La dame Jordanienne nous avait rejoint à un point du parcours à l’intérieur du parc d’attraction et nous avait suggéré d’assister à une projection  publicitaire de Terminator je ne sais plus quel épisode, je protestai tout de suite :

-Pas question de voir Arnold Schwazeneger ! Madame cet homme est notre ennemi juré, il a insulté les Irakiens quand il est allé rendre visite aux Gi’s stationnés en Irak, l’avez-vous oubliée ?

Ma collègue Jordanienne m’avait sourit :

-Nous ne devons pas mêler divertissement à la politique, chère sœur !

Sara était immédiatement intervenue parce qu’elle avait vu les étincelles de la colère dans mes yeux :

-Ecoutez tous deux, nous sommes ici pour oublier quelque peu les contraintes de nos différents politiques, Afaf ce ne sera qu’une projection où nous pourrons voir les trucages utilisés, nous verrons même le phénomène du film « Les Abysses » du réalisateur James Cameron, tu te rappelles cette forme en eau qui se mouvait à l’intérieur du sous-marin ?

Faisant effort pour contrôler mes nerfs, je répondais froidement :

-Oui, je me rappelle mais que vient faire un trucage du film « Les Abysses » contre lequel je n’ai rien dans ce détestable film de Terminator ?

-Eh bien ! ce trucage nous allons le voir indépendamment dans la salle de projection de Terminator, ils l’ont ajoutés à l’intention des spectateurs.

Inflexible, je répondais :

-Vas-y avec madame mais je n’irais pas voir l’ennemi de ma Oumma, c’est définitif.

Sara avait fait une grimace puis glissant quelques mots à la Jordanienne, celle-ci s’éloigna, puis se tournant vers moi, Sara avait martelé :

-Ecoute, Afaf, tu es ma sœur, je ne te laisserai pas seule derrière moi dans cet endroit immense, tu es sous ma responsabilité, tu vas nous accompagner mais tu vas t’asseoir à l’entrée de la salle et ainsi tu pourras te détourner à ton aise pour ne pas voir ce monstre de Arnold Schwazeneger !!!

Je n’avais pu m’empêcher de sourire au ton qu’elle avait utilisé en disant ce monstre de Arnold Schwazeneger, ne voulant pas irriter une sœur fi Allah comme Sara, j’optais pour sa solution et je la suivais, en cours de route, elle m’avait fait remarquée :

-Sais-tu Afaf que ce monstre est marié à la nièce du président Kennedy ?

Cyniquement, j’avais répondu :

-N’ai crainte ma chère Sara, Maria Owings Shriver fille de Eunice Kennedy finira par divorcer de ce monstre, c’est une femme qui mérite un homme mieux que ce sot sans cervelle.

Sara avait rit, plus tard elle a du penser à ma prédiction parce que  madame Maria Shriver a effectivement divorcé du monstre.

Prenant la file, j’évitais de parler à la dame Jordanienne qui avait éprouvé mes nerfs avec son drôle sens de l’engagement, et comme d’habitude j’étais l’objet de l’intérêt des petits garçons et filles Américains accompagnant leurs parents qui me regardaient avec des sourires ingénus, Sara m’avait soufflé dans l’oreille :

-C’est étrange ! Ses enfants voient la dame Jordanienne et son hidjab mais ne lui accordent pas le moindre regard alors qu’avec toi c’est Blanche-Neige entre les sept nains !!

Je riais en tenant ma main sur ma bouche :

-Tu sais, j’ai appris à les aimer ces petits chérubins de tous âges qui me traitent avec une gentillesse enfantine inimitable !