de jour d’ailleurs.

-Bien, je règle la note.

Une fois celle-ci payée, on avaient quitté le lieu, pour retourner au Quarterage hôtel, nous avons marchés :

-Afaf, demain tu as à toi la matinée, nous aurons rendez-vous à dîner seulement au temple Juif B’nai Jehudah.

Dans la nuit, j’avais fait une grimace. Dans ma suite, je retombais épuisée sur le canapé. Un moment de repos, les yeux fermées, puis je me relevais, prenant mon sirop, je passais après aux ablutions pour accomplir la prière del Ichâa. Puis, je m’endormais, ce n’est que tôt le matin que je mettais au point mon programme de la journée. La première des choses à faire, prendre un solide petit déjeuner et sortir seule pour une promenade dans les environs.

On avaient un temps à nous cette journée, et j’étais bien décidée à en profiter seule. Dans mon pays, je ne pouvais me permettre de sortir me promener, la culture du respect de l’autre surtout la femme n’est pas répandue dans notre société, nous vivons des restrictions qui font que notre liberté de mouvement est restreinte et le poids des traditions qui n’ont rien à voir avec l’esprit de l’Islam pèsent lourdement sur notre quotidien.

Comme j’étais une personne qui a horreur de gaspiller du temps, j’avais organisé ma vie d’une telle façon que même les moments de détente sont comptés. Cette matinée là, à Kansas city, je n’avais qu’une seule envie marcher. Ce que je fis, en quittant notre résidence d’un bon pas.

Dehors, la circulation était timide encore, il n’était que neuf heures du matin, en passant devant des villas à pelouse bordé par un grillage, je dus m’arrêter car l’aboiement féroce d’un chien m’effraya, je regardais de tous les côtés puis je le vis venir du fin fond d’un jardin pour se précipiter contre une grand palissade.

Pour l’animal à canine, j’étais une parfaite inconnue et de ce fait une intruse. Il fallait qu’il montre son hostilité à ma présence dans son secteur. Rassurée sur le fait que le grand bouledogue ne pouvait sauter et me rejoindre sur le trottoir, je poursuivais la marche. Un peu plus loin, un appel vint derrière moi et devant moi, deux adolescents Afro-Américains étaient en train de s’adresser à une personne qui venait à grand pas. Me dépassant, un jeune homme Afro-Américain aussi, parlant un argot rapide, que je ne comprenais pas, s’éloigna avec eux une minute plus tard. Aucun d’eux n’avait semblé remarqués ma présence la femme drapée.