قال الله تعالى

 {  إِنَّ اللَّــهَ لا يُغَيِّــرُ مَـا بِقَــوْمٍ حَتَّــى يُـغَيِّـــرُوا مَــا بِــأَنْــفُسِــــهِـمْ  }

سورة  الرعد  .  الآيـة   :   11

ahlaa

" ليست المشكلة أن نعلم المسلم عقيدة هو يملكها، و إنما المهم أن نرد إلي هذه العقيدة فاعليتها و قوتها الإيجابية و تأثيرها الإجتماعي و في كلمة واحدة : إن مشكلتنا ليست في أن نبرهن للمسلم علي وجود الله بقدر ما هي في أن نشعره بوجوده و نملأ به نفسه، بإعتباره مصدرا للطاقة. "
-  المفكر الجزائري المسلم الراحل الأستاذ مالك بن نبي رحمه الله  -

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الإثنين, 07 تموز/يوليو 2014 18:21

Cordoue : le dialogue des civilisations

كتبه  Mr Rajâa Garaudy
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Dès que j’ai été convaincu de l'universalité de l'Islam, j’ai

rêvé d'en faire renaître le message spirituel en Occident. Le

dégager de la gangue des traditions particulières et du folklore

du Proche-Orient, qui l'empêche de susciter en Europe un

réveil de la foi.

Cordoue, pendant la période musulmane de l'histoire espagnole,

fut la plus grande ville de l'Europe, quand Paris et

Londres n'étaient que des bourgades. Elle fut le centre de

rayonnement de la culture.

Il m'apparaît que ma tâche est d'aider les Européens à

prendre conscience de cette troisième source de leur civilisation

: avec la judéo-chrétienne, et la gréco-romaine, la source

arabo-islamique.

Dès ma première visite à la mosquée de Cordoue, qui reste,

après dix siècles, la plus vaste et l'une des plus belles du monde,

j'éprouve le sentiment physique, vécu, de cette spiritualité

inscrite dans la pierre.

A Chartres, à Reims, à Notre-Dame de Paris, l'espace

appelle, par l'élévation de ses voûtes mystérieuses, l'angoisse de

l'infini.

Ici, un espace horizontal, et non vertical, par la répétition

rythmique des colonnes, inspire à l'homme l'assurance d'un

monde transparent à sa pensée.

Dans son langage de pierre, cette mosquée résume le message

d'une civilisation : une manière d'exister, c'est-à-dire de penser,

d'aimer, d'agir.

Chaque élément de l'architecture est porteur de parole et de

symbole, comme un poème. Les arcs superposés pour élever

le plafond font songer à un aqueduc romain. Mais le bâtisseur

romain a respecté la logique de la pesanteur, sa prose;

ici ce rapport naturel est inversé : le plus grand poids est en

haut.

Le maître d'oeuvre ordonne ainsi sa technique à une

mystique : ces arcades puissantes, soulevées par une structure

inférieure si gracile, nous donnent l'impression physique d'une

respiration plus large, d'une élévation et d'une expansion.

Cette sensation est renforcée par l'ordonnance des arcs : les

arcs supérieurs sont de plein cintre, les inférieurs sont outrepassés

: un cercle se dilate, comme un ballon qui se gonflerait

dans son ascension.

En retour, le volume des superstructures et l'amincissement

des colonnes porteuses suggère le déferlement d'une cascade où

la puissance du torrent, en haut, se divise et s'amenuise en filets

d'eau de plus en plus ténus en venant vers nous.

De Dieu tout vient, à Dieu tout retourne. Diastole et systole

du coeur musulman.

La symphonie des arcs de toutes courbures, déroulant les

vaguelettes de leurs festons, le contrepoint des chapiteaux de

tous les styles, faisant courir, au sommet des colonnes, l a ronde

de leurs acanthes ou de leur lotus, de toutes les géométries et de

toutes les flores, qui ne peuvent naître que dans la terre des

songes, toute cette architecture devient entrelacs et arabesques

nous entraînant dans un mouvement sans fin, en une lumière

semblable à celle des profondeurs de la mer.

A chaque pas, toute chose est tirée des ténèbres et du néant,

la pierre est transmutée en lumière, la musique devient visible.

L a forêt enchantée des colonnes de marbre bleues et roses et

la frondaison des arcatures où alternent la brique et la pierre,

ont, près de nos yeux, des rutilances d'aurore, pour passer, au

loin, à la dominante bleue de la nuit. U n envol d'arcs en ciel

balisant l'infini.

Comment traduire en d'autres langages ce message? Comment

imaginer, après avoir entendu l'appel d'un art si profondément

habité par Dieu, que la période musulmane puisse être

effacée de l'histoire de l'Espagne et de l'Europe, et que pendant

des siècles, i l ne s'est passé rien d'autre ici qu'une croisade de

reconquête ? Comment même croire à la légende officielle d'une

invasion militaire de douze mille cavaliers de l'Apocalypse

submergeant les d ix millions d'habitants de la péninsule?

J'entreprends une révision critique des thèses officielles.

Aucun témoin oculaire, aucun texte contemporain de « l'invasion

» : toutes les sources sont très postérieures et projettent sur

le passé les invasions des almoravides et des almohades. Aucun

apologète chrétien ne polémique contre l'Islam avant le milieu

du i x e siècle, le confondant sans doute avec l'arianisme.

Ce qui arrive en Espagne, au début du 20e siècle, ce ne sont

pas les Arabes, mais l'Islam. Après une petite bataille, où

l'évêque de Séville, Oppas, se range aux côtés des Berbères,

l'Islam se répand comme un feu de prairie. Sans combat.

Comme en Orient, ce n'est pas une conquête militaire, mais

une révolution culturelle et une révolution sociale : contre les

féodaux, la terre est donnée aux paysans ; les hérésies ne sont

plus traquées : la synagogue du j u i f et l'église du chrétien

demeurent ouvertes.

De cette symbiose des trois cultures est née la floraison de

Cordoue.

Le maire, Anguita, acquis à mon projet de faire revivre ce

passé pour éclairer l'avenir, m'offre d'installer notre centre à la

tour Calahorra, forteresse au bord du Guadalquivir.

Son successeur nous cède la tour pour quarante-neuf ans, à

charge d'y aménager cette évocation de l'apogée de Cordoue.

Alors pour moi commence la merveilleuse aventure de la

réalisation d'un rêve.

Pour marquer le caractère de notre entreprise, je décide

d'inaugurer la Calahorra, le 12 février 1987, par un « Colloque

abrahamique » rassemblant, comme dans la Cordoue califale,

juifs, chrétiens et musulmans.

Il est présidé conjointement par dom Helder Camara et par

le directeur musulman de l ' U . N . E . S . C . O . : Amadou Mahtar

M'Bow. I l s'ouvre sur un message de Yehudi Menuhin.

Nous excluons toute polémique religieuse entre les trois

grandes familles abrahamiques pour nous concentrer sur ce que

chrétiens, juifs et musulmans pourraient faire ensemble :

contribuer à l'unité du monde.

Les propositions qui émergent du colloque sont significatives;

dom Helder et M . M ' B ow suggèrent conjointement la

suppression du droit de veto des « grands » aux Nations unies,

vestige du colonialisme, et l'abolition des dettes du Tiersmonde.

Le père Lelong (un père blanc) qui fut, avec le rabbin

Elmer Berger et moi-même, l'un des trois invitants du colloque,

rappelle que l'éducation religieuse doit avoir pour objet non

seulement d'enraciner l'enfant dans sa propre tradition, mais

de lui faire connaître (et donc aimer) celle des autres.

Ces démarches caractéristiques définissent l'esprit dans

lequel nous créons les évocations de la Calahorra, dont le nom

arabe signifie : « Forteresse de la liberté ».

Roger Bacon, pionnier en Europe de la méthode expérimentale

et mathématique, l'a apprise à Cordoue et dans L'Optique

d'Ibn Hayttham. A Cordoue est née la science moderne, et nos

salles y montrent le haut niveau de sa médecine, de son

astronomie, de ses techniques hydrauliques.

Cette science n'était pas séparée d'une sagesse, d'une

réflexion sur les fins de la science, ni d'une foi consciente des

postulats de cette science.

Dans la Calahorra, les grands penseurs de L’Andalous :

Averroès, Maïmonide, Ibn A r a b i , et le roi catholique Alphonse

le Sage, en figures de cire, délivrent, chacun à partir de sa

propre foi, le message, si profondément actuel, d'une sagesse

qui doit orienter les pouvoirs de la science vers les fins

humaines et divines.

Alphonse le Sage fait retentir, dans les voûtes de l a Calahorra,

l ' un de ses cantiques :

ô mon Christ

qui pouvez accueillir

le chrétien, le juif, le maure,

pourvu que leur f oi

se dirige vers Dieu.

Nous suggérons, en multivision, une histoire écrite du point

de vue, non des vainqueurs mais des vaincus, montrant le rôle

des cultures non occidentales dans l'humanisation de l'homme.

Devant la maquette géante de la mosquée de Cordoue,

recréée dans la splendeur originelle de ses neuf cents colonnes,

j'ai vu une religieuse prier, et dire louange à Dieu, en ce lieu où

la mosquée, devenue cathédrale, est habitée, depuis mille ans,

par le même Dieu.

J ' a i ordonné toutes les évocations scientifiques, artistiques et

religieuses, dans la Calahorra, de manière à rendre directement,

physiquement saisissable, cette vérité à faire vivre

aujourd'hui : une véritable Renaissance de l'Europe, à la

différence de celle qui se déploie contre Dieu au XVIe siècle,

pouvait naître ici, au XIIIe siècle, avec Dieu et non contre Lui.

Lorsque, de la meurtrière de mon bureau, dans la tour

Calahorra, je vois couler, comme un fleuve de vie, les eaux

dorées du Guadalquivir, je pense, avec allégresse, que j ' ai

pu réaliser là, de manière inattendue, le plus vieux de mes

rêves.

Devant ce pont romain de la V i a Augusta, que foulèrent si

souvent les pas écrasants des légions des Césars, la tour

Calahorra, « pont entre l'Orient et l'Occident » , symbolise la

vocation de toute ma vie, celle du «Jean Christophe» de

Romain Rolland : « Charrier, comme une artère, toutes les

forces de vie de l'une à l'autre rive. »

En la vie d'un seul, peut ainsi retentir le mouvement entier

du monde et s'en révéler le sens.

Source : Mon tour du siècle en solitaire

             Mémoires Editions Robert Laffont pages 408 à 413

Auteur : Roger Garaudy

Le lien : http://rogergaraudy.blogspot.com

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