Puis, se reprenant elle fit :

- Que me voulez-vous au juste ?

Il n’alla pas par quatre chemins :

- Pouvez-vous me présenter à madame Koslic ?

Avancant d’un pas, elle fit volontaire :

- Et que lui voulez-vous à madame ?

Décontenancé, il fit :

- Cette dame, je sens qu’elle se débat dans un grave problème et comme je suis un avocat,  je pourrais lui être d’un bon conseil.

Le silence tomba :

- Venez, je dois lui annoncer d’ailleurs que rien n’est arrivé à son nom, fit finalement l’adolescente. 

Sofia, les gestes vifs et l’air plein de reproche envers son neveu, dissimula sa contrariété en voyant apparaître Gabriella et à ses côtés Richard Kent. Le guide fit le ton cérémonieux :

- Monsieur, voici madame Sofia Koslic de Motsar et monsieur son neveu Zakariya… !

Le jeune adolescent la foudroya du regard. Le geste court, elle présenta la requête de Kent. Sofia eut un mouvement de surprise en apprenant la nationalité de l’homme. Elle fit à Gabriella une série de signes :

- Elle vous dit de parler normalement, elle lira sur vos lèvres et vous transmettra par écrit ses réponses, ah ! J’allais oublier madame, il n’y a pas de courrier pour vous.

L’avocat, se souvenant de sa carte, la sortit machinalement. Le regard sombre de Sofia identifia son écriture. Allongeant la main, elle la lui ravit, et la retourna. Une pâleur blanchit son teint. Ebahis, l’Americain et son neveu ne comprenaient pas sa brusquerie :

- Qu’avez-vous madame ? S’enquit l’avocat. Se penchant sur la table, la Bosniaque placa la carte sous ses yeux et de son doigt elle souligna le nom de l’expéditeur :

- Sofia Koslic !! lut-il estomaqué.

CHAPITRE 3

Stupéfaite, Gabriella fit :

- Vous vous connaissez donc ?

- Oh non ! Commença Kent. Koslic se réserva la réponse. L’avocat, dévisageant la jeune femme sut discerner la différence entre elle et Paolina. Sa femme, avec ses grands yeux veloutés, tendait à être bouleversante de vie. Celle-ci, à contre-courant de toute exhaltation, vivait en imprégnant à toute sa personne un détachement désuet.

Prenant la carte, il parcourut les dizaines de lignes : « Le corps de mon mari enfoui en terre Italienne devrait retrouver les champs ensemencés de Nagovitc. Je suis bloquée à Volterra, mes ressources matérielles s’épuisent et ma belle-sœur m’attend à Motsar avec la dépouille de son frère. Je n’ai que trop patientée, je suis profane et je ne suis pas prête à renoncer, que me conseillez-vous ? Serais-ce trop vous demander de me consacrer un peu de votre temps précieux, maître ? J’ai besoin d’une réponse dans les 48 H à venir. Je vous serais reconnaissante.

Sincèrement SOFIA KOSLIC. »

Faisant signe à la jeune femme en prononçant clairement les syllabes :

- Comptez sur moi madame.

Les yeux de Sofia glissérent sur Zakariya muet, en attente. Tandis que sa physionomie se détendait, elle chercha dans le sac un carnet. Kent lui tendit un stylo. Gabriella, suivant les deux personnages, fit, perspicace :

- Je crois que je dois vous laisser ; ,je suis dans les alentours. 

L’autre la remercia en tapotant sur sa main. Ecrivant sur un bout de feuille, Sofia le mit en évidence :

- Vous êtes noble, monsieur Kent ,lui disait-elle, je me repens de ne pas vous avoir contacté plus tôt.