A l’aube, je m’éveillai, effectuant les prières, je mis de l’ordre dans mes feuillets. Pendant un moment, je réfléchissais à l’unique rencontre de cette matinée et de tout le séjour. Un conseil islamique de l’éducation en Californie est un grand pas décisif vers une intégration mieux ordonnée pour les Musulmans Américains de tout l’Ouest Américain.

Etant le fondateur de ce conseil, il m’importait beaucoup de connaître Mr Shabbir Mansuri un Indien du Cachemire. Cet homme musulman venu de si loin pour apporter une meilleure compréhension en terre de l’Ouest Américain.

Descendant tôt, le premier que je retrouvai était le Palestinien Arménien :

-C’est bien, vous êtes une lève tôt, m’avait dit Abou Youssef.

-Je suis en service commandé Monsieur, lui ai-je répondue le ton rapide.

Me dirigeant vers la réception, je réglai une note puis j’allais attendre le reste du groupe dans le vaste salon de l’hôtel. Dés que je dépassai le seuil, une enfant de trois ans vint au-devant de moi, me souriant, elle me regarda de la tête au pied puis elle applaudit de ses petites mains. Debout, je lui souriais, je ne pus comprendre son gazouillage quand soudain une voix à ma droite s’excusa :

-Pardonnez à ma fille, elle est d’une très grande vitalité.

Je me tournais vers le père, un jeune homme de race blanche, je hochais la tête l’air compréhensif et pendant un moment, je m’oubliais en jouant avec cet enfant.

La dame Jordanienne m'avait rejoint tout à coup :

-Elle tourne autour de vous comme une abeille, m’avait-elle dit.

Prenant congé de la petite et de son père, je me dirigeai avec ma collègue Arabe et le reste du groupe pour prendre notre petit déjeuner. Aussitôt après, c’était le départ.

Installée à l’arrière, je sortis mon carnet, je revoyais mes questions et j’ajoutai des notes. Relevant la tête ensuite, j’observai le paysage autour de moi, c’était aride.

Sur l’autoroute, la vitesse était grande, et la circulation était dense. J’écoutais d’une oreille distraite la conversation qui s’était engagé entre les membres de la délégation sur l’Islam en Californie, je réalisais que depuis mon arrivée aux Usa, je n’avais aucune nouvelle de la situation précaire au cœur du monde Musulman Achäam. A peine si j’avais eu le temps dans mes appels à la maison d’en discuter avec mon honorable mère, dans l’une de nos courtes conversations, elle avait remarquée :

-Fasse que la situation se stabilise au Liban parce que nous sommes en train d’assister à un règlement de compte politique après le cessez-le-feu avec l’ennemi sioniste.

En pleine agression sioniste contre le Liban, tout le monde avait plus ou moins serré les rangs mais maintenant c’est au tour de rendre des comptes, sans parler des Palestiniens avec leurs affrontements fratricides.

Me voyant silencieuse, Sara m’avait dit :

-Cela va bien ?

J’acquiesçai en silence. J’avais déjà une idée exhaustive de la situation prévalent au cœur de notre monde rien qu’a voir mon propre groupe. Tout ne tournait pas rond, il y avait des sensibilités et des ressentiments entre les membres de la délégation, la seule relation idéale qui ressortait clairement était celle que j’entretenais avec ma sœur Tunisienne Sara. Les autres membres en étaient restaient ébahis !

Il y avait une telle complicité, un tel respect et une telle solidarité entre moi et Sara que le membre Koweitien avait émis une remarque pertinente :

-Si l’union Arabe était à l’image de la fraternité entre madame Sara et madame Aniba, cela aurait été l’idéal.

Revenant à mes notes, j’écrivais ceci « Dés la fin de cet engagement professionnel et à notre retour, je dois fixer avec Sara la question de la prière du Vendredi. »

La route s’étendait encore devant nous, à l’image de cette autoroute, je me disais : « Beaucoup de chemin reste à faire. »