Elle tata sur tous les bords ces meubles, elle fit de même avec les autres pièces. En vain, aucun meuble ne recelait une cachette susceptible de contenir le secret de son ancêtre. Adossée à un buffet en bois lourd, elle réfléchit : « Loin d’être stupide Selim Pasha en choisissant un endroit connu de lui seul pour lui confier son précieux secret, savait qu’il devait compter sur le facteur temps, à l’époque le commerce avec la république de Venise périclitait et en 1826 les marchands Grecs Ottomans commençaient à envisager à haute voix la fin de la location du Fondaco, donc il passerait beaucoup d’eau sous les ponts avant qu’un de ses parents ou descendant ne s’aventure à faire le voyage à Venise. Entre temps des changements pouvaient survenir au Fondaco redevenu propriété de Venise, il devait penser à mettre à l’abri son secret d’une main mise de la ville ou de quelque particulier, toute la question est de savoir où est cet endroit ? »
Elle fit une autre tentative, tout le mobilier passa sous ses mains expertes. Encore rien, elle était sûre à présent que l’objet de ses recherches ne se trouvait pas là.
Selma ferma le dépôt, sur le quai, elle regarda autour d’elle, Francesco Galbi était à quelques distance près d’un autre entrepôt. En la voyant, il vint :
-Je m’en vais, merci encore pour la peine que vous avez pris de rester. Lui dit la jeune femme.
-Cela n’est rien, faites appel à moi quand vous voulez. Dit Galbi, elle descendit les marches qui menaient à son embarcation, Francesco avait lâché l’amarre derrière elle. Elle mit en marche le moteur, doucement la vedette fila sur son erre. Demeuré sur le quai, Francesco lui cria :
-Au revoir Signorina.
Elle lui répondit par un geste de la main.
A l’hôtel Tempo, Selma Omarti sitôt assise au secrétaire de sa chambre, mis côte à côte les deux plans architecturaux du Fondaco, partagée entre l’espoir et la déception elle constata avec stupeur que rien n’avait été conservé de l’ancienne disposition des lieux. L’aile où Selim Pasha résidait avait subi le plus grand des changements, la pièce qu’il avait occupée avait été agrandi et ses mesures et angles ont été modifiés, cette partie du Fondaco rebâtie a dû livrer son secret à ses constructeurs, « Mais si ma théorie se vérifie, la découverte du secret aurait été rendue publique. » Songea la jeune femme, elle secoua la tête « Je raisonne comme si les gens de Venise en 1858 vivaient en ce siècle super médiatisée de 2040, il est fort probable que celui qui est tombé sur le secret de Selim Pasha l’a gardé pour lui-même et a su tirer profit de lui. »
Elle était horriblement fatiguée, pourtant elle ne s’avouait pas encore vaincue. Prenant son déjeuner, elle dormit une heure puis se levant elle ouvrit son ordinateur portable. Selma avait gardée sur le disque dur une copie du testament de son ancêtre, elle voulait le relire.
Ecrit en Osmanli, Selma s’intéressa au principal passage qui avait mis à l’épreuve cinq génération des Omarti : « J’ai si longtemps réfléchi à mon projet très hasardeux que je n’ai pu m’ouvrir à aucun membre de ma famille ou à un proche à son sujet, cependant j’ai consulté Dieu le tout Puissant qui m’a donné un signe de son approbation en me facilitant le voyage à Venise, à un moment pénible de notre histoire il m’est apparu impératif de préparer le futur, je sais que notre empire est au plus bas. Notre famille est connu pour le vif intérêt qu’elle porte au savoir et à la science, j’ai la conviction profonde que notre sort ne connaîtra un nouvel essor que grâce à une sage politique de recherche scientifique, nous devons asseoir