قال الله تعالى

 {  إِنَّ اللَّــهَ لا يُغَيِّــرُ مَـا بِقَــوْمٍ حَتَّــى يُـغَيِّـــرُوا مَــا بِــأَنْــفُسِــــهِـمْ  }

سورة  الرعد  .  الآيـة   :   11

ahlaa

" ليست المشكلة أن نعلم المسلم عقيدة هو يملكها، و إنما المهم أن نرد إلي هذه العقيدة فاعليتها و قوتها الإيجابية و تأثيرها الإجتماعي و في كلمة واحدة : إن مشكلتنا ليست في أن نبرهن للمسلم علي وجود الله بقدر ما هي في أن نشعره بوجوده و نملأ به نفسه، بإعتباره مصدرا للطاقة. "
-  المفكر الجزائري المسلم الراحل الأستاذ مالك بن نبي رحمه الله  -

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الثلاثاء, 11 تشرين2/نوفمبر 2014 06:37

Les langues meurent comme la mer d’Aral

كتبه  Mrs Raykhon Avazova-Safarov
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Cimetière marin
Il était une fois une mer. Une mer comme les autres, aux plages magnifiques, quelque part dans le monde. Le sable de cette mer, blanc, fin et infiniment doux, séduisait des milliers de gens. On entendait sur les plages des cris de joie et des rires de bonheur d’enfants.

Aujourd’hui, ces enfants ne voient plus la mer. Ils ne rêvent plus d’en apprivoiser les vagues. Les immenses vagues ornées d’écume blanche ne sont plus qu’un rêve perdu pour eux. Toute cette mer s’est transformée en un immense désert. Les enfants, autrefois heureux comme des poissons dans l’eau, sont aujourd’hui désenchantés et déboussolés comme des orphelins. 

Des ports prospères jalonnaient la mer avant que le désastre, lent et insidieux, ne les transforme en zones fantômes. La vie semble les avoir quittés en même temps que la mer qui baignait jadis la ville et qui la faisait vivre. En se retirant, l’étendue marine a cédé la place à une sorte de cratère géant de quelques mètres de profondeur.

Au fond de la baie fantôme qui abrite l’ancien port, des navires gisent en profondeur sans qu’aucune eau ne les recouvre. Le havre est devenu un cimetière marin dans lequel les épaves sont venues s’échouer comme ces bancs de baleines qui viennent mourir sur une même plage. Revanche dérisoire d’une mer assassinée. 

La mer d’Aral a perdu son âme, son cœur et même son corps et sa vie.

Effet boomerang/retour de flamme
Que s’est-il vraiment passé avec la mer d’Aral ? Pourquoi la tristesse et le malheur sont-ils devenus le destin amer des enfants de cette mer ?

La mer d’Aral est le théâtre de l’un des plus grands désastres créés par l’être humain. Cet assèchement, dû au détournement des deux fleuves pour produire du coton en masse, est l’une des plus importantes catastrophes environnementales du XXe siècle.

L’homme moderne est un sur-consommateur ; l’homme moderne est un pollueur potentiel de l’écosystème ; l’homme moderne ne partage plus la nature avec les autres espèces ; l’homme moderne ne respecte plus la biodiversité. Ainsi, c’est bien l’homme moderne qui a assassiné cette mer, cédant à ses désirs sans fin. Fiers que nous sommes d’être en haut de l’échelle des prédateurs, nous avons déjà supprimé 28 espèces endémiques de la mer d’Aral. Après la disparition de cette mer, l’effet boomerang/retour de flamme n’a pas tardé à s’abattre sur nos têtes. 

Quelles sont les conséquences de l’assassinat de cette mer ? En voici quelques-unes.

Selon un rapport de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), le lit de la mer d’Aral est désormais en grande partie à découvert. Il ne représente plus qu’une vaste étendue de sable où les tempêtes font rage plus de 90 jours par an, emportant entre 15 et 75 millions de tonnes de sable chargé de sel sur 250 km à la ronde. Cinq millions de personnes sont touchées par cette pollution. 

L’eau potable contient quatre fois plus de sel que la limite recommandée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Ceci engendre ainsi la multiplication des maladies rénales, des diarrhées et autres affections graves comme le cancer de l’œsophage. La tuberculose a atteint des proportions endémiques. Dans cette région, on dénombre 400 cas de tuberculose pour 100 000 habitants. 90 % des femmes souffrent d’anémie et la mortalité infantile s’est considérablement accrue.

Le climat de la région a également changé. Le désert a pris de l’ampleur et la biodiversité est totalement déséquilibrée et même perdue.

Nous voyons clairement ici que lorsqu’une mer meurt, les pertes deviennent innombrables et les dégâts sont lourds et inimaginables. Ce sont exactement les mêmes conséquences lorsqu’une langue meurt.

Une langue est comme une mer. Les mots sont comme des gouttes d’eau. Chaque langue est porteuse de la sagesse qui lui est propre, tout comme chaque mer possède ses propres trésors précieux. Les sagesses sont comme des perles cachées au fond de la mer. Lorsqu’une langue meurt, l’humanité perd quelques-unes de ses perles les plus rares et les conséquences deviennent aussi tragiques et catastrophiques que celles de la disparition de la mer d’Aral. Hélas, les langues meurent comme la mer d’Aral.

Corrélation entre biosphère et logosphère

Quand la biodiversité disparaît, les langues meurent… 

Ceci peut paraître étonnant au premier abord. Quel est le rapport entre la perte d’une langue et la biodiversité ? Si la situation de la biodiversité nous inquiète, c’est parce que nous faisons partie de la chaîne biologique tout comme les autres espèces. Nous y sommes attachés non seulement par notre existence, mais aussi par nos mots, c’est-à-dire par nos langues. C’est ainsi qu’avec la disparition de la biodiversité animale et végétale, nous observons également la disparition de la biodiversité culturelle et par là même celle des langues qui y sont associées. Selon l’Unesco, sur les quelques 6 800 langues parlées sur Terre, 3 000 sont aujourd’hui en voie de disparition. 

Pour la première fois, une étude fait le lien entre « perte de la biodiversité » et « déclin de la variété culturelle et linguistique au niveau planétaire ». Publiée dans les annales de l’Académie américaine des sciences (PNAS), l’étude permet de corréler assez finement, grâce au traitement des données par un système d’informations géographiques, les zones riches en biodiversité et la répartition des langues sur la planète. Les scientifiques se sont concentrés sur les langues qui possèdent peu de locuteurs, et notamment celles en voie de disparition. Depuis déjà quelques années, les linguistes prédisent la disparition de 50 à 90 % des langues d’ici la fin du 21e siècle, ce qui est assez alarmant.

Des études menées par des linguistes permettent de comprendre le lien qui existe entre ces langues et le milieu dans lequel elles sont apparues, et de comprendre également les phénomènes qui régissent leur disparition. Il en ressort que lorsque l’habitat naturel disparaît, les populations migrent et perdent, au contact des populations voisines, leur langue d’origine. C’est également ce qui s’est passé avec la mer d’Aral.

La langue est considérée comme étant l’un des indicateurs les plus importants de la diversité culturelle. Chacune d’elle est le reflet et l’expression d’une identité, d’une culture ou d’un peuple particulier. Cet ADN des cultures est, comme la biodiversité, le fruit d’une longue évolution, s’adaptant à des contextes biologiques et sociaux spécifiques. Grâce à elle, de véritables encyclopédies vivantes de connaissances et de savoirs se perpétuent.

La langue symbolise le lien entre le savoir d’une culture et son environnement local. Des quantités importantes de connaissances sur la flore, la faune et l’écologie locales, ainsi que sur la dynamique des écosystèmes sont à la fois exprimées et transmises par les langues.

La diversité linguistique en danger

Le témoignage d’une grand-mère chamicuro nous rappelle le triste destin de la mer d’Aral, lorsqu’elle chante en pleurant dans sa langue maternelle : « La diversité linguistique est indispensable au patrimoine de l’humanité » :

Je rêve en chamicuro,
Mais, mes rêves, je ne peux les raconter à personne,
Parce que personne d’autre que moi ne parle chamicuro.
On se sent seul quand il n’y a plus que soi.
Natalia Sangama, une grand–mère chamicuro, 1999. 

Toutes les langues, quelles qu’elles soient, offrent un témoignage unique du génie culturel des peuples. Chaque langue découpe et décrit la réalité d’une façon qui lui est propre : ce sont donc des connaissances, des émotions et des valeurs qui sont exprimées à travers les langues.

À titre d’exemple, l’inuktitut, langue des Inuits du nord du Canada, a plus de 20 mots pour décrire précisément les différents types de neige (par exemple, katakaqtanaq signifie « croûte de neige dure qui cède sous les pas »). Le boro quant à lui, langue du nord-est de l’Afrique, comprend des verbes exprimant très finement des émotions complexes (dont onsay, qui signifie « faire semblant d’aimer »). De ce point de vue, comme l’affirme le linguiste Jean-Louis Calvet, « lorsqu’une langue meurt, c’est une vision du monde qui disparaît ». La mort d’une langue représente donc une perte pour l’humanité tout entière.

En Australie, presque toutes les langues aborigènes sont menacées. Certaines sont peu connues et, partant, peu étudiées. Pour d’autres, des projets de revitalisation sont mis en œuvre. Le kamilaroi (ou gamilaaray) est une des langues aborigènes d’Australie en cours de revitalisation, mais elle n’a probablement plus de locuteurs natifs à l’heure actuelle. En Alaska, la dernière locutrice de l’eyak, Marie Smith Jones, est morte en janvier 2008. Au Canada, le ministère des Affaires amérindiennes du Nord canadien signale que les peuples autochtones ont subi de lourdes pertes. Depuis un siècle, une dizaine de langues autrefois florissantes ont disparu comme le huron, le pétun, le neutre et d’autres. Des quelques 50 langues, la moitié environ est en péril comme l’abénaki, le delaware ou le tagish. Et la liste est longue…

« Notre responsabilité commune est de nous assurer qu’aucune langue ne meurt contre la volonté de la communauté concernée et que le plus grand nombre de langues possible soit maintenu et transmis aux générations futures », s’alarme l’Unesco dans son rapport.

La raison pour laquelle nous devons promouvoir la diversité linguistique tient en ces quelques lignes, dues à un vieux Navajo :

Si tu ne respires pas, l’air n’existe pas.
Si tu ne marches pas, la Terre n’existe pas.
Si tu ne parles pas, le monde n’existe pas.

Par Raykhon Avazova-Safarov, doctorante en Lexicologie et Terminologie à l’Université Lumière Lyon 2.

Source:

 

http://www.ebrumagazine.com/article/les-langues-meurent-octobre-2014

 

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