La voix tranchante du banquier fit peu d'effet sur le militaire israélien qui reprit imperturbable :

- Avec tout le respect que je vous dois Jackobson, je dois vous faire rappeler que en tant que civil vous me devez obéissance en ce qui concerne surtout la sécurité nationale, en conséquence je vous demande de geler leurs avoirs sur le champs .

L'autre riposta hautement agacé :

- Bien. .

Raccrochant le banquier, s'apaisa  à l'entrée de son principal associé Benrubi :

-Tu tombes bien, tous deux nous devrions parler .

-Mais.Objecta l'autre, c'est l'heure de rentrer chez nous et à pied encore .

-Eh bien ! Nous parlerons en chemin. Décida Hook.

Le lendemain matin très tôt la douleur éveilla Ayam, allongée sur le lit elle garda une position qui soulageait quelque peu ses brûlures atroces. Se mordant les lèvres volontairement pour étouffer tout gémissement, elle s'appliqua à réfléchir, hier soir Wael avait revu en sa présence les comptes. Ils avaient tout juste une somme liquide indispensable aux dépenses de deux semaines, après les vrais difficultés commenceront et pour de bon, son unique tante Safiya de Seattle devait lui avoir envoyé un versement de quelques trois milles dollars qu'elle lui avait promis dés qu'elle avait pris connaissance de l'incendie. Pensant tout à coup à ses bijoux, elle se remémora une recommandation de son père défunt :" Ne vend ni n'hypothèque tes bijoux et ceux de ta regrettée mère qu'a la dernière extrémité. » « O Mon Dieu, je ne sais que faire ? A la fin de cette semaine, je peux tout perdre comme je peux tout conserver, faite que le droit triomphe." Se dit-elle en chassant de son esprit  les sombres perspectives qui les guettaient tous .

Wael en se levant à sept heures du matin découvrit sa femme déjà réveillée :

-Tu devrais t'efforcer de bien dormir, tu dois récupérer tes forces en prévision de ce que nous réserve l'avenir. Lui dit-il en passant à la salle de bain .

-Je ne redoutes pas l'avenir.Fit-elle. Ayant procédé à une toilette matinale, son mari revint dans la pièce, il l'interrogea :

- Que redoutes-tu alors Ayam ?

La réponse ne vint pas tout de suite, l'aidant à se mettre debout, il la mena à la salle de bain. Là, la jeune femme s'adossant contre son mari, plongea son visage et ses membres dans de l'eau froid, une dizaine de minutes s'écoulèrent avant son  retour à la chambre à coucher :

- Je vais de ce pas nous préparer le petit-déjeuner qu'en dis-tu ? Fit Wael, le retenant par le bras elle leva sur lui un beau sourire :

- Pas avant la prière du matin. Lui dit-elle, accomplissant la sienne sur le lit conjugal, elle suivait les mouvements de Wael, celui-ci conduisait la prière avec un ton plein d'humilité, elle sentait la force de sa voix dans sa lecture sincère des sourates coraniques .