-Nous avons besoin d’outils nécessaires pour desceller la chose enfouie. Fit-elle  en ramassant son sac, elle sortit la puce de contact et forma les chiffres d’appel de son frère :

-J’ai besoin de toi, viens.

Entendit Travieti Selma dire à Murad. Remettant la puce dans son sac, elle se tourna vers lui :

-Dès que Murad arrive, j’irais chercher les outils .Lui dit-il.

Rallumant le compteur, elle constata avec plaisir que le voyant devenait d’un rouge intense. Elle calcula la dimension de l’objet enterré en balayant la partie supérieure tout en gardant l’œil sur le voyant. Travieti comprit son intention, debout, il mesura avec elle la masse :

-L’objet est grand. Fit-il remarquer.

Elle ne dit rien, elle pensait que l’opération de déterrement pouvait être longue, depuis si longtemps, elle avait guettait ce moment. Maintenant qu’elle y était, elle avait l’impression que dans quelques heures elle serait sur le seuil de l’inconnu car jusqu'à cette minute elle ne s’était pas fait la moindre idée de ce que pouvait être le secret de Selim Pasha. 

Le jeune Omarti fit son apparition un quart d’heure plus tard. En la retrouvant dans cette grande pièce qui avait servi de Hammam deux siècles de suite aux marchands Grecs, il contemplait ahuri Selma  :

-Est-ce possible ? S’exclama t-il.

-Parce que tu doutais du succès de mon entreprise ? Fit Selma feignant d’être fâchée.

-Mais pas du tout, que vas-tu penser là ? Protesta-t-il, seulement je croyais que cela aller te prendre un temps fou pour que tu puisses enfin mettre la main dessus.

-Eh bien ! Puisque vous êtes là Murad, permettez-moi de m’absenter le temps que j’aille faire une course pour votre sœur. Dit Travieti qui préférait se retirer et laisser les deux Omarti seuls.

Le vieil homme parti, Murad porta un regard radieux sur sa sœur et à la grande confusion de celle-ci il l’étreignit à l’étouffer :

-Tu es la digne représentante de notre lignée ma chère Selma. Que Dieu te garde, te bénisse et te consacre à la réussite  et à la prospérité ici-bas et dans l’au-delà.

-Voyons Murad ne crie pas trop tôt victoire, nous ne savons encore rien. Dit la jeune femme.

-J’ai le pressentiment que tu as abouti, où est Corbéo ? Pourquoi n’a-t-il pas creusé pour …

Elle l’interrompit :

-Nous l’avons congédié, c’est préférable.

Murad fit :

-C’est donc à moi de creuser, je dois m’habiller en la circonstance. Je suis en complet veston, cela va me gêner, peux-tu rester seule ? Le temps que j’aille à l’appartement, je ne mettrai pas longtemps. Oh Mon Dieu ! S’exclama-t-il et mon rendez-vous professionnel ?

-Tu y seras avec l’aide de Dieu, tu dois partir d’ici dans une heure et demi, d’ici là nous avons besoin de toi. Répondit sa sœur.

Murad repartit, Selma prit la pioche que Corbéo avait rangé dans un coin du Hammam et la soupesa. Elle n’était pas trop lourde, elle l’éleva et la posa à la limite de l’emplacement où reposait le secret depuis presque deux siècles. Elle ne pouvait creuser ses longues manches et sa robe évasée et longue lui rendait la tâche malaisée, dix minutes plus tard Murad revenait, il avait revêtu à dessein une chemise à demi manche.

-Et maintenant peux-tu me dire ce qu’il en est du point de vue juridique ?

-Toute découverte sur un site historique est la propriété de la commune de Venezia, cependant dans le cas présent et vu la particularité de ton initiative et la durée de location du Fondaco nous pouvons acquérir les 70% de la découverte.