Son déjeuner avec Martha se termina sur une résolution qu'elle avait prise fermement. Le lendemain, elle pris de court tout le monde en leur annonçant qu'elle s'octroyait une semaine de vacances et qu'elle allait être absente et ne répondrait à aucun appel venant de la firme.

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48h plus tard, elle débarquait dans une petite ville nichée dans le creux d'une montagne, là, elle devait louer une voiture pour monter au chalet familial rénové par son frère défunt.

L'employé l'air contrit, lui annonça :

-Désolé Mademoiselle, en ce moment tous nos voitures sont loués et il ne nous reste qu'une seule et ce monsieur là-bas vient de la louer.

La jeune femme se tourna en direction vers l'inconnu qui venait de lui rafler l'unique moyen de locomotion, elle resta stupéfaite, au même moment, l'homme leva sa tête et l'aperçut, ce fut à son tour de montrer la plus complète surprise, se resaississant, il vint au devant-d'elle :

-Je suis ravi de te revoir Aline!

La jeune fille très contrariée, se contenta d'un hochement de la tête.

-Vous êtes à la recherche d'une voiture, je présume. Moi, je monte à la station de ski, je peux vous conduire sur mon chemin, lui proposa t-il rapidement, il ne pouvait rater une occasion pareille.

-Je ne sais pas si mon chalet est sur votre route et puis vous m'êtes un inconnu Monsieur Olsson.

Il protesta :

-Voyons Aline, je suis ton camarade de classe qui a étudié avec toi trois ans, tu as dû te faire une idée sur moi, pour rien au monde je ne te manquerai de respect.

Elle le convint à contrecoeur, elle était dans une impasse, comment gagner son gîte sans passer par la voiture de Paul Olsson ? Il n y avait pas de ligne de bus et les taxi ne montaient pas à une altitude de 2000 mètres.

Elle dut capituler :

-Bien, j'accepte votre aimable invitation, je vous en remercie.

Il voyait bien qu'elle ne le faisait pas de gaieté de coeur.

Il prit sa petite valise et bien emmitouflée dans sa veste manteau, elle prit place près du conducteur.

Il démarra bientôt, devant le silence de Aline, il lui jetait parfois un coup d'oeil furtif, il savait maintenant qu'elle était une riche héritière et que sa sage réputation impressionnait plus d'un, lui en premier et de la voir assise là, l'air totalement absent lui rappelait un fait : Il l'avait déjà demandé en mariage à la fin de leur année de lycée, refairait-il la même tentative ? Il ne savait pourquoi mais il avait le net sentiment que pour avoir le oui de Aline cette fois, il devrait être prodigieusement convaincant.

Enfin, il décida de converser :

-Nous avons un trajet de 120 kilomètres, nous n'allons pas le passer muets comme des carpes.

Il réussit à lui arracher un sourire :

-Ne veux-tu pas savoir ce que je suis devenu ? Lui demanda t-il.

-Je vous écoute Monsieur...

-Aline au nom de Dieu appelle moi par mon prénom, j'ai horreur de ce monsieur froid et rébarbatif.

A nouveau, elle eut un autre sourire.

Il lui raconta son parcours professionnel et il conclut ainsi :

-Du côté vie personnelle, jusqu'ici je suis seul, et pour cause, aucune femme n'a les qualités que je cherche.

Elle passa directement au tutoiement :

-Tu es resté prétentieux Paul.

Il se mit à rire.