Une demi heure plus tard, survint la voiture du vieil avocat. Debout sur le seuil de l’entrée, Ayam l’interrogea du regard, l’ami de son père défunt eut un geste de lassitude de la main :

- Les autorités vous interdise le déplacement. Déclarat-il. Je puis dans moins d’une heure prendre la route de Akka et rencontrer Sheikh Nouri, quel message dois-je lui transmettre ?

Le visage de la jeune femme s’éclaira :

- Donnez lui cette lettre que j’ai rédigé par précaution, dites lui de venir au tribunal ce jeudi, il devrait être là. Insistez oncle Elias c’est un appel au secours que je lui adresse .

Samuel Ougev tenta en vain de parler à Jawad, Adel Nawfal le collaborateur le plus proche de l’avocat s’enquit :- Est-ce si urgent capitaine ?

- Oui, dans une demi-heure le résultat de l’enquête sur l’incendie devrait être communiqué officiellement .

- Eh bien ! Je vais venir chercher tout de suite une copie du rapport final avec votre permission et en l’absence du maître, vous pouvez prévenir directement madame Samed. Lui conseilla le jeune avocat .

En apprenant par téléphone peu de temps après les conclusions de l’enquête, la jeune femme n’eut aucune réaction sauf le silence :

- Une copie de notre travail devrait être mise à votre disposition madame .

Encore le silence :

- Etes-vous là ?

Enfin la voix de Ayam s’éleva :- Oui.

- N’avez-vous rien à dire ?

- La seule satisfaction que j’enregistre est la confirmation de la thèse criminelle, pour le reste j’ai la conviction ancrée que vous connaissez le coupable et sur ordre d’en haut vous laissez faire .

Le silence qui fit place de l’autre côté la poussa à poursuivre :

- Je suis arabe tout comme vous, vous vous êtes juif, moi je suis musulmane. Le mensonge est honni en Judaïsme comme en Islam et pourtant vous mentez sciemment, dans l’intérêt de qui ? Certainement pas dans l’intérêt de la vérité, vous savez très bien que je suis dans le vrai et que vous êtes dans votre tort. Merci pour avoir tenu à m’informer personnellement .

Le soir Samuel Ougev présenta sa démission , lui succéda la démission de son collaborateur Baï .

Rentré à Tel-Aviv l’ambassadeur Américain convoqua l’attaché de presse Robert Awin ,celui-ci fut étonné du contenu de la requête de Baldwin :- Cette affaire d’expropriation est banale et n’intéresserait pas le public.

- C’est une pure curiosité de ma part , ne vous faîtes pas repérer.

Cette nuit là Wael et Ayam l’un dans sa cellule ,l’autre chez elle consacrèrent la plupart des heures de sommeil à la prière ,tous deux puisèrent de leur foi en l’unique ,l’éternel la force d’affronter le nouveau jour.