Ils se séparèrent. A l’hôtel  Tempo, Selma Omarti prit un déjeuner tardif dans son appartement, et se reposa pendant une demi-heure. Tentant d’ordonner ses idées, de ne pas penser aux conséquences graves qu’avaient  engendrés le non respect du plan architectural d'origine, et pour cause l’objet de ses recherches auraient pu être découvert dés lors. Au milieu de l’après-midi, elle travailla sur son laptop, dressa un rapport complet de son séjour à Venise, puis consulta son courrier électronique, elle apprit par un e-mail de Murad que son absence se prolongerait. Elle ne devrait pas l’attendre dans la soirée. Elle demanda à dialoguer avec son encadreur Kamel Othman  à partir de son box :

-Je vous ai prévenu Selma que votre projet peut aboutir à une impasse. Fit ce dernier.

-Pardonnez-moi pr, n’est-ce pas là un esprit de looser ? Qui ne risque rien n’a rien, les Ottomans n’auraient jamais pu vaincre l’empire Byzantin s’ils s’étaient tenu  votre raisonnement. Répliqua t-elle avec pertinence. Elle n’eut pas de réponse, elle imaginait Othman assis dans son bureau de l’université d’Istamboul des sciences humaines. Contrairement aux vieux professeurs  qui avaient dépensés plus de la moitié de leur vie à ressasser les gloires d’un empire Ottoman devenu un passé irréversiblement figé à un parterre de jeune étudiants, Kemal Othman était un jeune professeur de trente cinq ans plein d’énergie et soucieux d’enseigner l’Histoire avec un sens rigoureux de l’objectivité.

-Est-ce que j’ai eu tort de vous avoir parler sans ambages professeur ?

-Non, Selma vous avez eu raison de me rappeler à l’ordre. Il est vrai que souvent,  je suis rebuté par les difficultés que nous posent le monde réel face à la vérité historique. Lui répondit Othman.

- Dans l’état actuel des choses, je dois essayer de savoir à partir de quel stade s’est effectué la reconstruction du Fondaco et procéder à une comparaison entre le premier et le second plan de construction, qu’est-ce que vous en dites ?

-C’est la meilleure démarche que vous pourriez adopter, envoyez un e-mail à Mustapha Fitnaz de l’institut d’Histoire de la Marine Ottomane, je crois qu’il pourra vous fournir le plan architectural du Fondaco tel qu’il a été au temps où il a servit de  résidence et d’entrepôt aux marchands Ottomans.

-Bien, je vous enverrai dans les jours prochains si Dieu le veut un compte rendu concis de mes travaux.

-Bon courage.

Elle sollicita immédiatement après Mustapha Fitnaz en lui envoyant un courrier électronique. Impatiente de recevoir sa réponse, elle décida de sortir. Elle voulait faire la prière Del Asr dans une petite mosquée qu’elle avait repérée au sestiere Canaregio de l’autre côté du grand canal, entre temps et à son retour Fitnaz lui aurait répondu.

Paolo Di Balme venait de rentrer au Palazzo Del Mare, sa tante prenait en compagnie d’Eleonora la café, à sa vue, celle-ci fit :

- Je voudrais assister au vernissage de l’exposition  du peintre Gianfranco Belli demain après-midi vers quatre heures, m’accompagneriez-vous Paolo ?

Le jeune homme dit :

- Oui.