-Veux-tu m’accompagner chez Octavio Solli ce soir ?

-Je ne le sais pas.

-Tu y es invité. Lui rappela la vieille dame, l’air absent Paolo s’abstint de répondre, elle attaqua sur un autre front :

-En fin d’après-midi, la nièce de mon défunt mari Eleonora arrive avec sa sœur cadette pour une semaine à Venise.

Il dit simplement :

-Elles sont les bienvenues.

-Merci, ensemble on a beaucoup de chose à faire et je présume que tu les feras sortir un peu.

-Certainement chère Tia.

Avant de se lever de table, elle fit :

-Veux-tu m’avertir quand tu auras pris une décision pour ce soir je te prie ?

-Oui. Se contenta t-il de répondre.

Il se préparait à sortir, le maître d’hôtel survint :

-Monsieur Ancelotti Dovierra désire vous voir monsieur.

Dissimulant sa contrariété, il fit calmement :

-Faites le entrer au salon.

Dovierra était un des plus vieils amis de son père, en mémoire de Vittorio Di Balme, Paolo rendait deux fois par an des visites à ses amis, cette intention courtoise était fort apprécié par eux. Le vieillard encore vigoureux qui pénétra la pièce richement meublé  le salua chaleureusement, il en fit de même :

-J’aurais dû vous annoncer un peu plus tôt ma visite mais jusqu'à la dernière minute je ne savais pas que j’allais passer par ici. Commença Dovierra.

Poliment, Paolo attendit la suite :

-On m’a chargé d’une mission et je ne vous cache pas que j’appréhende votre réaction.

Un sourire serein éclaira le visage du jeune homme :

-Voyons de quoi s’agit-il cher monsieur ?     

Ancelotti Dovierra masqua son embarras en allant droit au but :

- On veut vous voir ce soir au palais des Doges en prévision des élections législatives.

Un silence se fit, on vint les servir, la voix neutre, Paolo fit :

-Je déteste ce « On », qui sont-ils oncle Ancelotti ?

Touché, le vieil homme répondit :

-Les familles Povedi, Albertini, Costi, le duc de Lombardie, le maire lui-même, la liste est encore longue.

-La confiance de toutes ces grandes familles de Vénétie m’émeut, mais j’en suis indigne. Déclara le jeune homme.

-L’êtes-vous vraiment mon fils ?

-Oui. Fit-il le ton bref.

-Oh !

-Tout ce que je peux vous dire est ma probable présence ce soir aux côtés de madame ma tante au palais. Fit Paolo en coupant court.

Dovierra voyant la volonté du jeune homme à s’en tenir là sur l’objet de sa visite, changea de sujet.