la surface de l’eau déchaînée par un vent de tempête. Selma Omarti se réfugia près du gouvernail relativement protégé par un pare brise de verre. Regardant le cadran de sa montre, les minutes s’égrenaient avec une infinie lenteur. Elle espérait que cet orage ne s’attarderait pas, elle guettait des deux côtés du rio, de guerre lasse, elle s’apprêtait à élever sa voix pour demander secours quand il lui sembla à travers le rideau de pluie apercevoir l’ombre massive d’une vedette qui s’avançait dans sa direction. Elle abandonna sa place pour se mettre au milieu de son embarcation, le conducteur de l’autre vedette amorçait son entrée dans le rio lentement, levant les mains elle lui fit un signe de détresse. Il répondit en venant se ranger côte à côte avec son petit bateau, soulagée, Selma vit de l’autre côté un jeune homme de trente deux ans qui la regardait avec une expression qui la frappa. Muette, elle ne savait plus quoi dire :
-Signorina, en quoi puis-je vous aider ? L’apostropha le jeune homme.
Avant de lui répondre, elle songea soudain que la silhouette de l’inconnu lui était familière :
-Mon moteur a calé, je ne sais pas pourquoi.
-Puis-je passer à bord pour l’examiner ?
-Oui, bien sûr, je vous en remercie.
-Je vous en prie. Fit-il, le pied marin, il enjamba le rebord et vint se pencher sur le moteur, une minute après, il se redressa :
-Essayez de le mettre en marche s’il vous plaît. Lui demandat-il.
Elle obéît, la tentative se solda par un échec :
- Le bruit qu’il a produit indique que votre moteur est tombé en panne sèche, l’avez-vous ravitailler en essence aujourd’hui ?
Penaude, elle dit :
-Non.
-Eh bien ! Voulez-vous patienter je vais chercher deux jerricans d’essence pour le pourvoir ou voulez-vous que je vous dépose quelque part d’abord et je ferais le nécessaire après ? S’enquit-il.
-Ce serait trop vous demander, je préfèrerai vous attendre ici …Commençat-elle.
Il l’interrompit :
-Pardonnez-moi vous êtes trempée et la pluie de Venise peut durer des heures, nos orages sont bien de chez nous.
-Mais je n’aimerais pas vous déranger monsieur. Fit-elle.
-Pas le moins du monde, allons venez, appuyez-vous bien sur le rebord. Lui recommandat-il, je vais attacher votre vedette à la mienne et nous la traînerons derrière nous jusqu’a une station d’essence et vous pourrez repartir toute seule de là si vous voulez. Dit l’inconnu.
Cette dernière solution convenait à la jeune femme, elle se tint à l’arrière, là il y’avait un banc qu’il lui proposa :
-Je vous en prie asseyez-vous. Fit son sauveur.