Une demi-heure plus tard le visiteur s’en allait. Seul, Paolo renonça à sa sortie initiale, et monta se changer. Il inspecta la grande serre, il aimait particulièrement tout ce qui avait constitué la fierté de sa mère, une manière comme une autre d’honorer son souvenir. Il rempota une espèce rare de fleur.

Il était à ce point absorbé qu’il ne fit aucune attention aux voix joyeuses venant du hall. L’opération réussie, il arrosa légèrement.

Au cri de « Où est Paolo ? »  Il releva la tête, Aldo apparut à cet instant venant des cuisines :

- Qui est là ? S’enquit-il.

- Eh bien ! Monsieur les Signorina Eleonora et Angelina Acciouto sont arrivées.

Se lavant les mains, il les essuya et alla au-devant des nouvelles venues.

Travieti debout en tenue de soirée accompagné de sa femme discutait à bâton rompu avec le député de gauche Enzo Pelligri, de temps en temps il jetait un regard vers l’entrée de la salle illuminée :

-Vous vouliez me parler pr ? Fit la voix du maire  Octavio Solli .A ce moment précis, Murad Omarti fit son apparition :

-En effet, mais avant je veux vous faire la connaissance de Monsieur Omarti avocat de renom d’Istamboul. Répondit l’historien, d’un petit geste de la main, il fit signe au jeune Turc. Celui-ci échangea une solide poignée de main avec Solli, une conversation animée s’engagea :

-Vous seriez aimable Enzo de nous indiquer le statut du Fondaco Dei Turchi ? Fit en souriant Travieti.

-Fondaco Dei Turchi, vous dîtes ? Répéta le responsable Italien.

-Oui. Confirma Omarti.

Après un silence, le maire dit 

:-Il fait partie du patrimoine historique de la ville, jusque en 2029, il a servi de musée de la Storia Naturale mais dans l’état actuel des chose , il est momentanément à l’abandon.

-Est-il ouvert aux touristes ?

-Non.

-Pourtant, il est accessible à toute personne.

-Oui pr.  

-Ne craignez-vous pas qu’il soit l’objet de pillage ? Fit Travieti.

-Nous l’avons vidé et son démantélement ne peut pas passer inaperçu.

-Puis-je savoir où sont ses meubles du temps où il était la résidence des marchands Ottomans ? Fit Omarti, un mouvement sur le palier de la réception attira l’attention du maire. Au sommet de l’escalier d’or, Paolo Di Balme et Madelina Acciouto pénétraient dans l’immense pièce :

-Oh ! enfin Di Balme est des nôtres ! Murmura Solli, il ajouta prestement :

- Pour l’ameublement, il est au dépôt à l’Arsenal, excusez-moi, je vous prie.

-Merci. Dit Omarti, madame Travieti intervint à cet instant :

-Où est la signorina Omarti, je me faisais un plaisir de la voir ce soir ?

Murad eut un sourire franc :