Relevant ses yeux sur son frère, elle le vit songeur. Doucement, il dit :

-Tu es une femme intelligente, Selma et je crois que tu es pourvue d’une clairvoyance qui t’averti à temps des intentions d’un homme qui traite avec toi …

Elle voulut l’interrompre.

-Une minute, laisse moi je te prie terminer. Lui dit-il, avertie tu adoptes souvent une stratégie décourageante pour tout homme. Tu feins une indifférence totale, que cet homme ose s’ouvrir franchement et demande ta main officiellement et il se voit aussitôt la porte claqué à son nez et plus question pour lui de te revoir au risque que tu rompes tout contact avec lui  souvent au détriment de vos relations professionnelles. Je suis désolée ma sœur chérie c’est la vérité, tu es faite comme cela. Je suis ton frère unique, je suis le seul homme le plus proche de toi, je te connais à fond.

Murad lut la peine de la jeune fille sur son visage, il dit enfin et devant son silence qui se prolongeait anormalement :

-N’as-tu rien à dire ?

-Puisque tu viens de le dire, je suis faite comme cela. Déclara t-elle.

Dans sa voix, il y’avait une note de lassitude infinie. Le petit déjeuner terminé, elle fit le ménage, son frère la suivit dans l’immense cuisine :

-La question qui se pose d’elle même Selma, veux-tu rester ce que tu es ?Lui demanda-t-il.

Elle s’arrêta et le regarda un bref instant :

-Oui.

-Pourquoi ?

-Je ne le sais pas.

Il distingua dans sa voix un accent de vérité.

-Tu es vraiment courageuse Selma, cet été, je me marierai et l’idée d’avoir enfin à mes côtés Inssiya ma fiancée pour toujours me remplit d’assurance et me comble. Fit Murad.

-Je le sais.

L’appareil du téléphone résonna, il alla décrocher. Il l’appela :

-C’est pour toi Selma, de la part du professeur Gozsnej.

-J’arrive.

Une minute plus tard, elle discutait avec Raafat Gozsnej. Murad n’ignorait pas l’immense  fragilité de sa sœur, et il savait qu’elle en souffrirait longtemps, tant qu’elle n’aurait pas mis fin à sa solitude.

La jeune femme informant le pr Gozsnej  ce qu’elle attendait de lui, l’entendit dire :

-Je vous promet mademoiselle Omarti de faire tout mon possible, je n’ai pas intérêt à vous décevoir pour deux considérations d’abord c’est mon domaine favori  et puis  Kamel Othman est l’un de mes plus chers amis.

-Je vous suis infiniment grée. Fit Selma en dissimulant son amusement.

-Je vous enverrai dans la matinée les premières informations nécessaire, au revoir mademoiselle.