Son mari répondit en souriant :

-J’y vais cependant n’oublies pas Dieu merci que nous disposons d’une somme liquide grâce à la générosité de Oncle Issam et mes propres avoirs que j’ai en Palestine .

Le jeune homme partit, Ayam tourna et retourna sous tous ses angles la problématique de la terre, accomplissant la prière d’El Thôr elle décida de revoir avec Am Abbas la réserve de semailles qui avait subsisté de la précédente saison de semis, son amie d’enfance Rajâa Miwâal créa la surprise en arrivant à l’improviste. Mère Aïcha la pria de persuader la jeune femme de rentrer se reposer :

- Elle se surmène trop et cela est mauvais pour elle. Lui confiait-elle .  

- Entre nous la raison de cette activité est compréhensible, de garder le lit est encore beaucoup plus négatif pour son moral .

La présence de son amie causa une joie profonde à Ayam :

- Tu tombes à pic. Lui dit-elle. Consultant Am Abbas sur la date des semis, celui-ci proposa :

- Dés que nous aurons fini de remuer la terre, de tracer les carrés de culture nous commencerons madame .

Elle approuva, puis suivit de Rajâa, elle partit lentement en direction de son aile :

- C’est bon de te voir penser au lendemain. Fit remarquer son amie. Ayam fit le ton plein d’amertume :

- C’est une façon de ne pas regarder le présent en face .

- Je t’en prie ne dis pas cela, il y a une issue à tout .

- Je le sais, seulement est-ce que cette solution préservera nos droits ? Menachir a la possibilité de trancher en déclarant nulle et non avenue l’annexion ordonnée par Godom, aurat-il le courage d’affronter la première autorité du pays ?

Le ton dubitatif de la jeune femme intrigua Rajâa :

- Pourquoi pas ? En acceptant de traiter cette question ne reconnaît-il pas le caractère illégal de cette mesure ?

Dans la chambre à coucher Ayam se traîna vers le lit. Là, elle rangea ses béquilles à portée de main :

- Je n’en suis pas aussi sûre que toi. Fit-elle. Pourquoi n’a t-il pas statué sur cette inclusion injuste le jour même où Godom l’a décrété ?

La Palestinienne de Naplouse ne répondit pas :

Tu ne dis rien ? Interrogea la blessée, triturant les bords de sa couverture elle fixait douloureusement son amie :

Apitoyée Miwâal tenta d’apaiser ses craintes :

- Inutile de te torturer les méninges, tes droits sont irréfutables et ils seront obligés d’en tenir compte .

Secouant la tête, Ayam fit la voix désabusée :

- Nous ne devrons pas nous leurrer, la municipalité et par-devers elle, Godom veulent notre puits et notre terre, que la banque Shalom se porte garante du projet cela n’influera en rien sur le cours des événements, les véritables décideurs ne voudront pas entendre parler de notre part de profit de 40%.

- Le tribunal ne pourra réfuter votre part, c’est un principe qui va de soit .

- Eh bien! Tu butes là sur la pierre d’achoppement, est-ce que Menachir validera l’expropriation ou reverra t-il à la baisse nos bénéfices ? A ces questions nous ne pouvons qu’échafauder des hypothèses.

*AIE: Arabe et Israélien ensemble*