notre force sur une quête continue du savoir, en cela l’Europe mécréante nous a grandement devancé. C’est pourquoi, je voudrais laisser quelque chose à mes descendants, ce quelque chose leur permettra de bâtir un prolongement de l’empire Ottoman avec une plus grande liberté et une plus grande confiance en leurs capacités de création. Cette chose, je ne puis révéler sa nature, je puis vous donner quelque indication vous permettant d’entrer en sa possession, je l’ai enfouie au Fondaco Dei Turchi à Venise. J’ai choisit cet endroit parce que c’est grâce à mes voyages d’exploration que j’ai pu mûrir mon projet et le mettre à exécution … »

La jeune femme s’interrompit dans sa lecture, se répétant à demi-voix la dernière phrase « C’est grâce à mes voyages d’exploration  que j’ai pu mûrir mon projet et le mettre à exécution. »

Personne n’avait été mis au fait de ce projet emporté avec Selim Pasha dans la tombe. Selma avait en mémoire ses longues conversations avec sa grande mère paternelle, c’était elle qui avait décidée de la mettre au courant de cette mystérieuse clause du testament de son ancêtre en apprenant qu’elle avait été admise à l’université des sciences humaines d’Istamboul :

-Tu lèveras le voile sur un pan important de l’histoire de notre empire et par la même occasion tu pourras résoudre une énigme qui a tenu en échec tous tes prédécesseurs. Lui avait-elle dit.

« Si j’avais la moindre petite idée du projet de Selim Pasha, je pourrais connaître  la cachette. » Se dit Selma à haute voix elle dit :

-Comment pourrais-je le savoir ?

Le silence lui répondit, elle ferma l’ordinateur, alla à sa porte-fenêtre et jeta un regard dehors. L’après-midi était bien avancée, beaucoup de monde se promenait sur les rives, une brise fraîche vint caresser son visage, se retournant, elle vit les plans du Fondaco sur le secrétaire. Une voix intérieure lui soufflait que tout n’était pas encore perdue, elle devrait être tenace.

-Paolo, il y a longtemps que je n’ai pas vu Sandro. Fit tout à coup Madelina Acciouto, ils sortaient du dîner et s’étaient installées sur l’une des terrasses du Palazzo Del Mare pour admirer une nuit constellée d’étoile. Angelina accoudée sur la balustrade entendit la réponse de Paolo :

-Il est en colère contre moi.

-Mon Dieu pourquoi ? S’étonna Tia Madelina.

Le jeune homme fit un geste désarment de la main.

- Sandro doit avoir une raison sérieuse pour se fâcher avec toi. Observa la vieille dame.

Paolo Di Balme se remémorait leur dernière entrevue, la terrible déconvenue de son ami et son air blessé de se voir sommé de ne pas dépasser une certaine limite. Madelina Acciouto devant l’expression de son neveu su qu’une fois de plus elle n’obtiendrait pas de réponse.  Angelina, l’air pensive, se disait à part elle « L’attrait principal de Paolo est de demeurer insaisissable à tous. »

Les yeux fixant l’immensité céleste au-dessus de leurs têtes, le jeune homme avait résolu d’aller au-devant de son fidèle ami le lendemain matin, mais il était toujours hanté par une silhouette qu’il n’avait pas cesser de poursuivre ses derniers jours.