Bizarrement, loin d’être incommodé par la longueur du trajet au Councif for Islamic Education, je reportais mon attention vers le groupe et l’environnement autour de moi. La conversation sur l’Islam en Californie s’est développée et était devenue une discussion sur le futur de l’Islam en terre d’Amérique. Ma pensée était partie alors dans le sens diamétralement opposé, quel était l’avenir de l’Amérique en terre d’Islam ?

L’axe stratégique Riyadh-Washington avait nuit à l’Islam et aux musulmans et à la cause centrale la Palestine plus que tout. L’Amérique en aucune manière nous ne pouvons la regarder comme la terre Russe dont une bonne partie est musulmane. La présence musulmane Américaine quoiqu’ elle est une  minorité importante n’avait aucun poids dans ses pays d’origine, d’autre part son influence dans la direction des affaires et de la politique étrangère Américaine est quasi nulle.

Apporter une meilleure compréhension de l’Islam et travailler dur pour une intégration épousant les ambitions des musulmans Américains devraient être un souci constant. En l’occurrence, cette rencontre était programmée dans cet esprit.

Enfin, le chauffeur nous annonçait :

-Nous sommes à cinq cent mètre de notre rendez-vous.

L’endroit était plaisant, des pelouses de gazon avec des bâtiments d’un seul étage, le rez-de-chaussée. Mr Shabbir Mansuri debout sur le trottoir nous guettait, c’était un homme âgé de plus d’une soixantaine d’années, barbe blanche, un sourire chaleureux de bienvenue.

Il nous accueillit simplement, faisant la connaissance de chacun, il nous fit visiter les locaux de son conseil d’éducation islamique. Son épouse vint au devant de nous, responsable de la logistique, elle nous mena à une table où plein de rafraichissement et de douceur étaient servis.

Prenant un jus, j’allais prendre ma place à la droite du directeur du conseil. S’absentant cinq minutes, il nous laissa le temps de nous installer. Mettant le carton mentionnant mon nom et mon pays, j’ajustai les écouteurs, on fit un essai de traduction comme d’habitude.

A un moment, quelqu’un dont je ne citerai pas le pays, fit une remarque désobligeante à l’encontre de notre hôte, celui-ci était de retour et s’asseyant au bout de la table de réunion, il nous avait dédié un sourire éclatant, ne comprenant pas l’arabe. Je regardai Sara courroucée, elle comprit. D’une voix calme, elle avait répliqué :

-Je vous prie silence.

D’une voix limpide, Mr Shabbir avait commencé par un mot de bienvenue et lisant l’appartenance de chacun, il s’était tourné vers moi en me disant :

-Eh bien ! Content de vous voir madame Aniba. Hier seulement, à cette table, j’ai eu vos deux collègues Algériens qui m’ont demandés de vos nouvelles, je leur avait répondu qu’en principe je devais vous recevoir aujourd’hui inshâallah.

Je le remerciai vivement. Puis d’une voix unie, il se mit à parler de l’expérience du conseil d’éducation islamique.

Prenant des notes, j’apprenais ainsi que le travail de monsieur Shabbir avait été une énorme opération de prise de connaissance avec le système éducatif Américain et spécifiquement avec  celui de l’état de Californie.

Contrer les préjugés et les stéréotypes avait été ardue car une bonne partie des Américains .ont une idée faussée du statut de la femme en Islam par exemple